Emploi

Journée internationale des droits des femmes : vers une féminisation des métiers du digital

Créée en 1975, la journée internationale des droits des femmes permet de faire le point sur l’égalité des sexes dans le monde chaque 8 mars. Education, violences sexistes, écarts de salaires, perspectives d’avenir : tout est passé au crible. S’il y a encore beaucoup de progrès à faire, de nombreux pays redoublent d’efforts pour améliorer la condition féminine. En France notamment, des mesures sont mises en place pour attirer plus de femmes dans les métiers du digital : explications.

Thème de la Journée internationale des droits des femmes 2020 : «  Je suis de la Génération Égalité : levez-vous pour les droits des femmes  »

Pourquoi parler du digital durant la journée internationale des droits des femmes ?

Vous le savez sans doute déjà : depuis la révolution internet, les métiers du digital sont particulièrement porteurs. Start-ups, PME, grands groupes internationaux : toutes les structures (ou presque) recherchent des professionnels de la communication numérique, du web marketing ou de l’IT development. Logique car c’est désormais sur la Toile que se joue l’avenir de nombreuses entreprises !

L’ampleur du phénomène est telle que les métiers du numérique se multiplient à vitesse grand V, tandis que des professions plus anciennes disparaissent. Dans le secteur du Big data notamment, de nouvelles spécialisations voient régulièrement le jour. On peut citer l’Architecte Big Data, qui collecte et organise les données en amont. Ou encore le Data Protection Officer, très recherché depuis l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données) car il veille sur la sécurité des données personnelles traitées et stockées par l’entreprise.

Mais ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres, les métiers du digital connaissant vraiment une expansion impressionnante. Si les estimations varient d’une étude à l’autre, le rapport de Dell et de l’Institut pour le Futur va jusqu’à affirmer que 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore !

En un mot comme en cent : le digital, c’est l’avenir ! Ce qui pourrait représenter un gros problème pour les femmes si on ne redresse pas rapidement la situation… En effet, mis à part quelques domaines bien ciblés, les femmes sont largement sous-représentées dans la filière digitale. Comment maintenir leur employabilité et favoriser leur évolution professionnelle dans ces conditions ?

Métiers du digital : une mixité loin d’être atteinte

Comme le rappelle le collectif Femmes@numérique, en France « les femmes ne représentent que 33% des salariés du secteur de l’Ingénierie et 30% des salariés du secteur du numérique ».

Un problème de mixité que l’on observe aussi d’ailleurs à l’échelle européenne. En effet, selon l’étude de la Commission Européenne « Les femmes à l’ère du numérique – 2018« , les femmes représentaient 24,9% des diplômés dans les domaines des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) en 2015. De plus, seules 13 % de ces diplômées travaillent réellement dans le secteur du numérique (contre 15 % en 2011).

Cependant, tous les métiers du digital ne sont pas atteints : ce sont essentiellement dans les domaines les plus techniques que les femmes sont les moins présentes. On compte ainsi trop peu de développeuses informatiques, de codeuses, d’expertes de la cybersécurité ou encore de spécialistes de l’Intelligence Artificielle.

A titre indicatif, d’après l’étude GISWS (Global Information Security Workforce Study) publiée en 2017, seulement 11% de femmes travaillent dans la cybersécurité.

De même, rares sont les femmes à lancer une start-up du numérique en France…

En revanche, les métiers du web marketing et de la communication digitale attirent de nombreuses étudiantes. Au point que certaines professions soient majoritairement féminines, comme celle de community manager par exemple !

69% des community managers sont des femmes (enquête 2019)
Source : enquête 2019 BDM

La féminisation des métiers techniques est en marche !

En France, le constat est sans appel : dès la classe de seconde, les filières scientifiques et technologiques sont massivement délaissées par les jeunes filles. Plus les formations sont élevées, plus le phénomène s’amplifie. Ainsi, d’après les données du Ministère de l’Education Nationale, il y avait seulement 28,1 % de filles dans les écoles d’Ingénieur en 2016. Soit à peine plus qu’en 2006 (26,8 %). Cela reste un progrès certes mais c’est bien peu en 10 ans !

Gageons cependant que les récents efforts du gouvernement pour favoriser la mixité dans les formations scientifiques accéléreront les choses ! Nous profitons également de la journée internationale des droits des femmes pour saluer les associations militant activement pour la féminisation des métiers du digital comme « Elles bougent » par exemple et le collectif Femmes@numérique. Interventions dans les collèges et lycées, publications de témoignages d’ingénieures, sensibilisation du grand public : elles mettent tout en oeuvre pour attirer les jeunes filles dans les métiers techniques. Nul doute que leurs actions susciteront de nombreuses vocations !

Journée Internationale des droits des femmes : les jeunes filles sous-représentées dans les formations scientifiques de l'enseignement supérieur
Source : ministère de l’Éducation – © Observatoire des inégalités

Les professionnelles doivent aussi se former au digital !

Encourager les jeunes générations à se tourner vers le secteur du digital, c’est très important. Mais il ne faut pas oublier que les métiers sont DÉJÀ bouleversés en profondeur par l’arrivée des nouvelles technologies. Des ressources humaines jusqu’à la relation client, pratiquement tous les secteurs sont concernés.

C’est pourquoi il est tout aussi important d’encourager les femmes actives à se reconvertir dans le digital pour booster leur employabilité. Si ce n’est totalement, au moins en partie ! En effet, « reconversion professionnelle » ne rime pas forcément avec « changement radical de profession ». Vous pouvez très bien évoluer d’un poste de chef de projet vers celui de chef de projet web par exemple. Ou encore vous spécialiser dans l’e-commerce si vous êtes déjà une professionnelle de la vente !

Bref : il existe de nombreuses manières de « surfer sur la vague du digital ». L’essentiel est de trouver la formation qui vous convienne !

Journée internationale des droits des femmes : l’analyse de VISIPLUS academy

Notre organisme de formation professionnelle est parfaitement conscient du manque de mixité dans le secteur digital. C’est pourquoi nous voulons profiter de cette journée si particulière pour dresser le bilan de ces 4 dernières années et trouver des explications aux phénomènes que nous avons observés.

Beaucoup de formations féminisées

Premier constat : de 2015 à aujourd’hui, nous avons formé plus de femmes (environ 74%) que d’hommes (26%). Paradoxal, quand on sait que les femmes sont censées être moins présentes dans le secteur digital ? Pas vraiment. En réalité, nos données reflètent parfaitement un point déjà souligné par les associations et les données gouvernementales. A savoir que les femmes sont très attirées par les métiers de la communication, de la relation client, du marketing et des ressources humaines. En somme, par tous les métiers ayant un fort côté relationnel !

Parmi nos cycles de formation diplômants (niveau Bac +5) les plus « féminisés », on retrouve ainsi sans grande surprise :

Sans surprise également, l’Executive Bachelor « Community Management et Brand Content » est suivi par 80% d’apprenantes. Preuve s’il en est encore besoin que l’animation des réseaux sociaux attire beaucoup plus les femmes que les hommes !

Autre exemple intéressant : l’Executive Bachelor « Chef de projet digital », qui totalise 69% de femmes. C’est un peu moins que pour les formations citées plus haut mais ce score reste quand même très encourageant. Pourquoi ? Parce que même si ce métier est principalement axé sur le web marketing et la communication numérique, il a aussi un côté technique. En effet, un(e) chef de projet digital se doit de maîtriser un minimum de programmation informatique pour être vraiment efficace. Nous sommes donc heureux de constater que cet aspect de la formation ne décourage pas nos apprenantes !

Et la mixité dans tout ça ?

La mixité (au minimum 60/40 dans un sens ou dans l’autre) est quand même au rendez-vous pour certains cycles ! Parmi eux, l’exemple le plus marquant est sans doute l’Executive MBA Entrepreneuriat à l’ère du digital (Bac +5). Comme son nom l’indique, cette formation diplômante vous prépare à créer et diriger votre propre PME ou start-up. Un projet qui semble autant séduire les hommes que les femmes, ce cycle frôlant la mixité absolue : à une personne près, nous obtenions un parfait 50/50 !

Un résultat là encore très motivant, étant donné que les femmes créatrices de start-ups sont encore trop peu nombreuses en France !

Comment expliquer que certaines formations attirent plus les femmes ?

Force est de reconnaître que la communication et le sens du contact sont considérés comme des capacités « féminines » par la société. Ce qui explique pourquoi les femmes se dirigent massivement vers certaines formations alors qu’elles ont aussi leur place dans les filières techniques !

Mais saviez-vous qu’il n’en a pas toujours été ainsi ? En effet, entre 1972 et 1985, la filière informatique comportait un très grand nombre de femmes ingénieures! Cependant, la tendance s’est radicalement inversée depuis… L’image caricaturale du « geek associal » longtemps véhiculée par les médias est peut-être pour quelque chose dans ce désamour ?

Les caricatures de "geek" et de "nerd" n'aident pas les femmes à se diriger vers les métiers les plus techniques du digital

Quoi qu’il en soit, retenez que les hommes ne sont pas mieux lotis. En effet, ils sont conditionnés dès le plus jeune âge à se tourner vers les formations scientifiques et technologiques. Alors qu’ils peuvent aussi être très doués dans le domaine de la communication ! Comme le démontre d’ailleurs ceux qui suivent nos formations…

Le digital learning facilite-t-il l’accès à la formation pour les femmes ?

« La présence d’enfants au foyer s’affirme aussi comme l’un des principaux facteurs discriminants au regard des réorganisations de la vie quotidienne parfois exigées par la formation. Les femmes sont particulièrement concernées. Elles ont 3,2 fois plus de chances d’être amenées à se réorganiser lorsqu’elles sont mères d’un enfant de moins de 6 ans que lorsqu’elles n’en ont pas.  » Extrait du rapport du Céreq « Concilier via familiale et formation continue, une affaire de femmes »

Techniquement, ce nouveau type d’apprentissage à distance attire toutes les personnes actives. Pouvoir suivre ses cours à son rythme, depuis n’importe quel ordinateur ou appareil mobile, c’est toujours pratique pour concilier vie professionnelle et formation, quel que soit son sexe ! Cependant, force est de reconnaître que les femmes sont souvent majoritaires dans nos formations digital learning. L’explication viendrait-elle de leur vie privée particulièrement chargée ? C’est probable. En effet, bien qu’il y ait quelques progrès au niveau de la répartition des tâches ménagères et de la garde des enfants, ces missions sont encore majoritairement remplies par les femmes. Même lorsqu’elles travaillent ! Ce qui les oblige à réorganiser en profondeur leur vie extra-professionnelle lorsqu’elles étudient en présentiel. Il faut prendre en compte les déplacements, trouver des solutions pour garder les enfants, etc. Des problèmes qui ne se posent pas avec une formation à distance !

Viser la mixité dans le digital : une vraie démarche sociétale

Concluons notre article dédié à la journée internationale des droits des femmes en soulignant qu’instaurer la mixité dans le digital serait profitable à l’ensemble de la société. Il faudrait notamment beaucoup plus de professionnelles de l’Intelligence Artificielle, pour mettre fin aux « biais de genre » déjà observés. Vous voulez des exemples concrets ? On peut citer les GPS qui reconnaissent nettement mieux les voix masculines par exemple. Ou encore les applications santé qui ont mis beaucoup de temps à s’intéresser aux problèmes féminins…

Mieux vaut donc que les hommes et les femmes travaillent main dans la main pour que TOUS les besoins de la société soient pris en considération. De plus, former de nouvelles ingénieures serait une solution idéale pour pallier l’importante pénurie de profils qualifiés qui secoue le monde digital !

En parallèle, nous encourageons également les hommes à prendre confiance en leurs capacités relationnelles. Trop de professionnels passent à côté de belles opportunités de carrière dans la communication ou les ressources humaines pour ce genre de problème.

Ne vous laissez pas arrêter par les stéréotypes : suivez la formation de vos rêves

Bref : quel que soit votre sexe, ne laissez pas des stéréotypes vous détourner du métier de vos rêves !

Sources :

  • https://www.pole-emploi.fr/actualites/le-dossier/les-metiers-de-demain/85-des-emplois-de-2030-nexistent.html
  • https://femmes-numerique.fr/le-constat/
  • http://www.ellesbougent.com/association/presentation/
  • https://www.lebigdata.fr/emplois-big-data
  • https://www.education.gouv.fr/journee-internationale-des-droits-des-femmes-11900
  • https://www.blogdumoderateur.com/enquete-cm-2019/
  • https://www.inegalites.fr/Les-filles-stagnent-dans-les-filieres-scientifiques-de-l-enseignement-superieur
  • https://www.cigref.fr/qui-sommes-nous
  • https://www.20minutes.fr/high-tech/2625647-20191018-oubliees-numerique-digital-univers-concu-programme-installe-hommes-explique-isabelle-collet

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