La transformation digitale des entreprises françaises est encore parcellaire et les résultats se font attendre : retour sur les enseignements que nous livre la société de conseil Accenture à travers son étude approfondie de la Performance Digitale des Entreprises Françaises
Si prendre le virage du digital s’avère inévitable pour les entreprises au risque de disparaitre, l’étude Accenture sur la transformation digitale des 100 plus grandes entreprises françaises soulève aujourd’hui leur difficulté à transformer leurs organisations dans leur ensemble.
Baptisée « Performance Digitale des Entreprises Françaises », l’étude s’articule autour de quatre dimensions : la stratégie, la production, la culture et l’expérience client.
La société de conseil Accenture a alors crée un index pour analyser la performance digitale des grandes entreprises interrogées, par chiffre d’affaires. Un score de 1 à 4 (4 étant la note donnée aux meilleures pratiques) a été attribué afin de mesurer cette mutation en entreprise.
L’index révèle alors qu’une entreprise sur 100 est dans le top 15 de la transformation sur les quatre dimensions et seul deux entreprises ont obtenu les meilleurs scores dans trois dimensions. Sur deux dimensions, on dénombre alors 14 de ces 100 entreprises et 23 sur une seule des quatre dimensions.
« Une transformation digitale encore parcellaire »
Résultats de cet index : amorcée mais encore trop fractionnée, la transformation digitale des grandes entreprises françaises ne constitue malheureusement pas encore un tout, n’embrassant que certaines dimensions et n’impliquant pas l’organisation dans son ensemble.
Si, en général, les entreprises françaises sont dotées d’une vision claire des implications du digital sur l’économie et leurs activités propres (score de 2,6 sur une échelle de 4), elles peinent un peu plus à définir une stratégie et un plan d’actions efficace, le score moyen concernant cette dimension s’élevant à 2,2. Plus faible encore, le score moyen de 1,8 pour l’ensemble de la digitalisation de leurs opérations internes.
Et pour cause, « un équilibre entre digitalisation interne et externe reste encore à trouver ». Hors, pour être mener à bien, la transformation digitale d’une entreprise doit couvrir les dimensions externes (clients et marchés) comme internes (optimisation des processus).
« Les entreprises BtoC (business to consumer) ont privilégié la transformation vers les marchés là où les entreprises BtoB (business to business) ont concentré leurs efforts digitaux sur les process pour renforcer l’efficacité interne. », explique alors Pascal Delorme, directeur exécutif d’Accenture Digital lors d’une interview donné à L’Usine Nouvelle à ce sujet.
« Performance digitale ne va pas nécessairement de pair avec performance économique »
Découlant de l’approche encore trop parcellaire de la transformation digitale, les entreprises attendent encore de constater les résultats économiques liés à leur mutation numérique. Effectivement, 52% des 75 entreprises françaises de l’étude dont les données financières sont publiques n’ont atteint ni performance digitale, ni performance financière.
Les digital leaders, qui ne sont d’ailleurs pas nécessairement les business leaders doivent avant tout rentabiliser leurs investissements. Les business leaders, eux aussi ont tout intérêt à pérenniser leur performance digitale comme leur croissance. Quant aux « Autres », ils leur est fortement conseillé de mettre en place un plan de transformation numérique, à court comme à long termes et ce, dans les plus brefs délais.
« Les entreprises françaises ne se distinguent pas à l’international »
Quand aucun secteur d’activité n’émerge clairement comme leader de la transformation digitale en France, il n’est pas vraiment surprenant de constater que les entreprises françaises ont du mal à se distinguer à l‘étranger. L’exemple le plus criant reste celui du secteur des télécommunications français qui, bien que secteur le plus avancé en France reste loin derrière la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. Il y a encore du chemin à parcourir dans ce domaine, à moindres mesures dans le secteur bancaire comme celui des « utilities », pour atteindre un niveau de numérisation similaire.
« L’urgence d’accélérer la transformation Digitale »
Ce que nous retiendrons de cette étude Accenture, c’est qu’il ne s’agit pas de favoriser la stratégie digitale au détriment de la production digitale ou encore de pousser l’expérience client sans assurer une immersion digitale en interne, en préparant les collaborateurs aux défis de demain… Pour mener à bien leur transformation digitale, les entreprises ne doivent négliger aucune de ces 4 dimensions ; des piliers indissociables permettant d’assurer une croissance pérenne grâce au digital.
S’il est aujourd’hui impératif de maitriser les nouvelles règles du jeu à l’ère du digital, cela ne s’apprend tout seul ! La formation Culture et Transformation Digitale est alors toute trouvée pour vous guider et vous aider à tirer profit des opportunités offertes par le numérique.