Le saviez-vous ? Le ministère du Travail a officiellement lancé un nouveau dispositif de reconversion professionnelle le 15 janvier 2021. Baptisé Transco (pour « Transitions Collectives »), il permet aux salariés dont l’emploi est menacé de rebondir plus facilement. Mais qui peut en bénéficier exactement ? Comment y faire appel ? Et comment est-il financé ? On vous explique tout sur le fonctionnement du dispositif Transco côté entreprise et côté salarié !
Le dispositif Transco, c’est quoi ?
A l’heure où la crise sanitaire met en danger de nombreux emplois, le gouvernement a créé en urgence le dispositif Transco dans le cadre du plan France Relance. Co-construit avec les partenaires sociaux (ex. : CFDT, MEDEF), il s’agit du tout premier dispositif permettant véritablement d’anticiper les reconversions collectives ! Il favorise également la mobilité professionnelle au sein d’un même bassin d’emploi.
Plus concrètement, ce dispositif met en relation des entreprises aux emplois « fragilisés », anticipant des licenciements, avec d’autres entreprises de la région souhaitant recruter dans des « métiers porteurs ». Objectif : permettre aux salariés dont l’emploi est menacé de se reconvertir dans l’un de ces métiers porteurs et d’être recrutés rapidement. Le tout, sans licenciement ni passage par la case chômage !
Afin de monter en compétences, ils peuvent suivre une formation certifiante de 24 mois maximum durant laquelle leur contrat de travail est suspendu et leur salaire maintenu. Mais ils peuvent également effectuer une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) s’ils ont déjà acquis les compétences nécessaires à leur futur métier grâce à leur expérience professionnelle !
Si le projet de transitions collectives se déroule parfaitement, une entreprise recrute les salariés dès la fin de leur formation ou de leur parcours VAE.
Et pour ceux qui n’ont pas encore de « point de chute » ? Pas de souci : ils réintègrent leur poste (ou un poste équivalent) dans leur entreprise en attendant. Normalement, ils devraient trouver rapidement leur prochain job grâce aux plateformes de transitions professionnelles mettant en relation les entreprises de la région !
Un dispositif né de la crise MAIS s’appliquant à plusieurs situations
Le gouvernement a créé le Transco en pensant aux emplois fragilisés par la conjoncture économique, certes. Mais pas seulement ! En effet, ce dispositif permet aussi d’anticiper la disparition des métiers en raison des évolutions technologiques. Force est de reconnaître que si la digitalisation des entreprises donne naissance à de nombreux emplois, elle en fait aussi disparaître certains ! Citons notamment les métiers de manutentionnaire et de caissier, menacés à plus ou moins long terme par la montée en puissance de l’intelligence artificielle et de l’automatisation…
Bref : si la crise n’impacte pas durement votre entreprise, vous pouvez quand même faire appel au parcours Transco pour les métiers voués à disparaître. C’est l’une des raisons pour lesquelles les partenaires sociaux espèrent que ce dispositif sera maintenu définitivement, même lorsque la situation sanitaire et économique seront revenues à la normale. Quitte à revoir son système de financement quand le plan France Relance arrivera à son terme !
La CFDT, communiqué de presse du 7 janvier 2021
« Ce dispositif de transitions professionnelles est une réelle innovation sociale. Il constitue une réponse nécessaire pour les salariés et utile aux entreprises dans le contexte de crise sanitaire, économique et sociale que connaît notre pays depuis presque un an maintenant. Au-delà, il doit permettre de mieux sécuriser les salariés dans le cadre des mutations écologiques et numériques qui modifient le monde du travail »
Qui est concerné par le Transco ?
Le point sur les entreprises éligibles au dispositif Transco
Quelle que soit leur taille et leur secteur d’activité, toutes les entreprises ayant des salariés « à reconvertir » peuvent initier la démarche de Transitions Collectives SAUF celles déjà engagées dans :
- un plan de sauvegarde de l’emploi ;
- une rupture conventionnelle collective.
Les critères d’éligibilité pour les salariés
Pour vous reconvertir grâce au Transco, il faut impérativement que :
- votre entreprise soit engagée dans la démarche ;
- votre métier soit répertorié parmi les métiers « fragilisés » par la conjoncture économique ou les évolutions technologiques ;
- vous soyez en CDI (non concerné par une décision de rupture), en CDD ou en contrat d’intérim.
De plus, vous devez aussi justifier d’une activité salariée :
- d’au moins 24 mois consécutifs ou non, dont 12 mois dans la même entreprise, « quelle que soit la nature des contrats successifs » si vous êtes actuellement en CDI ;
- OU si vous êtes en CDD, d’au moins 24 moins consécutifs ou non, « quelle que soit la nature des contrats successifs », durant les 5 dernières années dont 4 mois en CDD durant les 12 derniers mois ;
- OU pour les contrats d’intérim de 1 600 heures travaillées dans la branche, dont 600 heures dans l’entreprise de travail temporaire.
Comment ce dispositif est-il financé ?
C’est le FNE (Fonds National pour l’Emploi) Formation qui finance le dispositif Transco, dans le cadre du plan France Relance. Selon la taille de l’entreprise, le financement est total ou partiel. En pratique, le gouvernement a déjà débloqué une enveloppe de 500 millions d’euros pour qu’un maximum de salariés en difficulté puissent en profiter.
Quelle prise en charge pour votre entreprise ?
Bonne nouvelle pour les TPE et les PME : l’Etat prend en charge la formation et la rémunération de vos salariés en reconversion à 100% !
Dans les autres cas, le financement s’effectue à hauteur de :
- 75% pour les entreprises de 300 à 1 000 salariés ;
- 40% pour les entreprises de plus de 1000 salariés.
Quant au reste à charge, il incombe normalement à votre entreprise… A moins qu’une promesse d’embauche ait été signée en amont ! Dans ce cas vous pouvez négocier un co-financement avec l’entreprise qui souhaite recruter votre salarié.
Vous êtes salarié(e) ?
Pour vous c’est simple : le parcours Transco ne vous coûte rien ! Même si l’Etat n’assure qu’un financement partiel, hors de question de puiser dans votre Compte Personnel de Formation (CPF) pour couvrir le reste à charge. Vous conservez ainsi l’intégralité de votre « cagnotte » pour de prochaines formations !
Comment faire appel au dispositif Transco, concrètement ?
Les démarches à effectuer si votre entreprise anticipe des mutations économiques
Première chose à faire : identifier les emplois fragilisés. Vous devez aussi obligatoirement les inscrire dans un accord de type GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels).
A ce stade, deux grands cas de figure :
- soit vous appartenez à la catégorie des « entreprises de 300 salariés et plus ». Dans ce cas vous avez déjà l’obligation de négocier sur la GEPP au moins une fois tous les 4 ans. Si la GEPP contient déjà une liste d’emplois fragilisés, ce n’est pas la même de négocier à nouveau. Dans le cas contraire, vous devez entamer une nouvelle négociation ;
- soit votre entreprise compte moins de 300 salariés. Dans ce cas, rien ne vous oblige à négocier un accord GEPP « complet », reprenant les nombreuses thématiques prévues par le code du travail. Vous pouvez vous contenter de dresser une liste des emploi fragilisés, sous avis du Comité Social et Economique.
Pour vous simplifier la tâche, téléchargez le modèle d’accord type de GEPP sur le site du Ministère du Travail !
Seconde étape : envoyez cet accord à votre Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) par internet. Pour cela, rendez-vous sur TéléAccords !
Etape suivante : informer « par tous les moyens » les salariés dont les emplois sont menacés.
Enfin, vous devrez aussi constituer un dossier collectif, regroupant tous les dossiers individuels des salariés intéressés. Adressez-le ensuite à votre Association « Transitions Pro » (ATpro). Au besoin, vous trouverez la liste des ATpro sur le site du Ministère du Travail.
N’hésitez pas à demander de l’aide !
Identifier les emplois fragilisés, ce n’est pas si simple. C’est pourquoi vous pouvez demander le soutien technique de votre Direccte ou de votre OPCO !
Sachez aussi que cet « appui GEPP » peut être financé :
- à 100% par l’OPCO, pour les entreprises de 1 à 50 salariés ;
- par l’Etat, au titre de la Prestation en Conseils de Ressources Humaines (PCRH) pour les entreprises de 50 à 250 salariés ;
- par les fonds volontaires ou conventionnels versés à l’OPCO pour les entreprises de plus de 250 salariés.
Votre entreprise a plutôt des besoins en recrutement ?
Dans ce cas, faites simplement part de vos besoins à votre Direccte et à Pôle Emploi ! Ces organismes vous aideront à entrer en relation avec les salariés qui souhaitent se reconvertir et que vous pourrez éventuellement recruter au terme de leur formation.
Quelles démarches pour profiter du Transco côté salarié ?
Rappelons que votre entreprise doit tout d’abord signer un accord GEPP et vous informer que vous pouvez bénéficier du Transco car votre emploi est fragilisé. C’est seulement à ce stade que vous entamez vos proches démarches !
Première chose à faire : décider si vous voulez vraiment en profiter. Sachez en effet que rien ne vous oblige à accepter… Même si vous avez à priori tout intérêt à le faire pour trouver facilement un job intéressant dans votre région ! D’autant plus intérêt que :
- votre formation ne vous coûtera rien ;
- vous continuerez à toucher votre salaire ;
- vous savez que même si vous ne trouvez pas immédiatement un nouveau poste, vous pourrez réintégrer votre entreprise à l’issue de votre formation.
Bref : tout est fait pour vous permettre de construire sereinement votre avenir professionnel. Intéressé(e) ? Dans ce cas, portez-vous volontaire !
Ensuite, formalisez votre projet avec l’opérateur CEP (Conseil en Evolution Professionnelle) de votre région. Il vous accompagnera durant tout votre parcours Transco. Suivez bien ses conseils ! Il vous aidera notamment à identifier le métier porteur qui vous correspond le mieux parmi la liste publiée par votre Direccte.
Au besoin, vous pouvez même effectuer des « immersions » pour tester des métiers en conditions réelles avant de vous décider !
Enfin, pour constituer votre dossier, sachez que vous devez aussi :
- obtenir l’autorisation d’absence de votre employeur au titre du congé de transition professionnelle ;
- formaliser l’accord de démarche Transco avec votre employeur par écrit ;
- vous positionner sur une formation et/ou une VAE. Pour cela contactez un organisme de formation ! Il vous aidera à identifier vos acquis professionnels et adaptera la durée du parcours de votre formation en fonction.
L’ association paritaire AT-Pro se chargera ensuite de valider votre dossier le plus vite possible !
Salarié : quel métier porteur choisir pour votre reconversion ?
Vaste question car les métiers porteurs varient d’une région à l’autre ! C’est pourquoi chaque Direccte publie sur son site une liste des métiers accessibles via le dispositif Transco, après avis du Comité régional de l’emploi, de l’orientation et de la formation professionnelle (Crefop). Gardez un œil dessus ! Elles complèteront leur liste régulièrement au cours de l’année.
Cela étant dit, quelle que soit votre région, beaucoup des métiers porteurs nécessiteront sans doute des compétences digitales ! Pourquoi ? Tout simplement parce que la digitalisation des entreprises s’accélère sous l’effet de la crise sanitaire. Distanciation sociale oblige, elles investissent massivement la Toile pour dynamiser leurs ventes et entretenir leurs liens avec la clientèle.
Sans grande surprise on retrouve d’ailleurs déjà des chefs de projets informatiques ou encore des ingénieurs informatiques sur les premières versions des listes…
Mais cet engouement ne concerne pas seulement les profils « techniques » ! Que vous souhaitiez vous reconvertir dans le commerce, le marketing ou la relation client, mieux vaut maîtriser des compétences digitales pour trouver rapidement un nouveau job.
Côté formation, vous n’avez que l’embarras du choix ! Envisagez de suivre un Executive MBA en webmarketing et communication digitale par exemple pour devenir responsable marketing ou directeur/trice de la communication.
Ou encore un Executive Mastère en management de projet digital pour devenir chef de projet web ou ingénieur projet !
Pas de formation intéressante dans votre région ? Pensez aux formations e-learning ! Grâce a elles, vous suivrez vos cours à distance, confortablement installé(e) devant votre ordinateur. Le top pour éviter les déplacements et le risque de contamination !
Au moindre doute, contactez nos conseillers. Ils vous aideront à choisir la formation e-learning la plus adaptée à votre projet de reconversion !