RH 2.0

Pourquoi et comment développer le job crafting dans votre entreprise ?

job crafting

A une époque où les notions d’épanouissement professionnel et de QVCT prennent de plus en plus de place, le job crafting se forge une place parmi les dernières tendances RH. Quel est le principe ? Quels sont ses principaux avantages pour l’entreprise ? Existe-t-il des risques à connaître ? Comment le mettre en place dans votre propre entreprise ? On répond à toutes les questions que vous vous posez sur le job crafting dans notre article.

Petite définition du job crafting

En français, on pourrait traduire « job crafting » par « l’art de façonner son propre job« . De ses propres mains, comme un artisan ! Avec pour objectif de se créer le job le plus satisfaisant possible… L’origine du phénomène ? Les recherches d’Amy Wrzesniewski et Jane Dutton, dont les travaux ont mis en relief dès 2001 le fait que les collaborateurs les plus épanouis au travail étaient ceux qui se comportaient de manière proactive. Quitte à remodeler d’eux-mêmes leur job, pour dépasser les limites de leur fiche de poste…

Cela étant dit, c’est surtout depuis la crise du Covid que les « job crafteurs » se font remarquer dans les entreprises françaises. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette épreuve a poussé de nombreuses personnes à revoir leurs priorités et à regarder leur vie professionnelle d’un œil neuf. Désireuses de retrouver plus de sens au travail, certaines ont préféré démissionner et se reconvertir… Tandis que d’autres décidaient plutôt d’optimiser leur poste actuel. Une solution plus douce et nettement moins risquée, que beaucoup d’entreprises ont décidé de soutenir. Ne serait-ce que pour réduire leur taux de turnover…

Le job crafting, c’est parvenir à modeler un poste au regard des attentes d’un collaborateur, pour qu’il entre en résonnance avec sa singularité, ses convictions, ses ambitions. C’est faire évoluer son poste, en accord avec lui, pour faire en sorte qu’il prenne davantage de plaisir à venir travailler chaque jour.

Source : Marlène Legay, psychosociologue et fondatrice de Vague de Sens,
dans une interview pour Helloworkplace

Une technique s’appuyant sur 3 grands axes

Pour remodeler leur job à leurs goûts, les job crafteurs peuvent surtout :

  • modifier le périmètre ou l’organisation de leurs tâches. On parle plus précisément de « task crafting« . Ils peuvent prioriser leurs activités différemment par exemple. Ou encore proposer de nouvelles méthodes pour les exécuter ;
  • travailler la perception de leur propre poste (« cognitive crafting »). Il s’agit là d’un véritable travail de réflexion mené par le collaborateur afin de mieux définir ce qui lui plaît dans son job et ce qu’il lui apporte, afin d’y retrouver du sens ;
  • améliorer et assainir leurs relations professionnelles (« relational crafting« ), en interagissant avec d’autres collaborateurs, en initiant des collaborations… Ou même en réduisant les échanges les moins intéressants.
Le job Crafting s'appuie à la fois sur le relational crafting, le cognitive crafting et le task crafting.
Source : Hunteed

Quels sont les principaux avantages du job crafting ?

Côté salarié, le job crafting procure un sentiment d’empowerment (« pouvoir d’agir ») très apprécié. En particulier par les jeunes générations ! Plus largement, il contribue également à donner du sens à son job et à (re)trouver plaisir à venir travailler… Bref : c’est un véritable levier d’épanouissement professionnel et de bien-être au travail.

Et côté entreprise ? Les avantages du job crafting sont également loin d’être négligeables, car il permet à la fois :

  • de réduire significativement le stress au travail… En effet, une étude de la MIT Sloan School of Management (2020) a démontré dès 2020 que le job crafting avait diminué le taux de stress de 29% chez 92% des participants. Top quand on sait que le stress au travail favorise les troubles cardiovasculaires, la dépression, le burn-out… Ainsi que la multiplication des arrêts maladie. N’hésitez donc pas à ajouter également cette arme à votre arsenal anti-stress, afin de mieux protéger la santé mentale de vos collaborateurs ;
  • de développer de nouvelles compétences internes. Techniques de gestion du temps, expérimentation de méthodes de travail innovantes, maîtrise d’un nouvel outil… Le job crafting s’inscrit dans un processus d’auto-apprentissage continu qui profite généralement à l’entreprise. Au point d’impacter positivement sa productivité et son chiffre d’affaires ;
  • d’accélérer l’innovation au sein de l’entreprise, grâce aux diverses expérimentations des collaborateurs ;
  • de favoriser le travail collaboratif ;
  • d’optimiser l’expérience collaborateur, ce qui permet de réengager et fidéliser durablement les salariés. D’où une réduction du taux de turnover ;
  • d’améliorer la marque employeur et d’attirer plus facilement les nouveaux talents. Du moins si vous communiquez en externe sur le fait que vous encouragez le job crafting dans votre structure !
Les avantages du job crafting sont nombreux pour les employés comme pour l'entreprise.
Source : Hunteed

Quels sont les risques du job crafting ?

En règle générale, le job crafting profite clairement à l’entreprise. Mais dans certaines situations, cela peut devenir une fausse bonne idée ! Pour éviter les déconvenues, nous vous conseillons surtout :

  • de ne jamais essayer d’imposer le job crafting à vos collaborateurs. Il doit reposer sur la bonne volonté et les initiatives de chacun, sinon cela peut vite se transformer en injonction stressante. Voire même devenir une source de jalousie et de conflit : certains jobs étant naturellement plus « craftables » que d’autres, une partie des collaborateurs peuvent se sentir délaissés… Et on ne parle même pas des conflits sociaux qui ont éclaté dans certaines entreprises qui tentaient de surfer sur la vague du job crafting pour pousser leurs salariés à en faire toujours plus, sans les rémunérer en conséquence ;
  • d’accompagner et d’encadrer les job crafteurs. Ne serait-ce que pour prévenir les cas de surmenage ! Sachez en effet que certains job crafteurs en font trop : ils se rajoutent énormément de tâches et peuvent finir par s’épuiser, si personne ne leur ouvre gentiment les yeux. Il peut aussi arriver que l’initiative d’un collaborateur se solde par un échec. Il faudra alors l’encourager et l’aider à tirer les bons enseignements de son erreur pour mieux rebondir ;
  • de valoriser les efforts fournis. Si votre collaborateur se donne du mal pour améliorer son poste et qu’il développe de nouvelles compétences pour optimiser son travail, il s’attendra à un moment ou un autre à ce que vous le reconnaissiez à sa juste valeur. Ce qui peut impliquer une promotion ou une augmentation… Mais vous pouvez aussi le valoriser sur vos réseaux sociaux, via une interview par exemple. Quoi qu’il en soit, c’est important de lui montrer que vous appréciez ses efforts, sinon il risque d’aller voir ailleurs…
Veillez bien à valoriser vos collaborateurs pour les fidéliser !

Attention à la fiche de poste

Parfois, les job crafteurs s’imaginent qu’ils peuvent totalement s’affranchir de leur fiche de poste… Ce n’est pas du tout le cas. En réalité, c’est toujours elle qui pose les bases. Le crafting permet simplement au salarié de ne pas s’y limiter et de lui offrir une plus grande marge de manœuvre pour pleinement s’approprier son job. Il n’en reste pas moins vrai que les activités figurant sur la fiche de poste doivent toujours être effectuées… Y compris les plus rébarbatives, tant qu’elles restent nécessaires au fonctionnement de l’entreprise. Veillez donc à ce que cela soit bien compris par vos collaborateurs !

En résumé : si le job crafting est mené par les salariés, il doit tout de même être bien encadré par l’entreprise pour donner de bons résultats !

Comment développer le job crafting au sein de votre entreprise ?

Comme nous le disions plus haut, on ne peut pas réellement imposer le job crafting. En revanche, vous pouvez créer un environnement propice à son développement ! Quitte à repenser plus ou moins fortement votre organisation et votre culture managériale, afin d’accorder plus d’autonomie aux salariés et d’encourager l’esprit d’initiative.

Parmi les bonnes pratiques à adopter, pensez à :

  • communiquer clairement sur le job crafting, notamment lors des entretiens annuels d’évaluation, en rappelant que l’entreprise y est favorable. C’est également l’occasion de fixer les limites à ne pas dépasser concernant le respect de la fiche de poste et d’indiquer aux salariés qu’ils peuvent compter sur le soutien de leur manager en cas de besoin ;
  • sensibiliser les managers aux vertus du job crafting. Si nécessaire, vous pouvez également leur proposer une formation sur les nouvelles tendances du management. Valorisation des talents, écoute active, instauration d’une relation de confiance, culture du feedback positif : autant de notions qui y sont abordées et qui aideront vos managers à accompagner efficacement les job crafteurs ;
  • encourager le partage d’expérience entre salariés. Dans les entreprises les plus impliquées, on assiste déjà à la mise en place de véritables communautés de pratiques (CP) où les collaborateurs échangent leurs bonnes pratiques concernant le job crafting ;
  • donner à vos collaborateurs les moyens de modeler plus facilement leur job. Cela peut notamment passer par des formations, pour maîtriser de nouveaux outils ou de nouvelles techniques de travail par exemple ;
  • penser dès maintenant aux méthodes de valorisation pour reconnaître les mérites des job crafteurs.

Enfin, nous vous conseillons de mettre également en place un système de suivi et d’évaluation des initiatives de job crafting.

Sur quels KPIs (Indicateurs Clés de Performance) vous appuyer pour le suivi ?

Pour évaluer l’impact du job crafting, les entreprises surveillent :

  • le taux d’engagement des salariés, généralement via des « enquêtes pulse ». À comprendre : des sondages très courts et faciles à remplir, dépassant rarement la dizaine de questions, conçus pour récolter le feedback régulier des salariés ;
  • l’évolution du taux de turnover ;
  • le nombre d’initiatives mises en œuvre par les job crafteurs ;
  • le pourcentage d’initiatives réussies ou de celles s’étant soldées par un échec.

Vous pouvez aussi évaluer régulièrement le taux de satisfaction des salariés ET des managers, à travers des entretiens, de préférence. Cela permet de repérer les meilleures pratiques en matière de job crafting et de corriger les éventuels soucis en continu.

Conseil bonus : accordez plus de flexibilité au travail

Pour optimiser l’expérience collaborateur et la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) au maximum, il serait également intéressant d’accorder plus de flexibilité. En donnant accès au travail hybride (ex. : 3 jours en télétravail, 2 jours en entreprise) ou aux horaires flexibles par exemple. Voire même de donner la possibilité de travailler 4 ou 5 jours par semaine si votre activité s’y prête : un choix déjà offert par certaines entreprises françaises comme Starteo par exemple.

Permettre à vos collaborateurs de télétravailler, ne serait-ce que quelques jours par semaine, peut aussi être un plus pour eux comme pour votre entreprise.

L’idéal étant bien entendu de proposer plusieurs options au choix, pour que tout le monde puisse y trouver son compte. Dans la limite du possible, bien sûr !

Quoi qu’il en soit, toutes ces « facilités » complètent vraiment très bien le job crafting ! Elles permettent aux salariés de mieux concilier leur vie professionnelle et privée, d’être moins stressés au travail et d’optimiser leurs performances. A méditer, donc !

Besoin d’aide pour optimiser votre stratégie RH ?

Si le job crafting fait clairement partie des tendances RH à suivre, il existe de nombreuses autres bonnes pratiques à maîtriser pour gérer efficacement les ressources humaines. Notamment pour déployer une démarche QVCT performante ! De l’aménagement du temps de travail à la conduite du changement en passant par la lutte contre le harcèlement moral, il y a vraiment beaucoup de choses à mettre en place. Vous manquez encore d’expérience en la matière ? Pas de souci ! Il suffit de suivre une formation pour bien construire votre démarche QVCT !

Mais vous recherchez peut-être aussi des solutions pour optimiser votre marque employeur ? Afin de séduire plus facilement les nouveaux talents et de fidéliser vos salariés ? Dans ce cas, la formation Construire une marque employeur et déployer une stratégie Marketing et Communication RH serait tout indiquée !

Quel que soit votre choix, sachez également que ces formations sont 100% en ligne. Concrètement cela signifie que vous :

  • pouvez les débuter dès que vous le souhaitez ;
  • n’aurez pas à prévoir de déplacements pénibles – et coûteux- pour suivre votre formation ;
  • pouvez vous organiser à votre guise. En effet, vous pouvez étudier où et quand vous le voulez, que ce soit sur votre ordinateur ou sur votre smartphone en extérieur.

Enfin, retenez aussi qu’il existe plusieurs solutions pour financer votre formation. Du CPF (Compte Personnel de Formation) jusqu’aux aides régionales, le choix est assez large : tout dépend de votre situation exacte. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre espace dédié aux différents dispositifs de financement.

Vous pouvez également contacter directement nos conseillers, s’il vous reste des questions sur les dispositifs de financement ou sur nos formations !

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