Monter en compétences ou se perfectionner, se reconvertir pour changer de métier… Accessible à tous les actifs, la formation est un outil précieux pour devenir acteur de son évolution professionnelle. Et aujourd’hui, plusieurs aides et dispositifs de financement facilitent l’accès à la formation, quelle que soit votre situation.
Vous êtes demandeur d’emploi ? Il existe de nombreuses solutions pour financer vos projets de formation. Parmi elles : la POEI, ou préparation opérationnelle à l’emploi individuelle. Cette aide de France Travail vous permet de profiter d’une formation préalable à l’embauche (avec l’accord de votre futur employeur). Et le recours à ce dispositif vient d’être élargi par décret !
Quels dispositifs de financement pour les demandeurs d’emploi ?
Plusieurs dispositifs permettent de financer la formation des demandeurs d’emploi :
- le PRF (Programme Régional de Formation) : financé par le Conseil régional, il permet de proposer des actions de formation collectives, basées sur les besoins en compétences des territoires. Les formations s’adressent aux personnes en recherche d’emploi, inscrites ou non sur la liste des demandeurs d’emploi ;
- l’AFC (Action de Formation Conventionnée) : financée par France Travail, elle vise à faciliter un retour rapide à l’emploi. Elle s’adresse à tous les demandeurs d’emploi, et leur permet d’acquérir des compétences manquantes pour répondre aux besoins du marché du travail. Il peut s’agir d’une action de formation individuelle ou collective ;
- l’AIF (Aide Individuelle à la Formation) : elle permet de financer tout ou partie du projet de formation d’un demandeur d’emploi, lorsque les autres aides ne le permettent pas. Mobilisée par France Travail, l’AIF n’est délivrée que dans certains cas spécifiques ;
- le contrat de professionnalisation : ce contrat de travail en alternance a pour objectif de favoriser le retour à l’emploi des jeunes et des adultes. Il est accessible aux demandeurs d’emploi de 26 ans et plus, inscrits depuis plus d’un an à France Travail ;
- le FNE (Fond National Emploi) : ce dispositif aide les entreprises à s’adapter à leur transition écologique, numérique ou agroalimentaire. Il leur permet de financer différentes formations, pour maintenir leurs salariés dans l’emploi ;
- le CPF (Compte Personnel de Formation) : il permet à tout actif d’acquérir des droits à la formation, dès son entrée sur le marché du travail et jusqu’à sa retraite. Les droits du CPF sont ensuite mobilisables tout au long de sa vie professionnelle ;
- la POEI (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle) : ce dispositif permet à un demandeur d’emploi de faire financer sa formation avant embauche, avec l’accord de son futur employeur.
Le dispositif POEI, pour financer la formation préalable à l’embauche des demandeurs d’emploi
La POEI (préparation opérationnelle à l’emploi individuelle) est une aide financière de France Travail. Son objectif ? Permettre à une entreprise de profiter d’un salarié directement opérationnel, en lui proposant une formation préalable à l’embauche. Et pour favoriser le retour à l’emploi, le recours à ce dispositif vient d’être élargi. L’employeur et le demandeur d’emploi concerné peuvent désormais signer des contrats « courts ».
Un dispositif récemment élargi
Prévu par la loi pour le Plein emploi, le dispositif POEI vise à combler l’écart entre les compétences actuelles du candidat et celles requises pour occuper le poste. L’article L.6326-1 du Code du travail rappelle qu’elle permet de « bénéficier d’une formation nécessaire à l’acquisition des compétences requises pour occuper un emploi correspondant à une offre déposée par une entreprise auprès de l’opérateur France Travail ».
Publié il y a quelques semaines, le décret du 18 juin 2024 précise la nature et la durée du contrat de travail qui peut être conclu après la mise en œuvre de la POEI. S’il concerne toujours les CDI, le dispositif permet désormais de préparer les demandeurs d’emploi à des contrats « courts ». Il peut s’agir d’un contrat à durée déterminée (6 mois minimum), d’un contrat de professionnalisation (6 mois minimum) ou d’un contrat d’apprentissage (6 mois minimum). La POEI permet aussi de former un candidat pour un CDD ou un contrat de mission pour un emploi saisonnier (4 mois minimum), ou encore pour un contrat de mission de travail temporaire (6 mois minimum).
Le décret indique également que l’employeur peut avoir recours à un tuteur pour assurer tout ou partie de la formation. Choisi parmi les salariés de l’entreprise, il doit être volontaire (dans certains cas, il peut s’agir de l’employeur). Le tuteur doit aussi justifier d’une expérience professionnelle d’au moins deux ans (en rapport avec les compétences développées). En plus de contribuer à la formation du demandeur d’emploi, il assure son suivi et son évaluation.
Bon à savoir : la délibération France Travail du 24 avril 2024 indique que, compte tenu de l’élargissement de la POEI, l’AFPR (Action de formation préalable au recrutement) est supprimée.
Qui peut profiter de cette aide à la formation ?
La Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle fait partie des dispositifs de Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE). Gérés par France Travail, ils ont pour objectif de faciliter l’intégration des candidats à un poste, en leur fournissant toutes les connaissances et compétences nécessaires. Cette « préparation » peut être collective ou individuelle (on parle de POEC ou de POEI).
La POEI permet de favoriser le recrutement d’un individu en particulier. Elle lui permet d’acquérir ou de développer les compétences requises pour occuper le poste proposé par l’entreprise. Pour pouvoir en profiter, il faut :
- être demandeur d’emploi inscrit à France Travail (indemnisé ou non) ;
- avoir reçu une proposition d’emploi avec un contrat de 6 mois minimum, qui nécessite une formation pour adapter ses compétences (une formation en interne ou en externe).
Ce dispositif s’adresse également aux travailleurs handicapés employés dans une entreprise adaptée, et à certains salariés (en contrat unique d’insertion ou en contrat de sécurisation professionnelle, par exemple).
Pour quels contrats ?
Tous les employeurs du secteur privé et du secteur public peuvent proposer cette aide à la formation. Pour cela, ils doivent soumettre une offre d’emploi et signer une convention avec France Travail. L’organisme lance ensuite un appel à candidatures spécifique, qui aboutit à la sélection et à la formation d’un demandeur d’emploi. La mise en place d’une POEI peut aussi être demandée par un opérateur de compétences (OPCO). C’est par exemple le cas s’il identifie un besoin de formation préalable au recrutement pour l’une de ses entreprises adhérentes.
Pour profiter de ce levier de recrutement, l’entreprise doit proposer à la personne recrutée :
- un CDI (contrat à durée indéterminée) ;
- un contrat à durée indéterminée intérimaire ;
- un CDD (contrat à durée déterminée), d’au moins 6 mois ;
- un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, d’au moins 6 mois ;
- un contrat saisonnier à durée déterminée, d’au moins 4 mois ;
- un ou plusieurs contrats de missions (d’une durée totale d’au moins 6 mois, dans les 9 mois qui suivent la fin de la formation).
L’employeur doit évidemment s’engager à embaucher le demandeur d’emploi à l’issue de sa formation.
Comment se déroule la formation ?
La formation financée par la POEI permet au demandeur d’emploi d’acquérir les compétences requises pour occuper le poste proposé. Il doit s’agir d’une formation complète, permettant de maîtriser tous les aspects du poste. Elle se déroule avant la prise de poste, et avant la signature du contrat de travail.
La formation peut être réalisée en modalité « 100 % tutorat », au sein de l’entreprise uniquement. Elle peut aussi être assurée par un organisme de formation (interne ou externe), certifié QUALIOPI. Gage de confiance, cette qualification garantit la qualité des prestations de formation. L’organisme peut délivrer des formations en présentiel ou à distance. Acteur incontournable de la formation professionnelle en ligne, VISIPLUS Academy propose par exemple des formations dans une grande variété de secteurs porteurs. Elles sont assurées par des professionnels, à la fois experts et praticiens dans leur domaine d’activité.
Le demandeur d’emploi peut également suivre une formation en modalité « AFEST » (Action de formation en situation de travail). Elle se déroule alors au sein de l’entreprise, mais avec l’aide d’un formateur professionnel. Il peut enfin la suivre en modalité « hybride », et partager son temps entre l’entreprise et l’organisme de formation.
L’employeur établit un plan de formation. Il décrit les objectifs pédagogiques et les compétences que le demandeur d’emploi doit acquérir au cours de la formation, pour pouvoir ensuite être embauché. Personnalisé, ce plan précise le contenu de la formation et toutes ses modalités.
Combien de temps dure la formation ?
Le dispositif POEI permet de financer jusqu’à :
- 300 heures de formation : lorsque la formation se déroule entièrement en tutorat, ou dans le cadre de la conclusion d’un CDD ou d’un contrat de mission (pour minimum 4 mois, et pour un emploi saisonnier) ;
- 450 heures de formation : lorsque la formation se déroule en mode hybride, dans le cadre de l’AFEST, ou exclusivement au sein d’un organisme de formation (interne ou externe) ;
- 600 heures de formation : lorsque la formation est mise en place pour un stagiaire relevant du Plan d’investissement dans les compétences (avec l’intervention d’un organisme de formation).
Quel est le montant de l’aide ?
La préparation opérationnelle à l’emploi individuelle permet de financer tout ou partie des frais pédagogiques de la formation. Le montant de l’aide attribuée à l’entreprise peut aller jusqu’à :
- 5 euros par heure de formation, pour une formation délivrée par l’organisme de formation interne du futur employeur (dans la limite de 2 000 euros par formation) ;
- 8 euros par heure de formation, pour une formation délivrée par un organisme de formation externe (dans la limite de 3 200 euros par formation).
Bon à savoir : l’entreprise peut demander à son OPCO de cofinancer la formation. Et si la formation s’adresse à un bénéficiaire du Plan d’investissement dans les compétences, France Travail peut également accorder un surfinancement.
Le demandeur d’emploi reçoit une rémunération pendant toute la durée de sa formation. S’il est demandeur d’emploi indemnisé, il continue à percevoir l’ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi). S’il n’est pas indemnisé, il est rémunéré au titre de la Rémunération de Formation France Travail (RFPE). Il peut aussi demander une aide à la mobilité, pour la prise en charge de ses frais de transport, d’hébergement ou de repas. Et il bénéficie de la protection sociale des stagiaires de la formation professionnelle (accident du travail, maladie professionnelle). Un dispositif très avantageux donc, aussi bien pour les employeurs que pour leurs futurs salariés…
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