Le Baromètre de la formation et de l’emploi 2020 révèle que les Français sont conscients de l’intérêt de la formation continue pour maintenir leur employabilité. Il met aussi en lumière plusieurs freins à la formation, dont un important manque d’informations. Le constat est sans appel : la majorité des actifs connaissent mal leurs droits et peinent à identifier les formations porteuses. Vous vous reconnaissez ? Pour vous aider, on analyse les problèmes révélés par l’étude point par point en y proposant des solutions concrètes.
Le Baromètre de la formation et de l’emploi, c’est quoi ?
Impossible d’évaluer la fiabilité d’une étude sans en connaître le contexte. Pour bien commencer, sachez donc qu’elle a été réalisée par Harris Interactive, une entreprise de sondages et d’études marketing, à la demande de Centre Inffo. Ce dernier est l’organisme en charge de l’information sur la formation continue au niveau national.
Pour mener cette enquête, 1559 actifs français ont été interrogés en ligne entre le 16 et le 20 décembre 2019. Les résultats ont ensuite été rendus publics durant l’Université d’Hiver de la Formation Professionnelle (UHFP), en janvier 2020.
La formation professionnelle continue : une image positive mais nuancée
Selon cette étude, la grande majorité des sondés a parfaitement compris l’intérêt de se former régulièrement. En effet :
- 80 % des sondés admettent que leur métier évolue et nécessite de se former (ère du digital oblige) ;
- 87 % d’entre eux voient la formation continue comme un vecteur d’évolution professionnelle ;
- 84 % reconnaissent aussi son utilité pour maintenir son employabilité tout au long de sa carrière ;
- 89 % estiment qu’elle permet de combattre la lassitude professionnelle ;
- 84 % soulignent enfin son utilité pour prendre du recul sur ses missions quotidiennes.
La formation continue jouit donc globalement d’une image très positive. Cependant, quelques critiques nuancent le tableau…
Des formations jugées trop contraignantes
60 % des sondés relèvent la difficulté de concilier formation et activité professionnelle. Force est de reconnaître que suivre des cours en parallèle de son travail n’est pas toujours une mince affaire.
Si vous connaissez ce genre de difficultés, nous vous recommandons de suivre une formation e-learning. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit du format d’apprentissage offrant la meilleure souplesse d’organisation. En effet, il vous permet d’étudier à votre propre rythme : vous suivez vos cours à distance, où et quand vous le souhaitez, via la plateforme d’apprentissage en ligne de votre organisme de formation.
Conseil bonus : privilégiez les plateformes compatibles avec les supports mobiles. C’est l’idéal pour réviser un module dans les transports en commun ou étudier en mode nomade à la terrasse d’un restaurant.
Des formations parfois perçues comme inutiles
Autre problème : 36% des répondants estiment que la formation continue peut s’avérer complètement inutile. Soit parce qu’ils ne parviendront pas à appliquer concrètement ce qu’ils ont appris. Soit parce qu’ils considèrent que trouver une formation parfaitement adaptée à leur métier est pratiquement impossible.
Pourtant, les offres de formation professionnelle spécialisées se multiplient, notamment dans le secteur du marketing digital. Mieux encore : s’il est vrai qu’il existe des cours théoriques, beaucoup d’organismes dispensent aussi des formations très « pratico-pratiques ». Elles sont conçues pour vous permettre de mettre rapidement en application vos nouvelles compétences. Le tout est de réussir à les trouver…
Pour cela, nous vous conseillons vivement d’utiliser la nouvelle application Mon Compte Formation. Grâce aux différents filtres disponibles, son moteur de recherches identifie facilement les formations les plus intéressantes pour vous. Qu’elles soient en présentiel ou en e-learning, elles sont toutes éligibles au CPF (Compte Personnel de Formation).
Afin d’affiner au maximum les résultats, n’hésitez pas à entrer directement le nom du métier que vous visez (ex. : chargé de marketing digital). Ensuite, cliquez simplement sur les fiches des formations pour connaître le programme, le niveau de sortie, les tarifs etc.
Conseil bonus : recherchez aussi les témoignages d’autres apprenants sur internet avant de vous inscrire. Ont-ils atteint leurs objectifs professionnels ? Leurs nouveaux savoir-faire se sont-ils montrés utiles ? C’est une bonne manière d’évaluer l’intérêt de la formation.
Un manque d’information préjudiciable
C’est LE gros point négatif mis à jour par le Baromètre de l’emploi et de la formation : 57% des actifs s’estiment mal informés sur la formation professionnelle continue. Ce manque d’information concerne aussi bien :
- les possibilités d’accompagnement ;
- les organismes de formation existants ;
- les formations porteuses en matière d’emploi ;
- les lieux d’orientation ;
- les dispositifs de financement disponibles. Ce qui explique sans doute pourquoi 21% des répondants qui n’envisagent pas de se former évoquent des problèmes de budget. C’est dommage quand on sait qu’il est possible de couvrir les frais en cumulant plusieurs dispositifs avec le CPF…
En pratique, la plupart des salariés s’appuient sur les conseils de leur employeur ou essaient de trouver des renseignements tous seuls, via les moteurs de recherches. Très peu d’entre eux ont déjà entendu parler des sites dédiés à la formation professionnelle et ils sont encore moins à avoir le réflexe de les consulter ! Ce qui explique pourquoi les informations ont autant de mal à circuler… Une situation regrettable, qui empêche de nombreux actifs de prendre leur évolution professionnelle en main. En effet, l’enquête révèle que seulement :
- 30% des sondés ont déjà présenté des souhaits de formation en entretien professionnel ;
- 22% ont pris contact avec au moins un organisme de formation ;
- 18% se sont déjà formés de leur propre initiative en dehors de leur temps de travail (ex. : MOOC).
Sites et ressources utiles pour devenir acteur de votre formation
Pour faciliter votre accès à la formation, nous vous conseillons vivement de consulter :
- le site de Centre Inffo, qui présente notamment toutes les nouvelles dispositions légales en matière de formation professionnelle, comme les nouveaux opérateurs de compétences (OPCO) par exemple ;
- le portail Orientation pour tous, créé par l’Etat, les régions et les partenaires sociaux. Connu par seulement 1 sondé sur 4, il permet d’identifier les métiers qui recrutent et les organismes de formation situés près de chez vous ou encore de trouver les lieux d’orientation disponibles dans votre région ;
- le site service-public.fr, particulièrement utile pour connaître vos droits en termes de congés pour formation.
Enfin, nous vous invitons aussi à télécharger notre Guide 2020 des dispositifs de financement pour obtenir plus facilement la prise en charge de votre formation.
La place des soft skills
Bien que les soft skills, dites aussi compétences comportementales ou compétences douces, aient de plus en plus de poids dans le monde du travail, 75 % des actifs interrogés n’en avaient jamais entendu parler. Signe une fois encore que les informations circulent très mal car cette expression est massivement utilisée sur les sites spécialisés !
Cela étant dit, une fois renseignés sur la nature de soft skills (ex. : confiance en soi, gestion du stress, intelligence émotionnelle), 72% des sondés les ont tout de suite classées parmi les compétences importantes (43%) voire indispensables (29%) à leur évolution professionnelle.
En revanche 38% des sondés pensent encore que les compétences comportementales sont innées ou « acquises sur le tas ». Ils ne croient pas du tout pouvoir les développer grâce à une formation professionnelle. Un concept erroné : en réalité, de plus en plus d’organismes mettent au point des programmes pour perfectionner vos talents d’orateur ou vous apprendre à mieux gérer votre temps. Pensez-y pour optimiser votre efficacité professionnelle !
Des projets de formation parfois flous
Autre point important révélé par cette enquête : 51 % des sondés envisagent de se former en 2020. Une information qui doit cependant être nuancée car seuls 16% d’entre eux sont véritablement certains de le faire. Pour les autres, les projets sont encore vagues, notamment en ce qui concerne le type de formation à suivre.
Si vous êtes dans ce genre de situation, nous vous recommandons de passer un bilan de compétences. Il est d’une aide précieuse pour faire le point sur sa vie professionnelle, formaliser ses projets d’évolution et déterminer les savoir-faire à acquérir pour atteindre ses objectifs. Certes, ce dispositif a un coût mais au besoin vous pouvez le financer avec votre CPF !
Bon à savoir également : si vous envisagez une reconversion professionnelle, certaines entreprises comme TestUnMétier et Test Mon Job par exemple, vous permettent de tester le métier de votre choix. C’est une démarche intéressante pour confronter votre rêve à la réalité et valider votre projet d’évolution professionnelle.
Un regard différent selon sa formation initiale
Si le manque de temps, de budget et d’informations comptent parmi les principaux freins à la formation, l’étude met en lumière un autre problème majeur : le niveau de formation initiale influence fortement le rapport à la formation continue.
En effet, les répondants les moins diplômés (niveau inférieur ou égal à Bac +2) sont également ceux qui connaissent le moins bien leurs droits et les dispositifs disponibles. Conséquence logique : ils sont plus en demande d’accompagnement. Dans cette tranche, ils sont 42% à estimer que leur entreprise et les pouvoirs publics doivent prendre en charge leur parcours de formation.
A l’inverse, les hauts diplômés sont mieux renseignés et 91% des cadres considèrent qu’ils doivent prendre eux-mêmes en main leur parcours de formation.
“Plus on est formé au départ, plus on conçoit un besoin de formation professionnelle continue, plus on affiche le désir de continuer à se former tout au long de sa carrière et plus on a les clés pour le faire.” – Harris Interactive
On assiste donc à la naissance d’un cercle vertueux pour les hauts diplômés et d’un cercle vicieux pour les moins diplômés. Comme si tout était joué dès la sortie de l’école… Un constat navrant, sans doute favorisé par des problèmes de confiance en soi. Sans parler de l’idée selon laquelle les formations intéressantes seraient uniquement accessibles avec un diplôme élevé. Pourtant, des solutions existent !
Niveau d’études bas : nos conseils pour vous former
Premier bon réflexe à avoir : lorsqu’une formation retient votre attention, contactez toujours l’organisme concerné. Même si vous êtes convaincu(e) de ne pas avoir les diplômes nécessaires pour l’intégrer. Pourquoi ? Tout simplement parce que votre expérience professionnelle compte aussi. C’est le principe de la VAP (Validation des Acquis Professionnels) qui peut vous permettre d’intégrer un cycle de formation sans disposer du diplôme demandé. A noter qu‘il faut comprendre « expérience professionnelle » au sens large puisque même vos stages et vos activités de bénévolat peuvent être examinés.
Exemples concrets : avec au moins 3 années d’expérience, vous pouvez intégrer une première année de Master avec le Bac. Pour faire un MBA, mieux vaut avoir un diplôme Bac +2 ou Bac +3, assorti de 3 à 5 ans d’expérience professionnelle.
Conseil bonus : pour suivre votre formation pensez au dispositif de reconversion ou promotion par alternance (Pro-A). Il est conçu spécifiquement pour maintenir l’employabilité des salariés peu qualifiés. Si vous vous formez durant votre temps de travail, vous toucherez votre rémunération habituelle. Votre protection sociale (ex. : couverture maladie) restera également inchangée durant votre formation.
Pour aller plus loin
Même si nous vous avons présenté ses points les plus importants, cette étude recèle encore des informations intéressantes. Nous vous invitons donc à télécharger le rapport complet sur le site d’Harris Interactive pour en savoir plus.
Pensez aussi à contacter les conseillers de VISIPLUS academy si vous avez besoin de renseignements complémentaires. Ils peuvent vous indiquer les dispositifs de financement mobilisables dans votre situation, par exemple !
Sources :
- https://www.centre-inffo.fr/site-centre-inffo/linformation-cle-du-developpement-de-la-formation-en-france-barometre-de-la-formation-et-de-lemploi-harris-interactive-centre-inffo
- https://harris-interactive.fr/opinion_polls/barometre-de-la-formation-et-de-lemploi-vague-1/
- https://clara.pole-emploi.fr/aides/detail/validation-des-acquis-professionnels-vap
- https://www.mba-esg.com/vap
- https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F13516