Le saviez-vous ? Les entreprises françaises ont encore de gros progrès à faire dans la gestion du stress au travail. Du moins, c’est ce qu’il résulte de l’enquête mondiale « People at Work 2024 : l’étude Workforce View d’ADP Research ! Pour l’occasion, 34 000 actifs dans 18 pays, dont près de 2000 actifs français, ont été interrogés… Ce qui permet de constater que la France est vraiment mal classée par rapport aux autres pays européens. Même si les salariés français affichent globalement un taux de stress au travail inférieur à celui des Américains… Quels sont les profils les plus touchés par le stress au travail ? Quelles sont les conséquences pour leur santé et les performances de l’entreprise ? Quelles mesures pouvez-vous mettre en place pour préserver la santé mentale de vos collaborateurs ? Nous répondons à toutes vos questions dans notre article !
Stress au travail : quels sont les profils les plus atteints ?
Comme le souligne l’étude, tous les actifs peuvent être sujets au stress sur leur lieu de travail. Et ce, quel que soit leur sexe, leur âge, leur niveau hiérarchique ou même leur secteur d’activité. Cependant, l’enquête d’ADP Research met en lumière que certaines catégories de salariés sont particulièrement touchées…
Un stress ressenti différemment selon le sexe du salarié
Tous âges confondus, les femmes déclarent ressentir un niveau de stress plus élevé que les hommes au quotidien. Fait intéressant : le niveau hiérarchique semble n’avoir aucune influence sur ce point. En effet, on retrouve ce phénomène à tous les niveaux de l’entreprise.
En revanche, les hommes (62 %) sont plus nombreux que les femmes (59 %) à dire qu’ils se sentent stressés au moins une fois par semaine !
Stress au travail : l’âge a aussi un impact
Plus les travailleurs prennent de l’âge, plus ils semblent sujets au stress… Sauf à l’approche de la retraite, où la tendance s’inverse !
C’est donc chez les 45-54 ans qu’on déplore les taux de stress les plus élevés. Les « 18-24 ans » et les « 55 ans et plus » sont nettement plus sereins en comparaison.
Quid du niveau hiérarchique ?
Au quotidien, ce sont surtout les stagiaires et les intérimaires (21 %) qui présentent les niveaux de stress les plus élevés au travail, ce qui les classent devant les :
- contributeurs individuels (18%) ;
- cadres supérieurs (16%) ;
- cadres de première ligne (13%) ;
- et les cadres intermédiaires (12%).
Toutefois, les cadres supérieurs sont 70 % à déclarer ressentir du stress au moins une fois par semaine sur leur lieu de travail. Ils sont ensuite suivis de près par les managers intermédiaires et les managers de proximité (64 %).
Quelles sont les causes du stress au travail ?
Vaste question, car le stress peut être dû à des choses très différentes selon les individus. Le poids des responsabilités pèse lourdement sur les épaules des cadres supérieurs par exemple. Mais la peur du lendemain, les conditions de travail précaires et le désir de faire ses preuves peuvent aussi être d’importantes sources de stress pour les stagiaires et les intérimaires.
Chez les femmes, on peut aussi noter une surcharge mentale, car elles sont encore souvent seules à gérer à la fois le poids de la maison et des enfants. Sans parler du fait qu’elles sont plus facilement touchées par les injustices au travail comme les inégalités salariales ou les remarques sexistes, en dépit des lois en vigueur. Tout cela aussi participe au stress !
Bref : les causes du stress peuvent varier d’une personne à l’autre. Mais globalement, on peut dire qu’il est souvent lié :
- au manque de soutien et/ou de respect sur son lieu de travail ;
- aux difficultés à concilier travail et vie personnelle ;
- à une surcharge de travail ;
- à l’absence de participation aux décisions ;
- ou plus largement à une ambiance anxiogène au travail (ex. : techniques de management « toxiques », environnement de travail dangereux, etc.)
Stress au travail : où en est la France par rapport aux autres pays ?
La (triste) palme de la « région du monde où les actifs sont les plus stressés au travail » revient à l’Amérique du Nord (Etats-Unis + Canada) avec 1 actif sur 5 en état de stress élevé au quotidien (soit 20% des actifs).
L’Europe occupe la seconde place, avec en moyenne 16% d’actifs en état de stress élevé… Il semblerait en revanche que le stress soit un peu moins marqué en Amérique Latine et en Asie Pacifique (13% de stress élevé dans les deux régions).
Et la France dans tout ça ? Elle fait partie, hélas, du top 3 des pays européens où les actifs sont les plus stressés au bureau. Juste derrière l’Allemagne (21 % des actifs très stressés au quotidien) et devant le Royaume-Uni (18% des actifs très stressés au quotidien)…
La France occupe donc la seconde place des pays européens avec :
- 61% des actifs se sentant stressés au moins une fois par semaine au travail (vs 71% l’an dernier) ;
- 19% d’actifs affichant un taux de stress élevé au quotidien (vs 17% l’an dernier).
En résumé : en France, on compte moins d’actifs stressés que l’an dernier. Ce qui est une très bonne chose, même si 61% reste un score trop élevé. En revanche, on compte un peu plus d’actifs « hautement stressés » que l’année passée. Ce qui est vraiment fâcheux car plus le stress est élevé, plus les risques sont importants. Et ce, aussi bien pour la santé des salariés que pour la bonne marche de l’entreprise…
Le stress au travail : un vrai danger pour la santé mentale des salariés ET pour la productivité de l’entreprise
On ne le dira jamais assez : le stress au travail peut être un véritable fléau. A petites doses ponctuelles, il reste parfaitement tolérable. Il peut même avoir un effet « coup de boost » sur les performances des salariés. En revanche, un stress quotidien peut vraiment avoir des effets néfastes sur vos collaborateurs.
En particulier lorsqu’ils se sentent très stressés : c’est la porte ouverte à divers problèmes de santé mentale très graves, dont la dépression et le burn-out. Deux phénomènes à ne surtout pas prendre à la légère car ils peuvent se solder par un suicide dans les cas les plus graves.
Mais ce n’est pas tout car un stress élevé au quotidien augmente également le risque de développer de nombreuses maladies physiques. Comme des pathologies cardiovasculaires (ex. : infarctus du myocarde) ou le cancer…
Et côté entreprise ? En générant beaucoup de fatigue et des problèmes de concentration, le stress peut augmenter les risques d’erreurs lors du traitement des missions mais aussi le risque d’accidents de travail. Pour ne rien arranger, il augmente aussi :
- le taux de conflits internes… Et d’incidents relationnels avec la clientèle. En effet, qui dit « stress élevé » dit aussi « troubles de l’humeur », « manque de patience », « énervement »… Et tendance certaine à « aboyer » sur ses collaborateurs et les clients ;
- le nombre d’arrêts maladie de courte ET de longue durée.
Le stress est étroitement associé à un sentiment de mauvaise santé mentale. Les salariés particulièrement stressés sont bien plus susceptibles de dire qu’ils ne sont pas en mesure de faire leur travail au mieux de leurs capacités. Même les travailleurs soumis à un stress modéré déclarent avoir besoin de plus de pauses.
Source : People at Work 2024 : l’étude Workforce View, ADP Research
Autant dire que le stress au travail peut aussi être très préjudiciable à l’entreprise !
Le stress des collaborateurs est-il forcément lié à un problème dans l’entreprise ?
Forcément : non. Souvent : oui. Mais des problèmes externes peuvent aussi aggraver le phénomène.
En effet, il existe de nombreuses causes de stress extérieures à l’entreprise. La pandémie, notamment, a créé un état anxiogène pour tous. Même combat pour la crise économique en cours et pour les catastrophes naturelles de plus en plus nombreuses relayées par les informations !
D’ailleurs, ces dernières années ont été tellement dures que le nombre de maladies psychiques, dont la dépression, est en augmentation en France. Si bien que le Premier Ministre Michel Barnier souhaite faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025.
« C’est un enjeu qui me tient particulièrement à cœur. Et je veux le dire clairement : la santé mentale est l’affaire de tous : Etat, collectivités, entreprises, associations. Nous ferons donc de la santé mentale la grande cause nationale de l’année 2025 »
Source : Michel Barnier, Premier Ministre
Comme le souligne le Premier Ministre, les entreprises françaises ont également leur rôle à jouer dans cette bataille ! Pour cela, elles peuvent notamment :
- prendre des mesures pour réduire le stress au travail ;
- optimiser la détection des symptômes de dépression et de burn-out au sein de leurs équipes.
Quelles sont les principales mesures déjà mises en place par les entreprises françaises pour lutter contre le stress au travail ?
Les principales mesures ant-stress repérées au cours de cette enquête sont :
- la garantie d’un droit à la déconnexion après les heures de travail (14 %). Pour rappel, il s’agit d’un véritable droit, entré dans le Code du Travail suite à l’émergence des nouvelles technologies. Toute entreprise se doit donc de le respecter. Au besoin n’hésitez pas à demander aux managers de montrer l’exemple à leurs équipes en évitant de répondre aux mails et aux sms en dehors des heures de bureau ;
- la mise en place de « pauses de gestion du stress » (13 %). Ce qui inclut l’installation de salles de repos « zen », des cours de méditation et de yoga, des activités bien-être, etc. ;
- un communication plus fréquente avec les salariés (13 %) ;
- l’attribution de jours de congé supplémentaires (12 %) ;
- des activités de cohésion d’équipe (11 %).
C’est déjà un bon début. Mais à priori, ce n’est pas encore suffisant : la plupart des actifs interrogés pensent que d’autres mesures devraient être mises en place dans leur entreprise.
Quel que soit le niveau de stress des collaborateurs, les entreprises doivent intensifier leurs actions en faveur de leur santé mentale. En effet, seulement 14 % des collaborateurs estiment que leur employeur soutient pleinement leur bien-être mental. De plus, les résultats au niveau mondial montrent que les salariés qui se sentent soutenus par leurs supérieurs et leurs collègues sont moins susceptibles d’appartenir à la catégorie « stress élevé ».
Source : Carlos Fontelas de Carvalho,
Président d’ADP France et Europe centrale
31 % des actifs interrogés vont même jusqu’à dire que leur employeur ne prend aucune mesure pour favoriser leur bien-être mental. Ce chiffre est encore plus élevé dans les entreprises de plus de 1000 collaborateurs (39 %).
D’autres pistes envisageables pour réduire le stress au travail
Avez-vous pensé au travail hybride ? Mélange de présentiel et de jours en télétravail, il serait particulièrement efficace pour réduire le stress d’après cette enquête !
En effet, les travailleurs en mode hybride sont nettement moins nombreux à être stressés au quotidien, avec un taux de 16 % contre :
- 19 % pour les actifs travaillant 100% sur site ;
- également 19 % pour les télétravailleurs en full remote (100% à distance).
Il faut dire que le travail hybride cumule les avantages du présentiel (ex.: interactions sociales) et du télétravail (ex. : meilleur équilibre vie privée/ vie professionnelle) tout en gommant leurs principaux défauts au passage comme la sensation d’isolement ressentie par certains salariés en full remote.
Cela étant dit, toute autre mesure favorisant un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle contribuera aussi à réduire le stress au travail et à protéger la santé mentale de vos salariés. Pensez aux horaires flexibles par exemple, ou encore à la mise en place d’une crèche d’entreprise : c’est un vrai soulagement pour les jeunes parents.
Autre solution intéressante : former vos managers aux nouvelles techniques de management bienveillantes, basées sur l’écoute active et les feedbacks positifs.
Besoin d’aide pour réduire le stress au travail et améliorer le bien-être de vos collaborateurs ?
Globalement les entreprises françaises ont bien compris la nécessité de prendre soin de la santé mentale de leurs salariés. Pour ce faire, elles cherchent activement des solutions pour réduire le taux de stress au travail : vous pouvez en apprendre davantage en téléchargeant directement l’enquête People at Work 2024 : l’étude Workforce View. Au passage, vous y trouverez aussi des informations sur ce qu’attendent les salariés de leur entreprise, sur les risques et avantages du télétravail et sur le ressenti des actifs face à la progression de l’IA (Intelligence Artificielle).
Au besoin, n’hésitez pas également à suivre une formation pour déployer une politique QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) au top ! Amélioration de la communication interne, évaluation de la charge de travail de chacun, mise en place de moments de convivialité avec l’équipe, lutte contre le harcèlement moral, gestion des situations traumatiques… Elle vous donnerait toutes les clés pour créer une saine ambiance de travail et limiter les sources de stress.
Mais nous proposons également de nombreuses autres formations RH ! N’hésitez pas à les consulter si vous souhaitez également développer vos compétences en matière de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ou de stratégie de recrutement digitale par exemple.
Vous avez peur de manquer de temps pour vous former ? Pas d’inquiétude : vous pouvez suivre votre formation 100% en ligne. Vous vous formerez ainsi à votre propre rythme, tout en élimant les déplacements fastidieux.
Enfin, sachez aussi que vous pouvez faire appel à divers dispositifs pour financer votre formation professionnelle en ligne, en fonction de votre situation (ex : CPF, aides régionales).
Il vous reste encore une question ? Dans ce cas, n’hésitez pas à la poser directement à nos conseillers. Ils sont également là pour vous accompagner dans vos démarches de financement si vous le souhaitez !