Depuis déjà près de 2 ans, la transformation du travail est au cœur des préoccupations de tous les Responsables RH. Accélérée par la crise sanitaire, elle devrait encore se poursuivre en 2022. Les entreprises parviendront-elles vraiment à relever le défi du travail hybride ? Faut-il craindre une fuite des talents ? Autant de questions auxquelles le rapport de prédictions Forrester sur l’avenir du travail en 2022 tente de répondre le plus précisément possible, statistiques à l’appui. Nous vous présentons ses principaux enseignements pour vous aider à optimiser votre propre stratégie RH !
Transformation du travail : le développement du travail hybride représente l’une des plus grandes tendances de 2022
1ʳᵉ tendance forte identifiée par le rapport Forrester : 60% des entreprises européennes devraient se tourner vers l’organisation hybride en 2022. À comprendre : un « mix » de télétravail et de présentiel (ex. : 2 jours télétravaillés et 3 jours au bureau), éventuellement associé à d’autres modes de travail comme le flex office par exemple, qui permet à chaque salarié de changer de poste de travail en fonction de la tâche qu’il doit accomplir.
À noter aussi qu’il s’agit plus d’une obligation que d’un véritable choix pour beaucoup d’entre elles… Et nous ne parlons pas là d’obligation légale ! Nous rappelons en effet qu’il n’existe plus de « nombre minimal de jours télétravaillés » en France depuis le 1ᵉʳ septembre 2021. Mais les entreprises françaises ne peuvent pas tirer une croix sur le télétravail pour autant, compte tenu de l’engouement des salariés pour ce nouveau mode de travail.
Pas de travail hydride = fuite des meilleurs talents inévitable ?
Pour reprendre les termes de Dan Bieler, Principal Analyst de Forrester, les employés qualifiés « forceront » leurs employeurs à « leur accorder plus de flexibilité, au risque de les voir partir » en 2022… Une fuite des talents qui devrait prendre de l’ampleur au fil du temps.
Les entreprises qui ne sont pas disposées à accorder une plus grande flexibilité à leurs employés subiront une attrition croissante de leurs employés talentueux.
Dan Bieler, Principal Analyst de Forrester
Une prévision réaliste ? Probablement, au vu des dernières études.
A titre indicatif, selon les enquêtes menées par Forrester durant l’été 2021, « 49% des employés des cinq plus grands pays européens » souhaitent poursuivre le télétravail, notamment parce qu’il les aide à mieux concilier leur vie privée et professionnelle. Mais les chiffres peuvent être beaucoup plus élevés selon :
- les pays ;
- et les modalités exactes de télétravail proposées.
Ainsi, une étude de la CGT menée auprès de 15 000 salariés français révélait en septembre 2021 que 98% d’entre eux souhaitent continuer à télétévrailler SI leur entreprise garantit de bonnes conditions de travail (ex. : droit à la déconnexion respecté, bon matériel mis à leur disposition).
Autres facteurs à prendre en compte :
- la guerre des talents fait rage dans de nombreux secteurs, notamment dans la Tech. Si bien que les entreprises ne sont pas forcément en position de force pour négocier ;
- la quête de bien-être au travail est devenue tellement importante que beaucoup de salariés sont prêts à changer d’entreprise pour obtenir de bonnes conditions de travail. Quitte parfois à toucher un salaire plus bas !
Il est donc effectivement probable que les entreprises ne proposant pas le télétravail :
- auront plus de mal à recruter de nouveaux talents ;
- seront aussi confrontées à un taux de démission plus élevé. Jusqu’à 2,5% par mois selon le rapport Forrester !
Les entreprises sont-elles vraiment prêtes à passer au travail hybride en 2022 ?
Surfer sur la vague de la transformation du travail, c’est bien. Mais encore faut-il réussir sa transition vers l’organisation hybride. Sur ce point, les prévisions sont plutôt pessimistes. En effet, Forrester prévoit que 1/3 des entreprises européennes qui souhaitent passer au travail hybride verront leurs premières tentatives échouer en 2022.
Pourquoi ? Principalement parce que même si la plupart des dirigeants se disent « favorables » au travail hybride, beaucoup d’entre eux ne savent tout simplement pas comment s’y prendre ! L’étude souligne notamment qu’ils « continuent de concevoir les réunions, les postes et les possibilités de promotion seulement en fonction des expériences physiques »… Comme si l’inclusion du télétravail n’était finalement qu’un petit détail sans grande importance. Ne faites pas la même erreur !
Conseils bonus pour faciliter votre passage au travail hybride
Adopter le travail hybride nécessite de revoir l’ensemble de votre stratégie en profondeur. Y compris votre processus de recrutement !
En effet, pour prouver que votre entreprise souhaite vraiment offrir un maximum de flexibilité à ses employés, vous auriez intérêt à fluidifier et simplifier au maximum le processus grâce aux méthodes de recrutement digitales. Comme les entretiens vidéo différés par exemple ! Mais il y a encore beaucoup d’autres critères à prendre en compte. Demandez-vous notamment si les avantages que propose votre entreprise sont toujours intéressants pour des personnes qui vont télétravailler une partie de la semaine. Peut-être devriez-vous offrir un « chèque sport » que vos salariés pourront utiliser n’importe où plutôt qu’un abonnement dans la salle la plus proche de votre entreprise par exemple.
Même combat pour le processus d’onboarding, qui associera un accompagnement à distance et en présentiel. Comment votre nouvelle recrue pourra-t-elle contacter son référent lorsqu’elle télétravaille ? Pourrez-vous faire venir toute l’équipe au bureau pour l’accueillir ou devrez-vous plutôt organiser une grande visioconférence de bienvenue ? Et si vous incluiez aussi des goodies pensés pour le télétravail dans votre « welcome pack », comme un casque audio pour les visios ? Autant de questions à vous poser !
Dernier conseil : repensez l’espace physique de travail. Votre objectif : transformer vos bureaux en véritables lieux de convivialité. Dans la limite des consignes sanitaires pour le moment, bien entendu ! Pourquoi c’est important ? Tout simplement parce que si vos salariés travaillent seuls devant un écran d’ordinateur à longueur de journée, aussi bien chez eux que dans vos locaux, ils ne verront pas bien l’intérêt de retourner au bureau…
Essayez donc de promouvoir au maximum les échanges et les interactions sociales durant leurs jours en présentiel !
Transformation du travail : le full remote, également une tendance en hausse en 2022
Autre point soulevé par le rapport prévisionnel Forrester : 10% des entreprises opteront pour une organisation 100% à distance. En full remote donc ! Cela paraît peu par rapport aux 60% d’entreprises qui préfèrent le travail hybride. Mais ce chiffre n’en reste pas moins impressionnant quand on sait que TRES peu d’entreprises avaient déjà choisi cette option avant la crise sanitaire. En particulier en France, où les entreprises en full remote faisaient vraiment figure d’exception…
Bien entendu, toutes les activités ne sont pas compatibles avec ce type d’organisation. Mais quand cela est possible, retenez que le full remote a de nombreux avantages. En particulier sur le plan financier puisqu’il évite de louer ou d’acheter des bureaux. Exit aussi les problèmes d’espace qui empêchent les entreprises de recruter de nouveaux collaborateurs pour renforcer leurs équipes !
De plus, le 100% télétravail séduit facilement les jeunes talents. En effet, 61% des 18-34 ans y sont favorables, d’après une étude du cabinet de recrutement Nicholson Search & Selection relayée par Le Figaro en août 2021.
En revanche, les salariés plus âgés préfèrent nettement le travail hybride… Et force est de reconnaître également que ce type d’organisation peut rapidement nuire à l’esprit d’équipe quand il n’est pas parfaitement maîtrisé. Un bon conseil : si le full remote vous intéresse, inspirez-vous des entreprises françaises qui le pratiquent déjà avec succès depuis plusieurs années. Comme Fizzer par exemple, dont le blog regorge d’informations utiles sur le travail en remote !
Instaurez un rapport de confiance autour de la protection des données pour optimiser l’expérience collaborateur
Autre conséquence de la transformation du travail : les entreprises devront plus que jamais veiller sur la protection des données personnelles de leurs collaborateurs. Pour être en règle avec le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) bien entendu. Mais également parce que les cyberattaques en tous genres se multiplient partout dans le monde depuis les débuts de la crise sanitaire. Notamment dans le milieu de la finance où une nouvelle attaque par rançongiciel (logiciel bloquant l’accès à des fichiers importants jusqu’au paiement d’une rançon) se produirait toutes les 11 secondes selon le rapport Forrester…
Petite difficulté cependant : les salariés n’ont aucune envie de se sentir surveillés en permanence. Si bien qu’ils peuvent percevoir les systèmes mis en place pour contrer les cyberattaques comme une atteinte à leur vie privée…
Pourquoi une telle méfiance ?
Pour être honnête, ce problème est lié au fait que beaucoup d’entreprises se sont montrées trop intrusives avec leurs télétravailleurs. Elles ont utilisé des logiciels de suivi de la productivité traquant le moindre clic effectué par exemple… Ou, bien plus grave, des logiciels espions prenant des photos des salariés via leur webcam à leur insu. Ce qui, non content de dégrader l’expérience collaborateur, est complètement illégal en France !
« Tout système de contrôle des salariés doit faire l’objet d’une consultation des représentants du personnel, et donc du CSE (comité social et économique, ndlr) quand il y en a un. Les salariés doivent aussi être informés préalablement à la mise en place de tels dispositifs. »
Thierry Meillat, avocat spécialisé en droit social, associé chez Hogan Lovells, dans une interview pour Capital
Bref : la transformation du travail s’est accompagnée de plusieurs scandales qui ont rendu les salariés méfiants envers les logiciels utilisés par leur entreprise.
Pour optimiser l’expérience collaborateur en 2022, il sera donc essentiel de rétablir un bon rapport de confiance avec eux. Notamment en :
- réduisant au maximum l’utilisation des logiciels de suivi ET en respectant toujours la Loi ;
- faisant preuve de pédagogie pour expliquer aux salariés que les autres dispositifs mis en place ne sont pas là pour les surveiller. Mais bel est bien pour protéger leurs données et celles de l’entreprise !
Transformation du travail : l’automatisation au secours des entreprises
En 2022, la tendance est clairement à l’automatisation dans les entreprises européennes. En effet, le rapport Forrester estime qu’elles pourraient investir jusqu’à 3,3 milliards d’euros pour booster leur productivité grâce à des outils d’automatisation. A titre comparatif, elles y avaient consacré « seulement » 1,8 milliards d’euros en 2020…
Ces dépenses devraient profiter à tous les services de l’entreprise. Y compris aux services RH, qui peuvent par exemple faire appel à des solutions d’automatisation pour :
- optimiser leur processus de recrutement. De la multidiffusion des offres d’emploi en un clic à la présélection automatique des candidats, les logiciels de recrutement comme Flatchr proposent des services de plus en plus sophistiqués ;
- ou encore simplifier la gestion de la paie. Prise en compte des conventions collectives de travail, calcul des congés payés, distribution des bulletins de salaire.. Là encore, les logiciels d’automatisation sont de plus en plus perfectionnés. Parmi eux, citons par exemple Cegid PeopleNet et Nibelis.
Enfin, toujours selon Forrester, l’automatisation accrue des processus de travail devrait également pallier – du moins en partie – le manque de personnel dans les entreprises qui peinent à recruter. Notamment dans les secteurs « traditionnellement à bas salaire ». Comme l’hôtellerie par exemple !
Le développement durable, une préoccupation majeure en 2022 pour les RH
Le développement durable devrait lui aussi prendre encore plus de place dans la vie des entreprises en 2022. Ne serait-ce que parce que les consommateurs privilégient de plus en plus les marques responsables pour faire leurs emplettes. Mais pas seulement ! En effet, les salariés sont également très sensibles aux valeurs défendues par leur entreprise. Si bien que les plus « éthiques » d’entre elles devraient :
- fidéliser beaucoup plus facilement leurs collaborateurs ;
- recruter également plus facilement les meilleurs talents.
Signe de l’air du temps : de plus en plus d’entreprises européennes recrutent un Responsable RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). 25% d’entre elles devraient ainsi en embaucher un en 2022 ! Mais les autres continueront de s’appuyer sur leurs services RH pour assurer le déploiement de leur stratégie de développement durable.
Protection de l’environnement, promotion de la diversité au sein des équipes grâce à une bonne politique de recrutement, égalité des salaires hommes/femmes… Il y a beaucoup de choses à faire et de facteurs à prendre en compte. N’hésitez donc pas à vous inspirer de nos conseils pour développer votre propre stratégie RSE.
Besoin d’aide face à la transformation du travail ?
À la lecture du rapport Forrester, une chose est sûre : les entreprises qui sauront relever au mieux les nouveaux défis posés par la transformation accélérée du travail auront un énorme avantage concurrentiel.
Au besoin, n’hésitez pas à vous faire accompagner. De plus en plus d’agences et de consultants indépendants proposent leurs services pour pérenniser le télétravail par exemple ! Mais bien entendu cela a un coût : à voir selon votre budget.
Autre option intéressante : suivre une formation en ligne. Celle-ci vous permettrait :
- de mieux gérer la transition vers les nouvelles méthodes de travail en interne ;
- de monter en compétences à votre propre rythme ;
- d’éviter les déplacements longs et coûteux ;
- et de limiter également les risques sanitaires.
Pensez à une formation en gestion RH et recrutement à l’ère du digital par exemple. Ou encore à une formation en stratégie RSE !
Cerise sur le gâteau : des dispositifs de financement peuvent couvrir en grande partie le coût de votre formation en ligne. Voire même à 100% ! Pour toute question, n’hésitez pas à contacter nos conseillers.