Vous avez un projet de formation, mais vous ne savez pas comment convaincre votre employeur de vous aider à le financer ? Certes, aujourd’hui, vous pouvez recourir au compte personnel de formation (CPF). Mais votre cagnotte ne suffira peut-être pas à en couvrir les frais. Il ne vous reste plus alors qu’à vous tourner vers votre entreprise. Celle-ci ayant une obligation légale de former ses salariés, il est possible qu’elle réponde positivement à votre demande. Toutefois, il faut pour cela que ce projet corresponde à ses besoins. De fait, elle dispose bien souvent d’un budget de formation défini qu’elle utilisera en fonction de ses priorités. Dès lors, comment trouver les bons arguments et de quels outils disposez-vous ? Nous répondons à toutes vos questions sur le sujet !
6 conseils pour convaincre votre employeur de financer votre formation
Convaincre votre employeur de financer votre formation ne s’improvise pas. Si les différentes rencontres telles que l’entretien professionnel ou l’entretien individuel sont la bonne occasion d’aborder le sujet, encore faut-il le faire intelligemment. Nous vous conseillons de bien préparer votre stratégie pour ne pas vous laisser dépasser par les événements. Cela passe par une anticipation et une construction solide de votre projet.
Anticipez en posant les bonnes questions
Depuis la réforme de la formation professionnelle, l’entreprise a une obligation de formation de ses salariés. L’objectif étant de leur permettre de monter en compétences dans un monde professionnel sans cesse en mouvement. En effet, la digitalisation s’est accélérée ces dernières années et, par la même, l’obsolescence des compétences. Ainsi, les compétences d’aujourd’hui ne seront donc plus celles de demain. La formation s’affirme, dès lors, comme une formidable réponse à la crise que nous vivons. L’enjeu ? Conserver sa compétitivité sur un marché souvent très tendu. Un plan de formation efficace est alors essentiel pour organiser les priorités et définir les budgets.
De fait, si l’entreprise verse une contribution unique au titre de la formation professionnelle, elle peut également la financer de façon individuelle ou collective. Néanmoins, elle doit pour cela y voir un intérêt d’un point de vue concurrentiel. Ses besoins doivent donc correspondre aux vôtres. Votre première mission consistera à vous renseigner auprès des autres collaborateurs. L’entreprise a-t-elle financé des formations récemment ou régulièrement ? Sur quels types de thématiques ? Y a-t-il une politique définie en la matière ? Le plan de formation a-t-il déjà été rendu public ? Où en sont les ressources humaines à ce sujet ? Sachez toutefois que le mois de septembre est plus propice à ce type de négociation. C’est justement là que le responsable des ressources humaines ou de formation commence à réfléchir au plan de formation.
Murissez bien votre projet de formation
Vous êtes comptable et vous avez envie de vous reconvertir pour travailler dans la communication ? Pourquoi pas. Toutefois, les métiers de la communication sont très larges. De plus, il s’agit d’une décision importante que vous ne souhaitez sans doute pas prendre à la légère car source de nombreux changements. Première question à vous poser : pourquoi ne pas faire un bilan de compétences ? Ce dernier vous permettra de savoir plus précisément vos potentielles lacunes et donc vers quoi vous diriger. La deuxième interrogation à clarifier : y a-t-il des opportunités dans ce domaine au sein de votre entreprise ? Encore une fois, si celle-ci n’a aucun besoin dans ce domaine, vous risquez de vous heurter à un mur.
L’étape suivante consiste à vous pencher sur les aspects plus pratiques :
- De quel type de formation avez-vous besoin ? Longue ou courte ? Un diplôme sera-t-il nécessaire ? Dans quel organisme ? En interne ou en externe ?
- Votre formation nécessite-t-elle que vous vous absentiez de votre poste et, dans ce cas, quelles sont les solutions de remplacement ?
- De quel(s) financement(s) disposez-vous ? CPF (Compte personnel de formation), CPF de Transition, TransCo ?
Ce dernier point est fondamental, c’est pourquoi nous le développerons plus tard. Néanmoins ces nombreuses questions vous permettront de préparer le terrain avant de faire part de votre projet.
Privilégiez (si possible) les formations plébiscitées actuellement
Avec la crise, certaines formations ont le vent en poupe. Ainsi, selon le site OPCO.fr, les confinements et la généralisation de la vente à distance et du télétravail ont provoqué des mutations importantes et ont généré de nouveaux besoins. Sans surprise, les formations digitales ont été largement plébiscitées en 2021. Webmarketer, traffic manager, web designer : le catalogue s’est considérablement étoffé ces dernières années faisant la part belle au e-commerce ou à la protection des données. L’occasion de se reconvertir ou de développer des compétences stratégiques pour l’entreprise.
Choisissez le bon moment
Comme indiqué précédemment, tout est ensuite une question de « timing ». Le mois de septembre peut être intéressant, car vous allez avoir de multiples occasions d’aborder le sujet. En voici quelques exemples :
- Votre entretien professionnel. Ainsi Joël Ruiz, directeur général d’Agefos PME, nous confirme dans une interview pour le Monde : « L’employeur a l’obligation, depuis la loi du 5 mars 2014, de conduire ce rendez-vous tous les deux ans. Il faut utiliser cette rencontre privilégiée pour entamer la négociation autour de son projet de formation. »
- La présentation du bilan annuel de l’entreprise ;
- Avant la mise en place du plan de formation ;
- Avant ou au moment de la publication d’une offre d’emploi pour un besoin futur.
Cette liste est bien sûr non exhaustive, mais vous devez rester à l’écoute des signaux et savoir saisir la bonne occasion. Si celle-ci ne se présente pas, il pourra être intéressant de la provoquer en sollicitant une entrevue. Inutile, en effet, d’attendre indéfiniment au risque de vous démotiver sur vos missions actuelles.
Sachez argumenter pour convaincre votre employeur de financer votre formation
L’argumentation n’est pas votre fort ? C’est le moment de travailler sur ce point. Le secret : une bonne préparation et une anticipation des éventuelles objections.
Commencez fort en parlant des besoins de l’entreprise. Vous savez que celle-ci doit davantage miser sur le digital ? C’est parfait : vous avez justement besoin de booster vos connaissances dans ce domaine ! Parlez de stratégie, de bénéfices, de retour sur investissement et de rapport gagnant-gagnant !
En bref : adoptez le langage du dirigeant en lui montrant le réel intérêt que vous portez au développement de l’entreprise, au désir de vous investir et de vous projeter sur le long terme… Ces arguments pourront difficilement laisser insensibles. Vous démontrez par là votre confiance en votre organisation, votre maturité, votre capacité à prendre du recul et votre esprit d’initiative. On ne saurait vous reprocher cette approche qui s’appuie aussi sur une volonté de rester dans l’entreprise. La fuite des talents est, en effet, une vraie problématique actuelle. Ainsi, selon une étude Apec, 52 % des cadres se disent ouverts à de nouvelles opportunités d’embauche depuis la crise. Les jeunes cadres (moins de 35 ans) sont, sans surprise, les plus concernés puisqu’ils représentent aujourd’hui 61 %.
Dans un second temps, montrez que vous avez tout prévu et planifié. Cela passe bien entendu par les différentes possibilités de financement et l’organisation de votre emploi du temps. Inutile de préciser que vous marquerez des points si votre formation peut se dérouler en dehors des heures de travail.
Pensez aussi à ramener tous documents susceptibles d’appuyer votre demande : devis, descriptif et avis sur la formation choisie… Vous pouvez même aller plus loin en présentant, si possible, des faits ou projections chiffrées concrètes montrant un réel apport pour l’entreprise (augmentation du chiffre d’affaires, développement des ventes…).
Restez ouvert à la discussion en préparant des alternatives
Certes, vous allez préparer des réponses aux éventuelles objections de votre employeur. Toutefois, vous pourriez bien être surpris par certaines d’entre elles ou vous heurtez à des problématiques budgétaires difficilement surmontables. Ne vous braquez pas et restez ouvert à la discussion. Prenez des notes pour vous donner une contenance, mais également pour montrer votre intérêt aux propos de votre interlocuteur. Si vous n’avez pas de solutions immédiates ou de plan B, proposez à votre employeur de reporter la discussion le temps d’y réfléchir chacun de votre côté. Cela vous permettra peut-être de trouver une alternative plus en phase avec les attentes de l’entreprise.
Cela vous évitera aussi de vous laisser emporter par un mouvement d’humeur. Certes il est tout à fait humain d’être déçu, mais il est essentiel de rester professionnel et de ne pas claquer la porte sur un coup de tête. Peut-être votre entreprise a-t-elle des raisons sérieuses de refuser votre demande ? Ou alors le moment n’était pas idéal ? Prenez le temps de prendre du recul par rapport à la situation. Une réponse négative n’est pas forcément définitive. Si elle est sans appel, vous pourrez bien sûr vous poser la question d’un départ vers de nouvelles aventures. Cette solution radicale est toutefois à repousser le plus possible : vous n’êtes pas non plus certain d’accéder à une formation dans une autre structure.
Financement de votre formation : quelles solutions pour convaincre votre employeur ?
Aujourd’hui, vous n’avez pas besoin de l’aval de votre employeur pour réaliser une formation. Vous êtes totalement autonome sur le sujet grâce à des outils et financements mis en place dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle. Toutefois, ces derniers sont parfois insuffisants et nécessitent un complément de votre employeur. Ils peuvent néanmoins être de sérieux arguments pour convaincre votre employeur d’investir dans votre formation.
Le Compte Personnel de Formation (CPF)
Doit-on encore le présenter ? Le CPF remplace désormais le DIF (Droit Individuel à la Formation) et vous donne des droits à la formation qui vous suivent tout au long de votre parcours professionnel. Ainsi, si vous changez d’entreprise, vous conservez votre cagnotte et pouvez continuer à la mobiliser à tout moment. Si celle-ci ne permet pas aujourd’hui de vous payer l’intégralité de la formation choisie, vous pouvez compléter ce montant par vos propres moyens ou solliciter l’aide de votre employeur. On parle alors d’abondement ou de co-financement de la formation.
Cette option est intéressante pour vous, mais également pour votre entreprise qui réduit ainsi ses frais de formation.
Les autres dispositifs de la formation professionnelle
Il existe aussi d’autres dispositifs susceptibles d’appuyer votre demande. N’hésitez pas à en consulter le détail sur notre site grâce aux différents liens :
- Le CPF de Transition qui remplace le Congé Individuel de Formation (CIF) depuis le 1er janvier 2019 et s’inscrit dans un Projet de Transition Professionnelle (PTP).
- La Promotion par l’Alternance (Pro-A) offre la possibilité de se reconvertir ou d’obtenir une promotion grâce à l’alternance.
- Le Plan de Développement des Compétences mis en place par l’entreprise pour organiser les différentes actions de formation à financer.
En fonction de votre statut, vous pouvez également avoir accès à d’autres aides. Pensez à les consulter et à contacter l’un de nos conseillersqui pourra vous orienter.
En conclusion : bien vous préparer pour convaincre votre employeur de financer votre formation
Vous êtes désormais prêt à convaincre votre employeur d’investir dans votre projet de formation ? Alors, n’hésitez plus : les conditions sont aujourd’hui réunies pour vous offrir de belles opportunités. Tout est une question de préparation finalement !