Chaque année, la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) dévoile sa cartographie de l’e-commerce français. Bonne nouvelle : d’après les chiffres de l’édition 2020, ce marché est de plus en plus florissant. Y compris dans l’univers BtoB ! Évolutions marquantes, nouvelles attentes des e-consommateurs, biens les plus achetés sur internet : on fait le point sur les principaux enseignements de cette étude pour vous aider à développer votre commerce en ligne.
L’e-commerce français franchit le cap des 100 milliards d’euros en BtoC !
Premier fait marquant révélé par l’étude de la Fevad : l’e-commerce destiné aux particuliers connaît une croissance constante depuis 2015. Au point d’afficher un chiffre d’affaires de 103,4 milliards d’euros en 2019 ! Un CA impressionnant, réalisé à 56 % par la vente de services contre 44% pour la vente de produits.
Au cours des quatre dernières années, le e-commerce a progressé en moyenne de 13 % par an. Source : Chiffres clés e-commerce 2020, Fevad
Plusieurs facteurs expliquent cette progression fulgurante, dont la transformation digitale des entreprises et l’attrait croissant des consommateurs pour les achats sur ordinateur et sur smartphone. Deux tendances qui ont d’ailleurs accéléré sous l’effet de la crise sanitaire… Le succès de l’e-commerce n’est donc pas près de s’essouffler en France !
Plus de 200 000 sites e-commerce actifs
Autre indicateur de la bonne santé du e-commerce : le nombre impressionnant de sites marchands actifs ! Au premier trimestre 2020, la Fevad en répertorie 200 650.
Dans le top 5 des sites les plus visités en France, on retrouve sans grande surprise :
- Amazon, qui reste le leader incontesté de la vente en ligne avec 26 121 000 clients. 53, 7% des e-consommateurs interrogés ont déclaré y avoir effectué au moins un achat en 2019 ;
- La Fnac (27%) ;
- Cdiscount (18,2%) ;
- Veepee (13,6%) ;
- E.Leclerc (11,1%).
Mais malgré la présence de ces « géants », de nombreuses PME et TPE françaises parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu sur la Toile ET en magasin ! En effet, 71% des TMPE françaises se lançant dans l’e-commerce disposent aussi de leur propre boutique physique. Parmi les principales raisons de leur succès, on retrouve :
- le déploiement d’une bonne stratégie omnicanale, permettant en moyenne une augmentation de 14% du chiffre d’affaires en magasin. La clé pour obtenir un aussi bon résultat ? Créer une parfaite synergie entre votre boutique physique et votre site e-commerce. Pour cela, vous pouvez faire appel à de nombreux procédés. Proposez un système de « click and collect » par exemple, pour inciter vos clients à venir retirer leurs achats en magasin après les avoir réglés en ligne… Et leur donner envie de continuer leurs emplettes sur place ;
- leur présence sur une Marketplace (littéralement « place de marché »), comme Amazon ou Rue du Commerce, qui leur permettent de toucher une plus large clientèle. A titre indicatif 63 % des TPME vendant en Marketplace y réalisent plus de 10 % de leur chiffre d’affaires total. N’hésitez donc pas à tenter l’aventure vous aussi, surtout si vous voulez vendre à l’international !
Un panier moins garni… Mais beaucoup plus d’achats !
Force est de constater que le montant du panier moyen a encore baissé : il est de 59 € en 2019, ce qui représente une chute de 3,6 % par rapport à 2018. Cependant, plusieurs facteurs compensent largement cette baisse. En effet, en parallèle :
- la fréquence d’achats augmente. En moyenne, un e-consommateur effectue 3,5 transactions en ligne par mois en 2019 ;
- le nombre d’acheteurs est lui aussi en progression. 8 internautes sur 10 font désormais leurs emplettes sur Internet, tous écrans confondus. Ce qui équivaut tout de même à plus de 800 000 « convertis » aux achats en ligne par rapport à 2018 !
Retenez aussi que les m-acheteurs sont de plus en plus nombreux. En pratique :
- 3 internautes sur 10 (soit environ 16,3 millions de français) achètent déjà via leur mobile ;
- 49 % des m-acheteurs effectuent au moins un achat sur mobile chaque mois.
Une bonne raison d’investir dans une application e-commerce ! A plus forte raison si vous ciblez les femmes et les jeunes adultes (25/34 ans), particulièrement friands des achats sur mobile.
Conseil bonus : si vous ne voulez pas utiliser d’application, créez au moins un site responsive design. En s’adaptant automatiquement à tous les écrans, il améliorera le confort d’utilisation de vos clients sur mobile.
Proposer le paiement par carte bancaire : indispensable
La carte bancaire reste encore et toujours LE moyen de paiement privilégié sur les sites e-commerce français. A elle seule, elle représente 80,1 % du CA réalisé ! Vous avez donc tout intérêt à la proposer sur votre site.
Très loin derrière elle figurent ensuite les :
- portefeuilles en ligne (11,5 % du CA) ;
- crédits conso (3,9 %) ;
- virements et prélèvements (0,9 %).
Quant aux autres modes de paiement (ex. : chèques cadeaux, mandats cash) ils représentent à eux tous 3,7 % du CA.
Conseils bonus : même si la carte bancaire « tient le haut du pavé », proposez toujours plusieurs solutions de paiement sur votre site e-commerce pour satisfaire tous vos clients. Sinon, certains d’entre eux risquent fort d’abandonner leur panier au moment de l’achat… Voire de ne plus jamais revenir sur votre site.
Focus sur les produits et services « phares » de l’e-commerce français
Autre information intéressante pour développer un e-commerce BtoC rentable en France : les principaux produits et services achetés en ligne ! Toujours selon l’étude de la Fevad, c’est le secteur de la mode et de l’habillement qui tire le mieux son épingle du jeu. En effet, 51% des e-consommateurs ont acheté des vêtements en ligne en 2019. Viennent ensuite les :
- produits culturels (41% des e-consommateurs ) ;
- jeux/jouets (38%) ;
- voyages, réservations d’hôtel et autres activités touristiques (37%) ;
- chaussures (36%) ;
- produits techniques et électroménagers (35%) ;
- articles de beauté/santé (33%) ;
- textiles et linge de maison (26%) ;
- les articles de maison/décoration (25 %).
Retenez cependant que ce classement sera sans doute bouleversé à la fin de l’année 2020. Ne serait-ce que parce que l’épidémie de Covid-19 impacte fortement le secteur du tourisme ! Toujours en raison de la crise sanitaire, on peut aussi s’attendre à un recours plus important aux produits et services de santé (ex. : téléconsultations) en 2020….
Les produits alimentaires ont-ils également une chance d’entrer le classement ? Possible, l’e-commerce ayant connu une très belle progression dans ce secteur pendant le confinement. En effet, la dernière enquête Nielsen réalisée en partenariat avec la Fevad révèle que l’e-commerce a totalisé 9,8 % des « achats de produits alimentaires et de grande consommation » durant cette période contre 5,7 % en 2019. Mieux encore : sur les 2,5 millions de foyers s’étant approvisionnés en ligne pour la toute première fois, près d’un tiers se dit prêt à poursuivre l’expérience !
La place grandissante de l’e-consommation responsable
Pour optimiser votre business en ligne, mieux vaut aussi jouer la carte de l’éco-responsabilité : 70 % des e-consommateurs déclaraient déjà privilégier les sites mettant en avant une démarche responsable en février 2020 !
Un phénomène qui n’est pas près de s’arrêter, la crise du Coronavirus ayant encore renforcé les préoccupations environnementales et sociales de la population. Soutenir l’emploi et l’économie nationale, polluer moins : telles sont les nouvelles attentes de la clientèle. C’est du moins ce qu’affirment de nombreux sondages et études menés sur le fameux « monde d’après » ! Parmi eux, citons par exemple le sondage OpinionWay mené pour l’agence Insign qui met en avant l’engouement pour le « Made in France ». D’après lui :
- 81% de français seraient prêts à acheter moins de produits pour s’offrir plus souvent des articles fabriqués en France ;
- 70% d’entre eux seraient prêts à débourser en moyenne 7 € de plus pour un T-shirt estampillé « Made in France » ;
- les consommateurs privilégieraient surtout le « Made in France » pour les produits alimentaires, les articles de beauté & hygiène et pour l’habillement.
Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres ! Nous pourrions aussi bien citer l’étude PwC France sur la consommation alimentaire des Français. Réalisée avec Kantar en avril 2020, elle reflète l’essor des achats alimentaires en ligne et l’attrait croissant pour les productions locales et bio.
« Cette période de confinement a accéléré le phénomène bio et le fort intérêt des Français pour la production locale, saine et de qualité, tendances prégnantes dans les habitudes de consommation ces dernières années. Les marques et les distributeurs sont donc encouragés à travailler sur la transparence de la composition de leurs produits et la relocalisation de leur approvisionnement » recommande Pascal Ansart, Associé au sein de Strategy& (entité de conseil en stratégie de PwC).
L’e-commerce français : également de belles opportunités en BtoB
Si les ventes en ligne ont mis plus de temps à percer dans l’univers BtoB, elles connaissent tout de même une belle progression sur les 3 dernières années. En effet, le CA réalisé augmente en moyenne de 15% par an !
De plus, les sommes en jeu sont nettement plus élevées qu’en BtoC… Si bien que l’e-commerce français inter-entreprises a dépassé la barre des 150 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 ! Un montant impressionnant, majoritairement réalisé par les entreprises de plus de 10 salariés : elles totalisent environ 130 milliards d’euros à elles seules.
Enfin, en termes de chiffres d’affaire total, les ventes sur site web représentent en moyenne 4 % du CA des entreprises BtoB. Ce qui correspond exactement à la moyenne des pays de l’Union Européenne ! Cela nous classe aussi devant l’Allemagne (3%) et l’Italie (2%). Mais c’est le Royaume-Uni qui est en tête avec 5% du CA réalisé sur les sites e-commerce…
C’est le bon moment de lancer votre activité sur internet !
Comme le démontre la Fevad, l’e-commerce français se porte très bien ! Si vous voulez plus de détails, n’hésitez pas à consulter gratuitement l’intégralité de l’étude. Nous vous avons déjà présenté les points les plus importants mais elle fourmille encore de données intéressantes, notamment en ce qui concerne le nombre d’emplois générés par l’e-commerce.
A présent, pourquoi ne pas envisager de lancer votre propre commerce en ligne ? Tous les feux sont au vert, aussi bien en BtoC qu’en BtoB !
L’essentiel est de préparer soigneusement votre projet en amont pour bien développer votre activité. Ne faites pas l’impasse sur l’étude de marché ! Envisagez aussi sérieusement de vous former, surtout si vous n’avez aucune expérience dans les ventes en ligne. De nos jours vous trouverez facilement des formations pour bien créer votre site e-commerce, aussi bien en présentiel qu’en digital learning.
Cela étant dit, nous vous conseillons de privilégier le format digital learning jusqu’à la fin de l’épidémie. Vous pourrez ainsi monter en compétences en toute sécurité ! Sans parler des autres avantages des cours en ligne : vous n’avez pas besoin de vous déplacer et vous étudiez où et quand vous le souhaitez !
Dernier conseil : si vous possédez déjà un magasin physique et que vos salariés sont en chômage partiel, pensez au Fonds National pour l’Emploi (FNE) – Formation. Compte tenu des circonstances actuelles, l’Etat peut prendre en charge 100% des coûts pédagogiques de vos salariés en activité partielle, sans plafond horaire. Toutes les entreprises y ont accès, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité. Profitez-en pour faire former vos collaborateurs aux bons usages du e-commerce et du marketing digital ! Cela ne peut que faciliter votre reprise.