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Recruteurs : prêts à passer la barrière du diplôme pour s’intéresser aux compétences ?

Les compétences sont-elles en train de détrôner le diplôme pour les recruteurs ? Et si on dépassait ce débat pour repenser nos pratiques ?

Les recruteurs ont souvent privilégié le diplôme pour sélectionner un candidat. Une exception culturelle française ? Il paraîtrait. Pourtant, aujourd’hui, la tendance pourrait bien être en train de s’inverser. Les soft skills et l’expérience professionnelle prendraient, de fait, de plus en plus de place. Au point de devoir choisir un camp ? Pas forcément. Nous vous accompagnons dans cette réflexion pour aller au-delà d’une simple vision clivante. Car, oui, ce débat présente l’avantage de nous mettre face à de nouvelles réalités RH. Un monde du travail qui a beaucoup évolué et qui permet de se réinventer. Le but : faire des recrutements de plus grande qualité, fidéliser et faire grandir vos collaborateurs au sein de votre entreprise. Alors, revenons sur les origines de ces dissensions qui nous poussent à changer nos pratiques. Et, surtout, voyons comment faire mieux.

Recruteurs : et si on dépassait le débat diplôme VS compétences ?

Oui, nous avons choisi, aujourd’hui, d’ouvrir le débat qui fait rage depuis déjà quelques années dans les entreprises. Faut-il désormais privilégier les compétences au diplôme ? Une démarche ambitieuse mais (oh combien !) utile. Elle devrait, en effet, vous permettre, vous, recruteurs et RH, de vous y retrouver dans un monde du travail en mouvement.

Diplôme et recruteurs français : une grande histoire d’amour

Nulle part ailleurs dans le monde, la question de savoir où vous avez fait vos études ne détermine si profondément votre carrière.

Peter Gumbel, Elite Academy

Si cette phrase très populaire de l’auteur et journaliste anglais Peter Gumbel vous parle, ce n’est pas pour rien. Vous avez sans doute été bercé, comme bon nombre d’entre nous, par l’idée que le diplôme avait une importance majeure. HEC, Science-Po, ENA… les noms de ces grandes écoles résonnent fièrement aux oreilles de ceux qui ont pu rejoindre leurs rangs très serrés. Un sésame vers des emplois de qualité et un niveau de vie plus élevé. Une caution pour valider votre parcours. Vous avez donc très vite assimilé que des études longues étaient synonymes de réussite.

Les diplômes restent pour bon nombre de personnes un marqueur important de réussite.

Toutefois, sachez que cette vision relève d’une particularité culturelle française. En effet, en Allemagne, par exemple, les études sont moins longues. C’est la formation professionnelle continue qui permet, ensuite, de gravir rapidement les échelons. De même, toujours selon Peter Gumbel, dans les autres pays « même si vous avez été un étudiant brillant, vous devrez toujours prouver vos capacités dans le monde professionnel ». Pourtant, depuis quelques années, il semble que les entreprises françaises s’interrogent et remettent tout en question pour rejoindre l’opinion de leurs voisins.

Quand les compétences prennent le pouvoir sur le diplôme pour les recruteurs

Quoi ? Le diplôme aurait-il perdu ses lettres de noblesse ? Pas tout à fait. Néanmoins, on assiste à une évolution rapide du monde du travail. Digitalisation et obsolescence des compétences sont de nouveaux termes qui poussent à renverser la vapeur. Mais plus exactement que se passe-t-il ?

L’importance des soft skills pour les employeurs

En 2018, de nombreux médias relayaient des études sur le sujet. Ces dernières mettaient en avant la fin du règne exclusif du diplôme par rapport aux compétences dans le choix des recruteurs. En première ligne, celle de Pôle emploi, dont les chiffres ci-dessous parlaient d’eux-mêmes :

Six employeurs sur dix valorisaient ainsi en priorité les compétences comportementales par rapport aux compétences techniques. Polyvalence, autonomie, leadership, agilité… Les soft skills ont le vent en poupe. Et les diplômes dans tout ça ?

PLACE DES DIPLÔMES DETENUS PAR LES CANDIDATS : L’OPINION DES EMPLOYEURS – Étude pôle emploi – 2018

Si 16 % des employeurs interrogés à l’époque donnaient au diplôme une place primordiale et 25 % un rôle important, la grande majorité s’accordait sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un critère de recrutement important. Sans surprise, les petites entreprises font partie de la dernière catégorie.

Les start-ups changent la donne

C’est majoritairement aux start-ups et aux PME que l’on doit cette nouvelle perception du monde du travail. Alors que les grands groupes continuent de se tourner vers les profils issus de grandes écoles ou aux cursus longs, les premiers plébiscitent principalement les savoir-être. De fait, de par leur taille, ces petites structures ont davantage besoin de quelqu’un qui saura trouver sa place dans une équipe et dévoiler son potentiel. L’agilité et la facilité à travailler ensemble étant primordiale en leur sein, elles recherchent avant tout des personnalités.

C’est la raison pour laquelle les diplômes passent au second plan. Ceci car ils ne présagent en rien de leur capacité à s’intégrer dans une machine en perpétuel mouvement et où tout va souvent très vite. Depuis quelques années, certains grands groupes, séduits pas les résultats et succès de ces sociétés, n’hésitent pas à s’en inspirer. Les pouvoirs publics se sont donc rapidement emparés du sujet.

Le gouvernement suit la tendance

La pandémie a agi comme un véritable révélateur des problématiques actuelles pour le gouvernement. Elle a ainsi accéléré de nombreuses tendances telles que la digitalisation ou encore l’obsolescence des compétences. Des mesures ont rapidement été mises en place pour pousser les entreprises à passer à la vitesse supérieure.

Le CPF (Compte Personnel de Formation) offre, sans doute, l’un des exemples les plus probants. En permettant aux actifs français de prendre, eux-mêmes, en main leur parcours de formation, elle donne à la formation une nouvelle dimension. De plus, les entreprises peuvent l’intégrer dans leur politique de formation grâce à l’abondement CPF. Mais c’est très loin d’être le seul projet s’inscrivant dans cette mouvance.

En effet, depuis le 1er juillet 2021, le décret n°2019-1490 du 27 décembre 2019 oblige les organismes proposant des certifications à déposer tous leurs titres RS (Répertoire spécifique) ou RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Or, ces certifications permettent aujourd’hui de valider les acquis issus de formation tout au long de la vie. Cette mesure appelée « accrochage certificateurs » devrait même aboutir en 2023 à la création d’un passeport d’orientation, de formation et de compétences. Celui-ci cartographiera les compétences de chacun des actifs. Une vraie nouveauté qui valorise, enfin, les compétences.

L’expression « big bang de la formation » de Muriel Penicaud, anciennement ministre du Travail, prend ainsi tout son sens ces dernières années. Mais, alors, recruteurs, devrez-vous désormais choisir entre diplôme et compétences ?

Diplôme VC compétences : qui gagne ?

Le débat se poursuit donc et nous vous proposons maintenant d’étudier les avantages de nos deux compétiteurs. Et si un compromis était possible ?

Atouts et limites du diplôme dans un recrutement

Un diplôme ne suffit plus : voilà, le ton est donné ! Tout simplement car, pour certains, ils poussent à limiter les choix en matière de recrutement. Le risque ? Engager un candidat axé davantage sur la théorie que sur l’opérationnel. Les frustrations risquent, ainsi, rapidement, de se faire sentir. En revanche, dans certaines filières, notamment scientifiques, un diplôme reste souvent indispensable. Comment disposer de compétences techniques sans avoir suivi un cursus spécifique ?

Enfin, ne l’oublions pas, le diplôme est utile aux jeunes diplômés. Sans expérience professionnelle probante, il constitue, pour eux, un laissez-passer pour décrocher leur premier emploi.

Atouts et limites des compétences dans un recrutement

Ce sont ses compétences qui permettent à l’individu de se faire une place dans l’entreprise, de savoir rebondir en cas de coup dur, de rester motivé… Mais les compétences sont aussi techniques. L’écueil aujourd’hui consiste à réduire le concept à celui de soft skills. Or, dans certains métiers, ces derniers seront utiles, mais ne suffiront pas à accomplir certaines tâches. Comment remplir des lignes de code pour un développeur web, sans un minimum de compétences en la matière ? Celles-ci peuvent aussi bien être apportées par un diplôme qu’une certification.

Pourquoi diplôme et compétences se complètent-ils parfaitement pour les recruteurs ?

Certains crient haut et fort à la fin du règne du diplôme. Pour eux, il est réducteur de s’attacher à ce qu’il pourrait qualifier de « bout de papier ». Pourtant, nous venons de le voir, un diplôme est utile à bien des égards.

Et si le problème principal venait du fait de le considérer avec une vision purement élitiste ? En dehors des grandes écoles, de nombreux organismes de formation proposent des diplômes tout aussi intéressants. Le plus ? Ils misent même sur les savoir-être, trop longtemps négligés dans certaines filières de prestige. Pourquoi ne pas, dans ce cas, arrêter d’opposer les deux ? Ne se complètent-ils pas admirablement ? Finalement, derrière ce débat se cache un besoin : celui de changer totalement nos perceptions pour apporter une nouvelle dimension au recrutement.

Recruteurs : repensez vos pratiques en mêlant diplôme et compétences

Comment faire évoluer ses recrutements pour toucher les bons candidats et, surtout, les garder ? Voici quelques pistes !

Faire du diplôme un critère comme un autre

Pendant longtemps, les recruteurs se sont uniquement attachés au diplôme. C’était même la première chose qu’ils regardaient. Cela leur permettait de faire un premier tri. Ce temps est bel et bien révolu. De fait, faire du diplôme le premier critère de sélection restreindra vos choix. Vous pourriez même passer à côté d’un très bon élément. Alors, ouvrez vos horizons en mettant le diplôme au même plan que les autres critères.

Les recruteurs ne s'attachent plus aujourd'hui qu'aux diplômes, mais aussi aux compétences propres à chaque individu. Ce sont elles qui rendent un profil unique.

Digitaliser ses recrutements pour trouver le candidat idéal

Une fois votre fiche de poste réalisée, vous aurez en main une liste de soft skills et de hard skills. Comment les repérer sur un CV ? Grâce à des outils digitaux, bien entendu. Aujourd’hui, ces derniers offrent des possibilités infinies en « scannant » les candidatures. Vous les trouverez, par exemple, dans certains jobboards ou des logiciels dédiés. Une première sélection sera, ainsi, faite en fonction des filtres que vous aurez choisis.

Proposer une formation aux salariés nouvellement embauchés

Votre nouvelle recrue ne coche pas toutes les cases ? Pourquoi ne pas lui proposer une formation ? Soft skills ou hard skills, diplômantes ou certifiantes, peu importe. En partant du principe que votre nouvel arrivant devra se former tout au long de sa vie professionnelle, cela paraît évident. Cette solution peut s’avérer très intéressante pour des recrutements où vous peinez à trouver la perle rare. Mais elle peut aussi s’appliquer à bien d’autres cas.

Recruter sans CV : pas pour tout le monde !

Certains recruteurs n’hésitent pas à, tout simplement, bannir le CV. Pourquoi pas ? Si vous recherchez avant tout une personnalité, c’est un très bon choix. Toutefois, attention : si votre objectif est, avant tout, d’avoir un profil qualifié sur des tâches très techniques, cette éviction peut vous faire perdre plus de temps encore. Tout est question de justesse et d’équilibre : un CV et un questionnaire peuvent, dès lors, constituer l’alliance parfaite.

Se former sur les nouveaux modes de recrutement

Les pratiques en matière de recrutement étant en constante évolution, pourquoi ne pas vous former vous aussi ? L’objectif est simple : vous permettre d’avoir une nouvelle vision et d’adopter de nouvelles techniques. Pour cela, n’hésitez pas à vous tourner vers les formations suivantes, dont l’une est, par ailleurs, diplômante :

En conclusion : recruteurs, sortons du clivage diplôme VS compétences !

Le monde du travail a évolué. Les recruteurs ont ainsi nécessairement de nouvelles attentes. Un changement de pratique est donc essentiel. Toutefois, ne jetons pas nos diplômes par la fenêtre ! Revisitons, au contraire, nos façons de les percevoir pour en faire de vrais atouts. Pourquoi ne pas en faire un critère comme un autre pour, enfin, dépasser nos barrières ? C’est ce que nous vous invitons à appliquer d’urgence !

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