Vous faites face à des difficultés de recrutement ? Vous n’êtes pas le seul ! 58 % des projets de recrutement sont actuellement jugés difficiles par les entreprises, selon l’enquête « Besoins en Main-d’Œuvre 2022 » de Pôle Emploi. Des chiffres en augmentation de 13 points par rapport à 2021. Mais comment l’expliquer ? S’agit-il d’un effet de la crise ? Et si la réponse était davantage du côté de l’employeur ? C’est ce que laisserait penser une récente étude de la Dares. Dans ce cas, comment faire ? Nous vous livrons notre analyse de la situation, mais, surtout, nos solutions pour, enfin, trouver la perle rare.
Difficultés de recrutement : où en sommes-nous aujourd’hui ?
Alors que les chiffres du chômage restent élevés, les entreprises font état d’une augmentation des difficultés de recrutement. Une contradiction qui peut soulever des interrogations. Donc que se passe-t-il sur le marché de l’emploi cette année ? Décryptage pour tout comprendre.
État des lieux des difficultés de recrutement en 2022
Difficile de l’ignorer : il existe aujourd’hui un réel décalage entre l’offre et la demande d’emploi. Les employeurs peinent à recruter alors que plusieurs candidats sont toujours à la recherche d’un poste. Et, pourtant, Pôle Emploi prévoit un volume inédit de recrutement cette année. 3 046 000 de postes seraient, en effet, à pourvoir, soit 12 % de plus que l’an dernier. Ces emplois seraient même durables puisqu’en CDI ou CDD de plus de 6 mois. L’institution fait état de différents métiers tels que : viticulteurs, serveurs en café ou en restaurant, agents d’entretien, aides-soignants…
La levée des restrictions sanitaires semble avoir boosté l’activité des entreprises. Elles ont désormais plus de latitude pour envisager l’avenir. Oui, mais voilà, les candidats ne seraient, parait-il, pas au rendez-vous. 58 % des projets de recrutement sont, de fait, jugés complexes par les entreprises. Comment l’expliquer ? Parmi les raisons invoquées par ces dernières, on retrouve les suivantes :
Pourtant, le nombre de demandeurs d’emploi reste élevé puisqu’il était de 3,5 millions au 2e trimestre 2021. Alors, s’agit-il réellement d’un manque de compétences ? Ou cela vient-il de l’employeur ?
La faute au manque de compétences ?
Selon l’enquête de Pôle Emploi, l’inadéquation des compétences des candidats avec les attentes des recruteurs est la première raison. La DARES s’est intéressée de plus près au sujet en y intégrant la donnée « crise« . Car, oui, ces deux dernières années ont été assez particulières puisque marquées par la pandémie. Dès lors, il peut être difficile pour les recruteurs de prendre du recul par rapport à la situation ou de faire une comparaison avec les années précédentes.
L’étude s’est appuyée sur les retours d’expérience des Américains suite à la crise des subprimes de 2008-2009. Et là, surprise : le manque d’évolution des compétences ne serait finalement pas l’une des raisons principales. Il ne serait, en effet, responsable que de façon très marginale du taux de chômage actuel et des difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises. La DARES va même plus loin en affirmant (et cela à 90 %) :
En France, la plupart des salariés estiment occuper un poste correspondant à leurs compétences.
Enquête DARES « Compétences inadéquates, efforts de recrutement insuffisants : quelle place dans les difficultés d’embauche? »
Lorsqu’on regarde les secteurs qui recrutent le plus, on constate, de fait, que ce ne sont pas ceux qui nécessitent le plus de compétences techniques. Et les soft skills, même s’ils sont plébiscités, ne sont pas forcément rédhibitoires pour certaines postes. En revanche, il semblerait que la crise ait un eu des effets sur les modalités de recrutement des employeurs. Et cela, pas nécessairement dans le bon sens.
Et si c’était la responsabilité de l’employeur ?
La DARES pointe du doigt les difficultés des entreprises à adapter leur demande à l’offre de travail. En effet, de nombreuses compétences sont parfois exigées sur un seul poste alors qu’il aurait été plus adapté de le scinder en deux (voire en trois). On ne peut pas demander, par exemple, à un community manager d’être également informaticien ou juriste. Or, certaines entreprises ont des attentes quelques fois très précises. Elles devraient, dès lors, redéfinir le périmètre du poste, mais souhaitent très souvent trouver l’oiseau rare qui correspondra très exactement à l’exhaustivité de ce dernier.
Concernant ce point, l’enquête fait, là encore, état du « durcissement des critères d’embauche des recruteurs en période de récession économique. » De même, elle alerte sur l’insuffisance des salaires proposés, même si ce n’est pas le facteur le plus déterminant pour un candidat. La conclusion est donc simple : les entreprises ont encore de gros progrès à faire si elles souhaitent aujourd’hui surmonter leurs difficultés de recrutement. Pourtant, il existe des solutions : suivez le guide !
8 solutions pour surmonter les difficultés de recrutement
Vous souhaitez recruter, mais vous peinez à trouver le candidat adéquat ? Et si vous deveniez l’entreprise idéale pour attirer vers vous les bonnes cibles ? Parfois l’effort doit venir de celui qui recrute et non l’inverse. Les ressources humaines auront donc un rôle essentiel à jouer, tout comme les différentes parties prenantes.
Commencez par vous poser les bonnes questions
Cela peut paraître élémentaire et, pourtant, de nombreuses organisations ont aujourd’hui du mal à prendre du recul sur leurs pratiques. Il n’est, de fait, pas toujours facile de se remettre en question quand on est dans l’action. En particulier lorsque la stratégie adoptée nous semble la bonne et que changer demanderait un effort trop conséquent. Car, oui, le changement implique souvent plus qu’une simple révision de la fiche de poste. Il peut toucher différents aspects de la stratégie d’entreprise et inclure plusieurs parties prenantes (communication, RH, direction, services concernés…). Néanmoins, qui dit recrutement réussi dit, in fine, compétitivité et meilleure rentabilité.
Alors, préparez-vous à faire une introspection en vous posant les bonnes questions. C’est la base : celle qui vous permettra ensuite de prendre les mesures nécessaires. Souffrez-vous d’un problème de notoriété ? Vos budgets sont-ils insuffisants ? Le process de recrutement est-il réellement efficace ? La culture de votre entreprise est-elle bien mise en avant ? Votre fiche de poste est-elle équilibrée et en adéquation avec le profil des candidats présents sur le marché ? Une fois que vous aurez les réponses à ces questions (loin d’être exhaustives) vous pourrez avoir une vision assez juste de ce qui représente actuellement un frein à vos recrutements. Vous trouverez ci-dessous quelques solutions en fonction de situations régulièrement rencontrées.
Soyez moins exigeant dans vos critères de recrutement
Selon les résultats de la DARES, il est essentiel que les entreprises abaissent leurs exigences en matière de recrutement. Vous cherchez le mouton à 5 pattes ? Celui qui saura parler anglais, italien, espagnol et chinois tout en travaillant sur l’aspect financier avec une vraie vision marketing ? Pensez-vous réellement pouvoir trouver un tel profil ? Et si celui-ci existe, êtes-vous l’entreprise qu’il choisira ou sera-t-il refroidi par une fiche de poste aussi restrictive ? Encore plus s’il est précisé que vous recherchez quelqu’un d’une grande disponibilité, qui n’aura pas peur de travailler le soir et le week-end.
Penchez-vous sur ce que recherchent également vos candidats. Car, oui, vous n’êtes pas le seul à faire un choix. Et les nouvelles générations qui arrivent sur le marché de l’emploi ont de nouvelles exigences auxquelles vous devriez vous intéresser et vous adapter. Ce sont elles, en effet, qui dicteront les codes du monde du travail de demain.
Proposez des conditions de travail plus attractives pour surmonter les difficultés de recrutement
Le poste que vous proposez est en horaire décalé et vous n’avez pas les moyens d’offrir des salaires très élevés ? Rassurez-vous, vous pouvez activer d’autres leviers. Certaines entreprises misent, par exemple sur : des formations, des compensations financières, un plus grand nombre de RTT, des primes sur objectif, privilégient la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail)… Vous devez pouvoir évoluer sur ces aspects pour faire la différence par rapport à vos concurrents. Autrement, il y a fort à parier qu’à salaire équivalent, vous ne pèserez pas lourd dans la balance.
Misez sur votre marque employeur et travaillez votre communication
On ne le répétera jamais assez, mais travailler sur sa marque employeur est indispensable lorsque l’on veut recruter. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est ce qui, encore une fois, fera la différence. Au-delà d’un salaire, les nouvelles générations souhaitent aujourd’hui travailler pour des entreprises aux valeurs fortes, impliquées et qui savent le mettre en avant.
C’est votre réputation qui vous permettra de recruter, mais également de fidéliser vos futurs employés. En bonus : votre image sera aussi valorisée auprès de vos clients. Votre communication est donc très importante pour bien mettre en avant ces arguments. Alors, n’hésitez pas à bien les travailler dans votre fiche de poste, sur les réseaux sociaux et dans toutes vos prises de parole.
Soyez le plus clair possible sur les étapes du recrutement
Le candidat sur lequel vous aviez des vues a brusquement tourné les talons, sans même vous prévenir, et ne répond plus à vos appels ou mails ? Vous venez de vous faire « ghoster« . Il s’agit d’une pratique qui ne cesse de se développer et qui est très préjudiciable pour le recruteur. Mais comment l’expliquer et, surtout, comment l’éviter ? Nous vous conseillons tout d’abord, et encore une fois, de bien analyser la situation. À quelle étape du recrutement a-t-il abandonné le process ?
Les raisons peuvent être nombreuses, mais trouvent bien souvent leurs origines dans :
- Un manque de transparence de votre part sur le processus de recrutement ;
- Une incohérence dans le poste ;
- Une mauvaise communication de l’entreprise au moment des divers échanges ;
- Un processus de recrutement à rallonge.
Soyez donc le plus transparent possible sur les prochaines étapes au moment du recrutement. Vous n’êtes pas le seul sur le marché de l’emploi et, en cas de faux pas, le candidat peut très vite se détourner pour une nouvelle cible.
Arrêtez les recrutements à rallonge
Nous vous en parlions précédemment : le recrutement à rallonge. Certaines entreprises multiplient les entretiens au risque de décourager les candidats. Certes, vous voulez mettre toutes les chances de votre côté. Toutefois, sachez que vous mettrez les nerfs de la potentielle nouvelle recrue à rude épreuve. Cette dernière peut rapidement se démotiver et/ou avoir une mauvaise image de vous. Paraître trop exigeant ou hésitant sur un recrutement peut faire douter des valeurs mêmes de l’entreprise. Alors, soyez confiant : il vaut mieux deux entretiens bien ciblés et préparés que quatre répétitifs et stressants.
Repensez votre pré-selection
La lettre de motivation et le CV sont des outils de recrutement utilisés depuis des lustres. Pourtant, ces deux exercices ne donnent souvent pas la possibilité pas au candidat de se démarquer. Pire : vous risquez de tomber sur le même type de courrier standardisé et peu personnalisé qui ne vous donnera pas envie de rencontrer la personne. Et si vous invitiez le candidat à davantage de créativité pour vous simplifier la tâche des pré-sélections ? Il suffit parfois d’un questionnaire bien ciblé ou d’un format un peu original pour lui permettre de s’exprimer. Vous apprécierez vous-même l’exercice.
Optez pour la formation pour trouver le bon candidat
Saviez-vous qu’il est possible de former un candidat avant même de le recruter ? De fait, si les compétences demandées sont trop techniques (comme en informatique par exemple) ou que vous avez trouvé le profil idéal mais qu’il lui manque quelques savoir-faire, cela peut être judicieux. Pourquoi se priver d’un bon élément alors que vous pouvez lui donner toutes ses chances grâce à la formation ? Et la formation par l’alternance n’est pas le seul apanage des jeunes recrues. Renseignez-vous sur les dispositifs existants, tels que la Pro-A. Enfin, n’hésitez pas à consulter notre catalogue de formation pour pouvoir l’orienter au mieux.
Pour conclure : les difficultés de recrutement sont loin d’être insurmontables, à condition d’y mettre les moyens
Vous voilà prêt pour réussir vos recrutements et faire tomber tous les freins relatifs à celui-ci. Comment ? En y mettant les moyens. Car, oui, un recrutement s’anticipe et ne se fait pas à la légère. Les risques sont trop importants pour ne pas vous investir le plus possible. Pensez également à vous former sur les nouvelles techniques de recrutement. Vous montrerez ainsi l’exemple !
Bonjour,
Merci pour cet éclairage très intéressant …Je suis étudiante au CIFFOP en Master Executive RH et je travaille sur un mémoire de groupe sur les questions liées au recrutement …