Le saviez-vous ? D’après le Baromètre Absentéisme 2023 réalisé par l’IFOP pour Malakoff Humanis, l’absentéisme bat des records en entreprise ! Faut-il y voir un phénomène ponctuel ou une vraie tendance à prendre en compte ? Quelles en sont les conséquences sur les entreprises françaises ? Et surtout, comment le combattre ? Nous répondons à toutes vos questions dans notre article !
Un mot sur la méthodologie de cette étude
Pour bien commencer, sachez que cette étude a été menée par l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) auprès de :
- 2 000 salariés ;
- 403 dirigeants d’entreprises ou DRH du secteur privé ;
- et 200 médecins traitants (généralistes libéraux).
But de la manœuvre : obtenir la vision la plus complète possible sur la situation, afin de bien comprendre les causes de l’absentéisme en entreprise et identifier les solutions les plus adaptées !
8ème Baromètre de l’absentéisme en entreprise : des arrêts plus nombreux et plus longs !
Selon cette étude, l’absentéisme a battu un record en 2022 avec 50% des salariés du secteur privé arrêtés au moins une fois au cours de l’année ! Soit une progression de 8 points par rapport au Baromètre précédent et de 14 points depuis 2020…
45% des salariés du secteur privé se sont même vu prescrire 2 arrêts de travail ou plus. Soit une augmentation de 4 points en un an.
Le nombre moyen de jours prescrits dans le cadre d’un arrêt long (plus de 30 jours) augmente également d’ailleurs : il passe de 97 jours à 111 jours.
Plus ennuyeux encore : l’état général des salariés semble s’être dégradé. En effet, seulement 48% d’entre eux estiment « avoir à la fois un bon état de santé mentale et physique ». Ce qui représente tout de même une baisse de 6 points en un an…
Quelles sont les principales causes d’arrêt observées ?
Nettement en hausse, les maladies « courantes » représentent la principale cause des arrêts de travail au cours de l’année 2022. Ce qui n’a rien de très surprenant d’ailleurs ! En effet, après plusieurs années à se protéger du Covid-19, les salariés se sont débarrassés de leur masque et n’appliquent plus les gestes barrières… Pour la plupart d’entre eux du moins. D’où une recrudescence des gastro-entérites, grippes, rhumes et autres bronchites ! Viennent ensuite :
- le Covid (17%), qui reste toujours bien présent en France même si le plus gros de l’épidémie semble désormais derrière nous ;
- les troubles psychologiques (15%) ;
- et les troubles musculo-squelettiques (13%).
Mais il existe de nombreuses autres causes possibles à la hausse de l’absentéisme comme :
- l’augmentation du nombre d’aidants en France. En effet, compte tenu du vieillissement de la population, près d’1 actif sur 5 est déjà l’aidant d’un de ses proches. Ce qui peut parfois les pousser à s’absenter ponctuellement pour mieux prendre soin de lui (ex. : pour l’accompagner à un RDV médical important). Ou entraîner un arrêt longue durée lorsque la charge mentale devient trop dure à supporter ;
- le vieillissement des salariés. La ménopause, l’arthrose et les autres maux liés à l’âge pèsent en effet de plus en plus lourd sur les activités professionnelles.
Enfin, retenez également que pour les arrêts longue durée, ce sont les troubles psychologiques (ex. : burnout, stress) qui montent sur la première marche du podium. Ils représentent à eux seuls 31% des cas d’arrêts longue durée en 2022. Ce qui est bien plus que les années précédentes : ce taux a pratiquement triplé en l’espace de 3 ans !
Comment expliquer l’augmentation des troubles psychologiques ?
Sur ce point, les avis sont loin d’être unanimes. En effet, les salariés ayant eu un arrêt pour raison psychologique durant les 12 derniers mois pointent surtout du doigt :
- un environnement de travail dégradé ;
- et des pratiques managériales stressantes, voire même franchement agressives et toxiques.
De leurs côtés, les dirigeants d’entreprise rappellent que les soucis d’ordre personnel entrent aussi souvent en ligne de compte… Sans pour autant nier les raisons d’ordre professionnel. Ils évoquent ainsi également :
- les rapports sociaux au travail, comme les conflits et inimités entre collaborateurs par exemple (57%, soit une hausse de 39 points par rapport à l’année précédente) ;
- les exigences du travail (50%, + 12 points) ;
- et les changements au sein de l’entreprise (48%, + 11 points).
A cela peuvent également s’ajouter différents facteurs de stress, liés à l’actualité du moment. Comme l’inflation par exemple, qui pèse autant sur le portefeuille que sur le moral des Français !
Les dirigeants reconnaissent cette année d’autres facteurs que l’état d’esprit des salariés (diminution de l’engagement des salariés, prise d’arrêt en cas de désaccord avec l’entreprise…) qui peuvent expliquer l’augmentation des arrêts maladie : la hausse des situations de fragilité des salariés (51%, +24 pts) avec notamment des salariés de plus en plus aidants ou avec des difficultés financières.
Source : Baromètre Absentéisme 2023, le comptoir Malakoff Humanis
Hausse de l’absentéisme en entreprise : qui sont les salariés les plus souvent absents ?
Toujours d’après cette étude, les jeunes salariés (18-34 ans) sont les premiers concernés par les arrêts de travail.
Avec une préférence pour :
- les femmes. Notamment parce que ce sont généralement elles qui « gèrent » les RDV au pédiatre en catastrophe lorsque leur enfant a 40°C de fièvre et les autres petits imprévus du quotidien… Sans parler du fait que certains comportements déplorables (ex.: harcèlement sexuel, comportements sexistes) les exposent à la dépression et autres troubles psychologiques ;
- les ouvriers, plus facilement sujets aux troubles musculo-squelettiques et aux accidents de travail.
Cela étant dit, les managers sont également de plus en plus sujets à l’absentéisme. En effet, 53% d’entre eux se sont vu prescrire un arrêt de travail au cours de l’année 2022, notamment pour raison psychologique. Ce qui représente une augmentation de 13 points par rapport à l’année précédente !
Hausse de l’absentéisme en entreprise : problème ponctuel ou véritable fléau à endiguer au plus vite ?
Simple question de conjoncture, cette hausse de l’absentéisme ? Rien n’est moins sûr ! Certes, des circonstances particulières peuvent expliquer la hausse des arrêts maladie liés aux grippes et autres petites infections virales. Mais à en croire le 6ème rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat créé par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’environnement) les prochaines années ne seront pas forcément plus roses.
En effet, le réchauffement climatique devrait favoriser la propagation de différentes maladies à travers le globe, notamment des maladies respiratoires et digestives…
Et ce n’est pas le seul problème à prendre en compte ! N’oubliez pas : les arrêts longue durée liés au burnout et aux autres troubles psychologiques ne cessent également d’augmenter. Sans parler du vieillissement de la population, qui a également un impact direct sur la hausse de l’absentéisme en entreprise…
D’ailleurs, l’augmentation du taux d’absentéisme est loin d’être nouvelle. En effet, d’après une autre étude publiée en 2023 par le cabinet Ayming et le service de protection sociale AG2R la mondiale, le nombre moyen de jours d’arrêt par an et par salarié évolue globalement à la hausse depuis l’année 2008. Il aurait même augmenté de 75% entre 2011 et 2023, en passant de 14 à 24,5 jours !
Une augmentation dramatique quand on sait que plus les arrêts sont longs et nombreux, plus ils sont lourds de conséquences pour l’entreprise…
Quelles sont les conséquences de la hausse de l’absentéisme sur l’entreprise ?
Si les arrêts de travail de quelques jours sont – généralement – assez faciles à gérer, il n’en est pas de même pour les arrêts de longue durée. De plus en plus fréquents, ceux-ci entraînent :
- l’obligation de remplacer les salariés absents dans 52% des cas, via des contrats d’intérim ou des CDD par exemple ;
- des difficultés pour réorganiser les services concernés par les absences (46%) ;
- une baisse de la satisfaction client (20%), notamment liée à la désorganisation des services ;
- une baisse également de la motivation et du taux d’engagement des autres salariés de l’équipe (18%) ;
- l’augmentation du coût de gestion de l’entreprise (17%) ;
- et la hausse des cotisations prévoyance (13%).
Pour couronner le tout, les arrêts maladie peuvent vite créer un cercle vicieux. Pourquoi ? Tout simplement parce que les autres salariés doivent souvent se répartir les tâches de l’absent entre eux. Cela accroît non seulement leur charge de travail mais aussi leur taux de stress et de fatigue… Et donc le risque de les voir « s’absenter » prochainement à leur tour !
Bonne nouvelle cependant : vous pouvez réduire le nombre d’absences dans votre entreprise grâce à diverses mesures préventives !
Comment lutter contre la hausse de l’absentéisme en entreprise ?
Apprenez à reconnaître les signes avant-coureurs !
Le saviez-vous ? Dans plus de 80% de cas, les salariés ayant eu un arrêt de plus d’un mois avaient constaté des signes avant-coureurs. Ceux-ci avaient commencé à se manifester très tôt, jusqu’à 2 ans avant leur départ en arrêt maladie pour certains d’entre eux !
Parmi les signes les plus courants, citons surtout :
- la présence d’une fatigue excessive, dans 47% des cas ;
- l’impression d’avoir une surcharge de travail ou de stress dans 40% des cas ;
- l’apparition de symptômes divers (ex. : migraines, douleurs dorsales) en lien avec le motif de l’arrêt (37%) ;
- le besoin de faire prolonger un ou plusieurs arrêts maladie, en amont de leur arrêt de longue durée (31%) ;
- des difficultés relationnelles avec certains collègues, managers ou même la direction de leur entreprise (25%).
Soyez donc particulièrement vigilant(e) face à ces signaux d’alerte !
Comment prévenir les maladies courantes ?
Dans l’idéal, il faudrait essayer de lutter contre les maladies infectieuses courantes. Etant entendu qu’elles contribuent activement à la hausse de l’absentéisme au sein des entreprises !
Alors, pourquoi ne pas former ou tout du moins sensibiliser les salariés aux risques sanitaires ? Certes, peu d’entre eux accepteront de suivre des consignes aussi « drastiques » que durant la pandémie de Covid-19. Mais vous pouvez quand même promouvoir un certain nombre de bonnes pratiques en invitant par exemple vos collaborateurs à :
- aérer régulièrement les bureaux en ouvrant les fenêtres ;
- éviter de partager leurs couverts au restaurant d’entreprise ;
- ou même à demander à passer en télétravail pendant quelques jours en cas de symptômes suspects (ex. : éternuements, légers troubles digestifs), afin de limiter le risque de contamination.
Proposez un accompagnement personnalisé aux salariés
Le top du top pour lutter contre les causes d’absentéisme ? Accompagner chaque salarié en fonction de ses besoins. Congés supplémentaires, possibilité de télétravailler ou encore horaires aménagés : les jeunes parents et les aidants apprécient généralement qu’on leur accorde le maximum de flexibilité possible.
Dans un autre registre, il pourrait aussi être intéressant d’aménager le poste de travail de vos collaborateurs Seniors, en invertissant dans des fauteuils de bureau plus confortables par exemple.
Pour bien cerner les besoins de chacun, n’hésitez pas à organiser un sondage ou, mieux encore, des entretiens individuels !
Encouragez un management bienveillant
Last but not least : lutter contre les techniques managériales stressantes serait aussi une sage décision pour réduire le taux d’absentéisme au sein de votre entreprise. Du moins cela fait-il partie des points sur lesquels les salariés et les dirigeants d’entreprise s’accordent quand on leur demande quelles sont les meilleures solutions pour lutter contre l’absentéisme ! Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter directement le Baromètre Absentéisme 2023.
Pourquoi ne pas leur proposer une formation en communication interpersonnelle par exemple ? Elle leur donnerait toutes les clés pour communiquer sainement avec les membres de leur équipe !
Ou encore une formation en management qui leur enseignerait les bonnes pratiques pour mieux engager et mobiliser leurs collaborateurs ?
Mais il ne s’agit que de quelques exemples. En effet, de nombreuses autres formations peuvent également vous aider à lutter contre l’absentéisme. Ainsi, nous aurions tout aussi bien pu citer cette formation en management des ressources humaines et du recrutement. Etant entendu qu’elle permet d’acquérir toutes les compétences nécessaires pour identifier, anticiper et gérer les risques psychosociaux !
Cerise sur le gâteau : toutes ces formations sont dispensées en e-learning. À comprendre : intégralement en ligne ! Ce qui permet d’éviter bien des frais inutiles (ex.: frais de déplacement et d’hébergement). Quant aux frais pédagogiques, ils peuvent être pris en charge par divers dispositifs de financement comme le CPF et les aides régionales par exemple.
N’hésitez pas à contacter nos conseillers si vous avez des questions à leur sujet. Ils seront ravis de vous renseigner sur les différents dispositifs de financement existants et même de vous aider à les activer si besoin !