Après les hard skills et les soft skills, voici venir les mad skills. En 2023, la folie serait-elle en passe de détrôner la raison ? Quelles sont ces « compétences folles » dont nous entendons parler depuis quelques années ? Non, les recruteurs n’ont pas, eux-mêmes, perdu la tête. Ce qui est recherché ici, ce sont avant tout les compétences atypiques ou singulières. Vous avez fait du sport de compétition pendant plusieurs années ? Il y a fort à parier que vous fassiez partie de ce type de profil original, capable de vous démarquer des autres candidats grâce à cette seule mention dans votre CV. Ainsi, face aux difficultés de recrutement dans certains secteurs ou métiers, les mad skills peuvent s’affirmer comme un moyen de faire la différence.
Nous nous intéressons aujourd’hui à ce phénomène et vous proposons le top des mad skills sur lesquelles il faudra compter dans l’avenir du monde du travail. Pas de doute : vous pourriez bien être surpris !
Quand les mad skills font leur apparition en France
Avant même de parler de ces fameuses « mad skills« , il est essentiel d’en comprendre le sens. Et, force est de constater que les violons des médias ont bien du mal à s’accorder sur celui-ci aujourd’hui. Alors, non, une bonne fois pour toutes : faire du Yukulélé à vos heures perdues ne fait pas de vous un profil atypique. Dès lors, de quoi parle-t-on ?
Les mad skills, qu’est-ce que c’est ?
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que l’expression nous vient tout droit de la Silicon Valley et des start-ups de la Tech. Mais cette dernière fait beaucoup parler d’elle en France depuis quelques années. Qu’est-ce qui se cache derrière ces « compétences folles » ? Il s’agit avant tout de compétences qui sortent de l’ordinaire, qui découlent d’une passion, d’une activité pour laquelle vous avez développé une certaine technicité. Rien à voir, néanmoins, avec vos cours de couture du lundi soir ou de tennis du mercredi. Ce sont, ici, des passe-temps auxquels vous vous adonnez pour votre bon plaisir.
Pour Pauline Lahary, fondatrice de myCVfactory, dans un article de Monster.fr : « On parle ici d’un loisir ou d’une passion à haut niveau qu’il s’agisse de sport ou d’artistique. Ce n’est pas un hobby, il est plutôt question d’apporter un côté professionnel à ses loisirs. Prenez une personne qui a fait Sport-Etudes à haut niveau. Si un recruteur cherche une personne persévérante, capable d’embarquer une équipe, elle a le profil idéal. Elle saura motiver son équipe mieux que personne. »
Le média en ligne Welcome to the Jungle va même plus loin. Pour lui, ces compétences atypiques peuvent aussi se développer suite à « une expérience hors du commun (maladie, épreuve, expatriation…)« . Elles s’affirment, dès lors, comme des alliées complémentaires des hard skills et ont une proximité directe avec les soft skills. De fait, derrière chaque mad skills, on trouve des compétences humaines et comportementales telles que la communication, l’empathie, l’esprit d’équipe… Ouest-France en parlait d’ailleurs en juillet 2022 dans son article :
Les mad skills ne viennent absolument pas faire d’ombre aux hard skills et aux soft skills, c’est un juste équilibre de ces trois types de compétences que visent les recruteurs
Florian Tran, psychologue du travail et des organisations, consultant au cabinet de conseil indépendant Ekilibre
Mais le concept est-il réellement parvenu à s’affirmer en France ?
Vraie tendance en France ou effet de mode ?
Encore une fois, la pandémie est passée par là et a fait émerger, avec elle, de nouvelles pratiques RH dont… la quête de mad skills. C’est, en effet, depuis 2019, que les médias en parlent régulièrement. Mais, peut-on, pour autant, parler d’une vraie tendance ? Florian Tran évoque, toujours dans Sud-Ouest, un contexte plus « volatil, complexe, incertain, ambigu » nécessitant le recours aux compétences singulières, atypiques. « Les entreprises ont plus que jamais besoin de profils qui sortent du cadre, qui n’ont pas peur du changement, qui sauront être résilients, mais aussi qui sauront faire preuve d’adaptabilité et de polyvalence ».
Claire Romanet, dirigeante du cabinet Elaee, interviewée par Welcome to the jungle, confirme : « la façon de travailler a rapidement évolué. Les salarié·e·s se retrouvent avec une autonomie pas toujours désirée face à laquelle ils/elles n’ont pas tous la même capacité à s’adapter. Du coup, ceux/celles qui peuvent mettre en avant des compétences folles comme par exemple soutenir les autres (une compétence acquise lors de missions au sein d’associations) sont mises en valeur. »
Le big média de BPI France est davantage mitigé sur le sujet. Dans son article « Mad skills, ces compétences originales sont-elles vraiment un atout ?« , il affirme que les RH français et les candidats ne sont pas encore assez matures « pour des entretiens atypiques voire intimistes« . Pourtant, ces compétences folles semblent avoir tout leur intérêt dans certains postes souvent liés aux nouvelles technologies. Elles apparaissent alors comme un plus qui peut faire toute la différence, à condition d’être bien mis en avant sur un CV. De même, avec le développement de nouveaux métiers ou besoins, les mad skills pourraient prendre de plus en plus d’importance.
Le top des mad skills qui feront la différence dans l’avenir
Vous vous engagez depuis des années dans des activités de bénévolat, vous avez été ballerine professionnelle ou pilote d’avion ? Sachez que cela vaut la peine de le mentionner dans votre candidature. Les entreprises auront de plus en plus besoin de profils atypiques qui leur permettront de sortir de leur zone de confort. Mais, attention, pas n’importe lesquels. Certains mad skills seront, de fait, particulièrement recherchés dans l’avenir. En voici un aperçu.
La capacité à sortir des sentiers battus : vive les profils atypiques
Face à une concurrence accrue, les entreprises doivent, aujourd’hui, pouvoir s’entourer de collaborateurs capables de booster leur innovation. Pour cela, elles pourront, par exemple, recruter des personnes créatives, qui démontrent une volonté de bousculer l’ordre établi. Ces dernières, par leur façon originale de penser, pourront apporter un regard nouveau, une vision et lui permettront de sortir des sentiers battus.
Si vous vous définissez comme un électron libre et que vous aimez casser les codes et la routine, vous pourriez bien séduire certains recruteurs. En particulier si vous pouvez le prouver par vos expériences passées. De plus en plus d’offres d’emploi mettent en avant leur quête de profils capables de penser out of the box. Le besoin de se renouveler n’a jamais été aussi fort. Vous avez connu une aventure hors du commun qui vous a poussé à puiser dans vos ressources pour trouver des solutions ? Lors d’un voyage, par exemple ou d’une situation périlleuse ? Alors, parlez-en !
L’expérimentation en toute chose
Pendant le confinement, certains se sont lancés dans de véritables expérimentations : faire son pain sans levure, inventer des recettes de cuisine, bricoler avec ce qu’ils avaient sous la main… Ceci afin de trouver des solutions à des problématiques ou tout simplement parce qu’ils s’ennuyaient. Si vous êtes un pro de l’expérimentation, sachez que cela pourrait plaire.
Certaines entreprises comme Booking, Google ou Microsoft n’hésitent pas à expérimenter pour, encore une fois, rester à la pointe de l’innovation. Dans un article de blog de hbrfrance.fr, Mark Okerstrom, le P-DG du groupe Expedia confie : « Nous effectuons en permanence des centaines, si ce n’est des milliers, de tests simultanés qui concernent des millions de visiteurs. Cela nous évite d’avoir à deviner ce que veut le client. Ainsi, nous sommes capables de mener les plus grandes ‘‘enquêtes clients’’ qui existent, encore et encore, afin qu’elles nous révèlent ses attentes. »
Donc, si vous êtes une personne curieuse, qui n’a pas peur de prendre des risques, sachez que les métiers du digital s’ouvrent à vous.
La résilience ou la reine des mad skills
Nous vous parlions récemment de l’importance de favoriser une culture de l’échec en entreprise. Pourquoi ? Car cela permet d’apprendre de ses erreurs, de faire preuve d’agilité et de résilience. Des qualités qui sont de plus en plus prisées en entreprise. Les entrepreneurs américains n’hésitent pas, par exemple, à raconter leurs déboires pour montrer comment ils sont parvenus à se relever.
En France, la peur de l’échec fait du mal à de nombreuses entreprises ou salariés. Vous avez connu des difficultés, la perte de votre activité, des milliers d’euros ? Sachez que, pour certaines organisations, votre résilience et votre capacité à rebondir seront perçues comme de vraies qualités. Les choses évoluent petit à petit sur le sujet.
Le sens du partage ou la valorisation de l’humain
L’humain est de plus en plus au centre des stratégies RH françaises. Ceci afin de motiver, de fédérer et de fidéliser les salariés. Vous pratiquez le bénévolat depuis votre tendre enfance ou vous êtes professeur en parallèle de vos activités ? Cela prouve que vous aimez transmettre mais, surtout, que vous avez le sens du partage. Un élément qui pourrait bien faire la différence lors d’un recrutement.
Vous serez, dès lors, perçu comme une personne capable d’apporter beaucoup aux autres, mais également de travailler en équipe ou encore de favoriser l’apprentissage des plus jeunes. Ce sont des éléments à valoriser à chacune de vos candidatures, sans modération.
La passion pour un secteur
Vous êtes passionné par les sujets en rapport avec l’écologie, les jeux vidéos ou le jardinage ? Certains recruteurs y verront là une vraie bonne raison de vous sélectionner. Tout d’abord pour votre connaissance du sujet, mais aussi parce que celui-ci sera un facteur de motivation. Comment ne pas avoir envie de se lever le matin lorsqu’on fait un métier passion ?
Attention, toutefois ! Certes, vous vous y investirez sans doute de toutes vos forces, mais à quel prix ? Nous vous en parlions dans un précédent article « Faire d’un loisir son métier : bonne ou mauvaise idée ?« , vous pourriez bien vous épuiser en y mettant toutes vos forces. Vous risquez aussi de perdre l’essence même de votre passion : le bonheur que vous éprouviez à vous y investir.
En conclusion : les mad skills s’affirment comme un plus non négligeable dans certains secteurs
Les mad skills représente une réelle tendance de recrutement dans certains secteurs, en particulier ceux du digital et des nouvelles technologies. Les français sont néanmoins encore un peu frileux à plonger dans la vie personnelle de leurs futurs collaborateurs pour y trouver des raisons de l’embaucher. Ce que le psychologue social Serge Moscovici qualifie de « déviance positive » peut également être perçu comme péjoratif pour certains recruteurs plus traditionnels. Toutefois, les profils atypiques séduisent de plus en plus et peuvent apparaître comme de vrais atouts au sein d’une équipe. Vous ne faites pas partie de cette catégorie de personnes ? Miser sur le développement de vos soft skills vous permettra de vous démarquer et de vivre des expériences toujours plus enrichissantes.
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