Quelle meilleure occasion que la journée internationale des droits des femmes pour faire le point sur la place des femmes dans le numérique en 2022 ? Ce secteur porteur, particulièrement innovant et créatif, attire encore majoritairement les hommes alors que les talents féminins y ont pourtant toute leur place. Où en est la situation exactement ? Comment l’expliquer ? Nous répondons à toutes vos questions dans notre article !
Quelques progrès mais encore trop peu de femmes dans le numérique en 2022
A en croire le dernier rapport remis par Gender Scan au gouvernement, le constat est sans appel : il y a encore trop peu de femmes dans le numérique en 2022.
En effet, les femmes représentent moins de 20% des salariés dans le secteur de la Tech. Un fait que Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, a d’ailleurs immédiatement déploré sur Twitter.
Cependant, il faut souligner que la proportion de femmes dans le numérique a quand même légèrement progressé ces dernières années : elle atteint 17% contre 12% en 2018.
La France commencerait même à « rattraper son retard sur ses voisins », pour reprendre les termes de Claudine Schmuck, l’auteure de cette étude. Un phénomène qu’elle explique notamment par l’explosion de la demande de produits et services liés au numérique depuis les débuts de la crise sanitaire !
Cependant, il n’en reste pas moins vrai que la France a encore de gros progrès à faire en la matière. A titre indicatif, le nombre de femmes ingénieurs françaises a seulement augmenté de 5% entre 2011 et 2019. Alors que la hausse moyenne constatée en Europe durant cette même période frôle les 16%…
Comment en est-on arrivé à une telle situation ?
Le saviez-vous ? À la fin des années 70, les femmes représentaient 30 à 50% des fonctions techniques dans les métiers du numérique (ex. : développement, exploitation, production et gestion de projet). Mais à partir des années 80, elles ont de plus en plus déserté ces fonctions.
Pourquoi ? Difficile de résumer une situation aussi complexe mais parmi les principaux facteurs qui sont entrés en ligne de compte, retenez surtout que :
- dans les années 1940, le codage était un peu perçu comme une simple tâche administrative de plus, nécessitant surtout de la patience, de la logique et de la rigueur. Une tâche relevant plus du secrétariat que de l’ingénierie en somme ! Compte tenu du contexte culturel de l’époque, il était donc facilement confié aux femmes. En revanche, lorsqu’il a enfin gagné ses lettres de noblesse (et que les salaires ont augmenté) les hommes ont commencé à s’y intéresser de très près et les femmes ont été de plus en plus découragées de se tourner vers le numérique ;
- le poids de la culture populaire a également joué un grand rôle. En effet, du film « 2001 : l’Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick jusqu’aux publicités des années 80, tout contribuait à lier l’informatique à la gent masculine dans l’esprit des plus jeunes ;
- l’image caricaturale du geek asocial longtemps véhiculée dans les médias a aussi détourné de nombreuses jeunes femmes du numérique !
Si bien que cela ne fait que quelques années que les femmes recommencent à se tourner vers les métiers du digital, grâce aux actions conjointes du gouvernement et d’associations militantes comme la Fondation Femmes@Numérique par exemple.
De plus en plus de jeunes diplômées du numérique
Parmi les nombreuses actions mises en place, citons surtout les efforts louables pour favoriser la mixité dans les filières du numérique à l’école. Efforts qui commencent d’ailleurs à porter leurs fruits : à titre indicatif, le nombre de femmes diplômées du secteur du numérique en France a augmenté de 33 % par rapport à 2013.
Cependant, les biais sexistes sont encore observables à l’école. En effet, d’après le dernier rapport Gender Scan étudiant publié en novembre 2021, les étudiantes en STEM (Science, Technology, Engineering et Mathematics), qui inclut le numérique, sont encore plus souvent découragées de suivre cette voie que les garçons !
2 femmes qui ont marqué l’histoire du numérique pour vous inspirer
D’Ada Lovelace (1815-1852), considérée comme la créatrice du premier programme informatique du monde jusqu’aux 6 ENIAC girls, qui ont conçu le premier ordinateur numérique totalement électronique durant la Seconde Guerre Mondiale, nombreuses sont les femmes à avoir marqué l’histoire du numérique. Les deux exemples que nous vous présentons ci-dessous ne représentent donc qu’un tout petit échantillon de leur contribution !
Grace Hopper, aka « la reine du logiciel »
Grace Hopper (1906-1992) était une brillante mathématicienne engagée dans la Marine américaine. Elle est surtout connue pour :
- avoir participé activement à la conception des ordinateurs Harvard Mark I et II ;
- et ses programmes très perfectionnés, dont le langage COBOL, utilisé massivement par les entreprises et les militaires. Si bien qu’elle est souvent surnommée « the queen of software » (reine des logiciels) depuis les années 80.
Entre autres distinctions, elle a reçu :
- le prix Ada-Lovelace en 1983 ;
- et la « National Medal of Technology » pour « ses contributions novatrices dans le développement de langages de programmation » en1991.
Pour la petite histoire, c’est également à elle qu’on doit l’expression « bug informatique. » En effet, lorsqu’elle travaillait sur l’ordinateur Harvard Mark II en 1945, elle a résolu une panne provoquée par une mite prise dans un relais. Dans son rapport, elle a simplement indiqué qu’il s’agissait du premier cas de bug (« insecte ») découvert. L’expression s’est ensuite popularisée !
Stephanie Shirley, une femme en avance sur son temps
Née en 1933, Stephanie Shirley crée sa propre entreprise de logiciels informatiques en Angleterre en 1962. A la fois brillante mathématicienne et femmes d’affaires, elle parvient à trouver sa place dans un milieu entrepreneurial très masculin sous le pseudo « Steve ».
Si son entreprise a accompli de nombreuses choses, elle est surtout connu pour avoir :
- favorisé l’insertion des femmes dans le monde du travail ;
- mis en place le télétravail et des horaires aménagés dès ses premières années, afin d’aider les salariées à bien concilier leur vie de famille et leur activité professionnelle ;
- et accessoirement, avoir programmé les boîtes noires du Concorde !
Stephanie Shirley a également reçu de très nombreuses distinctions au cours de sa vie. Dont, entre autres, le :
- Beacon Fellowship Prix en 2003, pour ses recherches sur l’autisme et son « travail de pionnier dans l’exploitation des technologies de l’information pour le bien public » ;
- « trophée de la réussite de toute une vie ». Délivré par le Chartered Management Institute (CMI) en 2018, il récompense sa contribution exceptionnelle à l’ingénierie et la technologie britanniques. A noter également qu’elle est la toute première femme à l’obtenir !
Crise sanitaire : quel impact sur la place des femmes dans le numérique ?
Toujours d’après le dernier rapport Gender Scan remis au gouvernement, la crise sanitaire a eu des effets à la fois positifs et négatifs sur la place des femmes dans le numérique.
Parmi les points positifs, retenez surtout que la pandémie a mis en lumière les métiers du digital. Comme celui de développeuse web par exemple, ou encore de chef de projet informatique. Si bien que de nombreuses étudiantes et femmes en voie de reconversion se sont tournées vers eux pour assurer leur avenir !
Du côté des points négatifs en revanche, notez que la pandémie a creusé les écarts entre les hommes et les femmes qui travaillaient déjà dans le numérique. En effet, le sentiment d’avoir un bon équilibre vie privée/vie professionnelle a baissé de 19 % chez les femmes de ce secteur depuis les débuts de la crise. Chez les hommes en revanche, le taux est resté relativement stable…
Un phénomène qui s’explique facilement : en dépit de l’évolution des mœurs, les femmes s’occupent toujours plus des enfants que leur compagnon. Autant dire que les périodes de confinement ont été hautement délicates pour les mères de famille salariées. Et pas seulement dans le secteur du numérique, loin s’en faut !
Fort heureusement, de plus en plus d’entreprises adoptent des solutions pour faciliter la vie de leurs collaboratrices. En aménageant leurs horaires par exemple. Ou encore en leur proposant divers services (ex. : accueil en crèche, garde d’enfant à domicile).
Pourquoi est-ce si important de pousser les femmes et les jeunes filles sur la voie du numérique ?
Du développement « pur et dur » jusqu’au webmarketing en passant par les nouvelles techniques de recrutement sur le web, le digital est absolument partout et donne naissance chaque année à de tous nouveaux métiers… Tout en sonnant le glas de certains autres, devenus obsolètes. Hors de question donc de priver les jeune filles et les femmes de compétences numériques ! Elles sont trop importantes pour assurer leur avenir.
Il est impératif d’encourager les femmes à s’approprier les compétences numériques et favoriser leur montée en expertise, contribuant à anticiper les évolutions de ces métiers sur le marché du travail où l’innovation sera essentielle.
Source : Fondation Femmes@Numérique
Cela étant dit, force est de reconnaître qu’il existe d’autres secteurs porteurs. Comme celui de l’immobilier par exemple. De la finance. Ou encore celui de la santé.
Le fond du problème est ailleurs ! Si le gouvernement et les associations souhaitent à tout prix atteindre la mixité dans le numérique, c’est surtout pour éviter des « biais de programmation » préjudiciables pour la moitié de la société.
En termes plus simples, un logiciel ou une IA (Intelligence Artificielle) programmé par une équipe 100% masculine aura naturellement tendance à se concentrer sur les besoins masculins. Cela s’observe déjà aujourd’hui avec des GPS qui ne reconnaissent correctement que les voix masculines.
Ou encore des podomètres incapables d’évaluer correctement le nombre de pas faits par une femme… Différence de foulée oblige !
Bref : atteindre la mixité dans le numérique est vraiment souhaitable pour que tout le monde profite pleinement des avancées technologiques ! De plus, cela boosterait le secteur de la FemTech qui constitue un appréciable vivier de (futurs) emplois…
La FemTech, c’est quoi ?
Pour simplifier, la FemTech englobe toutes les technologies (ex. : application mobile, appareils connectés, etc.) qui répondent à un besoin dans le secteur de la santé féminine. En expansion depuis quelques années, il attire de plus en plus d’investisseurs.
Certes, il existe encore quelques freins à lever pour qu’il prenne véritablement son envol. Comme le tabou entourant la sexualité féminine par exemple. Mais ce marché n’en reste pas moins extrêmement prometteur ! A titre indicatif, un rapport d’Emergen Research prévoit qu’il représentera environ 60 milliards de dollars à l’horizon 2027.
Si les Etats-Unis sont, comme souvent, à la tête du mouvement, la France compte aussi plusieurs figures de proue. Parmi elles, citons notamment :
- Efelya qui propose une application mobile d’accompagnement personnalisé de la grossesse ;
- Endodiag, qui vise notamment à dépister l’endométriose via un simple test sanguin. Ce qui serait un grand progrès quand on sait que la technique classique nécessite un acte chirurgical ;
- Fizimed, dont la sonde « Emy » – liée à une application mobile – facilite la rééducation du périnée à domicile ;
- ou encore la start-up lilloise Lattice Medical, dont le nouvel implant Mattisse créé par impression 3D facilite la reconstruction mammaire après le cancer du sein… Et rend aussi l’intervention moins coûteuse !
Sans surprise, l’écrasante majorité de ces solutions innovantes sont initiées par des femmes. N’hésitez pas à proposer la vôtre si vous avez la fibre entrepreneuriale : ce secteur est vraiment porteur et n’attend que de nouveaux talents. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter cet article dédié à la FemTech !
Alors, tentée par les métiers du numérique pour votre reconversion professionnelle ?
Si les métiers du numérique vous intéressent, nous ne pouvons que vous encourager dans cette voie !
Pensez notamment à l’Executive Bachelor Concepteur Développeur d’Applications. Il vous donnerait toutes les clés pour concevoir vos propres applications web et mobiles, dans le respect de la réglementation en vigueur !
Cela étant dit, les métiers du numérique ne sont pas tous aussi techniques. Si vous êtes autant attirée par la communication que le digital, vous pourriez plutôt envisager un Executive Bachelor Community Management et Brand Content par exemple. Grâce à lui, vous maîtriseriez toutes les compétences nécessaires pour construire une solide stratégie de communication sur les réseaux sociaux.
Cerise sur le gâteau : ces formations sont accessibles en ligne. Top pour apprendre à votre rythme tout en limitant le risque sanitaire !
Mais ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres. Au besoin, n’hésitez pas à contacter nos conseillers. Ils vous orienteront vers la formation professionnelle la plus adaptée à votre profil et vous aideront aussi à obtenir son financement. Du CPF (Compte Personnel de Formation) jusqu’aux aides régionales, de nombreuses solutions sont envisageables !