Le saviez-vous ? L’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) milite activement contre l’illectronisme à travers le monde. À raison d’ailleurs, car 70% de la population de ses pays membres est concerné par ce phénomène ! Parmi eux figurent notamment les États-Unis, la Suède, l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, l’Autriche… Et la France ! Que signifie « illectronisme » ? En quoi ce phénomène est-il inquiétant ? Qui est concerné ? Comment le surmonter ? Nous vous expliquons l’essentiel à savoir sur l’illectronisme dans notre article.
L’illectronisme, c’est quoi exactement ?
Par définition, l’illectronisme désigne la difficulté marquée d’un individu à utiliser les outils digitaux et informatiques. Aversion envers le numérique (par peur du vol de données par exemple), manque de savoir-faire : telles sont les principales causes de l’illectronisme, qui reste l’un des facteurs majeurs de la fracture numérique.
ll ne faut donc pas la confondre avec l’e-exclusion, qui désigne quant à elle le manque d’accès aux outils numériques pour raisons financières ou par manque de couverture internet par exemple.
En effet, la plupart des personnes souffrant d’illectronisme peuvent facilement accéder à un ordinateur ou une tablette. Mais beaucoup d’entre elles évitent d’utiliser ces appareils à moins d’y être vraiment forcées. Et quand elles le font, elles peuvent éprouver de vives difficultés :
- sur le web. Faire ses courses en lignes ou effectuer des démarches administratives peuvent ainsi être de véritables calvaires ;
- et/ou sur tous les logiciels et applications disponibles… Mis à part, parfois, quelques outils qui leur sont vraiment très familiers, notamment parce qu’elles doivent les utiliser régulièrement dans le cadre de leur travail. Comme Word par exemple, qui reste le logiciel de traitement de texte le plus utilisé au monde. Mais dès qu’elles sortent de leur zone de confort, elles se disent souvent elles-mêmes « complètement perdues »…
Bref : l’illectronisme « pur et dur » est une sorte d’illettrisme, rapporté à l’univers électronique. D’où le nom d’illectronisme même si on parle aussi parfois d’illettrisme numérique. Cependant, il existe plusieurs graduations : cela va du niveau faible en informatique jusqu’à l’incapacité totale d’utiliser un ordinateur.
Qui est concerné par l’illectronisme ?
Un mot sur les chiffres de l’OCDE
D’après l’OCDE, au sein de ses pays membres, 70% de la population âgée de 16 à 65 ans, a un « niveau faible ou mauvais » en informatique. 25% d’entre elle serait même totalement inapte à utiliser les outils digitaux !
Des chiffres impressionnants ! Surtout quand on sait que l’OCDE compte plus de 30 pays, majoritairement situés en Europe Occidentale, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Même si on dénombre aussi quelques pays d’Asie, comme le Japon… Si cela vous intéresse, vous trouverez la liste complète des pays membres sur le site de l’OCDE.
Quelle est la situation en France ?
Côté France, c’est l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) qui donne les résultats le plus précis. D’après lui, un peu plus d’un Français sur 6 serait touché par l’illectronisme « sévère » en 2023. Au point de ne jamais utiliser internet ! Ce qui équivaut à environ 14 millions de personnes, réparties plus ou moins équitablement dans les régions françaises d’ailleurs (ex. : 1 million en Auvergne-Rhône-Alpes, 800 000 dans le Grand Est, etc.).
En pratique, les rapports de l’Insee indiquent que ce phénomène est plus présent chez les personnes âgées de 45 ans ou plus : plus on avance en âge, plus le risque d’illettrisme numérique est grand. Si bien qu’à partir de 70 ans, près d’une personne sur deux en serait atteinte ! Ce qui n’a rien de très surprenant, étant donné que les outils digitaux sont apparus assez tard dans leur vie… En revanche, les « personnes âgées de demain » devraient être nettement moins concernées !
Toutefois, l’âge est loin d’être le seul facteur d’illectronisme en France. En effet, l’Insee souligne également que ce phénomène touche souvent les :
- ménages les plus modestes ;
- personnes peu ou pas diplômées. A l’inverse, le taux d’illectronisme est extrêmement faible chez les diplômés du supérieur ;
- habitants des petites communes. Le taux d’illettrisme numérique est ainsi nettement plus élevé dans les communes de moins de 20 000 habitants que dans les métropoles par exemple ;
- personnes seules et les couples sans enfants. Il semblerait en effet que les enfants, nés avec les outils numériques, aident leurs parents à se familiariser avec !
Enfin, on note également des différences d’une catégorie socio-professionnelle à l’autre. Les agriculteurs et les ouvriers sont ainsi les premiers touchés par l’illectronisme alors que l’écrasante majorité des cadres maîtrisent bien les outils digitaux.
1 Français sur 2 n’est pas à l’aise avec internet
Sans parler d’illectronisme « pur et dur » , 1 Français sur 2 est encore mal à l’aise avec le Net, les outils et les services numériques, selon le rapport d’information de M. Raymond VALL, sénateur du Gers (Rapport du sénat n° 711).
Un phénomène que l’on observe également chez les 15-29 ans ! En effet, même si les jeunes maîtrisent souvent très bien les réseaux sociaux et « l’art du e-shopping », beaucoup d’entre eux se sentent perdus dès qu’il s’agit d’effectuer une démarche administrative en ligne par exemple. Au point souvent d’ailleurs d’essayer de contourner l’obstacle par tous les moyens possibles !
Voire d’abandonner totalement les démarches : ce qu’ils préfèrent souvent faire plutôt que de demander de l’aide… Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est encore plus difficile pour eux d’avouer qu’ils ont des difficultés sur le Net. Tout le monde ne leur répète-t-il pas sans cesse qu’à leur âge, ils doivent être naturellement doués avec les outils digitaux ?
En quoi l’illectronisme est-il inquiétant ?
L’illectronisme crée une fracture numérique dans la société et accentue encore plus les inégalités. En effet, les compétences digitales sont devenues indispensables de nos jours. Et pas seulement pour faire du shopping ou se divertir sur la Toile ! Déclaration d’impôts, demande d’un certificat de non-gage pour revendre son véhicule, renouvellement de sa carte d’identité : autant de démarches administratives qui se font désormais majoritairement en ligne.
« De même que la lecture est une connaissance indispensable au quotidien, les compétences numériques le sont devenues aussi. »
Source : INSEE ANALYSES AUVERGNE-RHÔNE-ALPES No 155
Paru le 14/12/2022
Les compétences digitales sont également devenues essentielles pour :
- optimiser votre employabilité. Marketing, communication, relation client : même combat ! Aujourd’hui tous les secteurs d’activité – ou presque – nécessite de maîtriser des compétences numériques. Pourquoi ? Tout simplement parce que les entreprises se livrent un vrai combat en ligne pour optimiser leurs ventes. C’était déjà vrai avant la crise sanitaire. Mais ça l’est encore plus depuis que la pandémie a secoué la France, celle-ci ayant poussé les entreprises à digitaliser leurs activités à vitesse grand V pour continuer à subsister ;
- trouver plus facilement les offres d’emploi intéressantes…Sachez en effet que les jobboards (sites d’annonces d’emploi) et les réseaux sociaux professionnels, comme LinkedIn par exemple, occupent à présent une place de choix dans la recherche d’emploi ;
- créer votre propre entreprise. Des démarches à effectuer en ligne pour la déclarer jusqu’à la création de votre site pour développer votre activité, vous aurez effectivement besoin de maîtriser les outils digitaux !
Bref : dans notre société moderne, l’illectronisme peut constituer un véritable handicap. Aussi bien dans la vie quotidienne que pour sa carrière ! Sans parler du fait qu’il constitue également une importante source de frustration…
Un accès inégal à la formation
Autre problème : l’illectronisme limite également le choix des formations. Etant entendu que beaucoup d’entre elles sont désormais accessibles en e-learning ! Un format privilégié par de plus en plus de personnes chaque année car il :
- met à leur portée des formations qui ne sont pas proposées en présentiel dans leur région ;
- leur permet aussi de s’organiser facilement. En effet, vous pouvez étudier à votre propre rythme, où et quand vous le souhaitez. Ce qui rend ces formations bien plus simples à suivre quand on a déjà un emploi du temps bien chargé ;
- permet également de faire des économies, en éliminant tous les frais « annexes » des formations présentielles comme les frais de déplacement et d’hébergement par exemple.
En résumé : les formations professionnelles en e-learning sont vraiment très pratiques. Mais encore faut-il oser franchir le pas… Ce que beaucoup de gens n’osent pas encore faire aujourd’hui.
L’illectronisme : aussi un problème de santé publique !
On y pense moins et pourtant, l’illectronisme est également considéré comme un défi de santé publique par le gouvernement. En effet, celui-ci cherche activement à développer les solutions d’e-santé, comme les téléconsultations médicales par exemple, pour faciliter l’accès aux soins dans les déserts médicaux.
Mais pour que cette stratégie porte pleinement ses fruits, encore faudrait-il que tous les usagers soient capables de prendre un RDV en ligne et de lancer une visio… Ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle.
« Dans une société qui vit à l’heure du digital, ne pas savoir ou pouvoir utiliser les outils numériques est un véritable handicap au quotidien. En santé, cela crée de véritables inégalités à l’heure de la téléconsultation et du suivi sanitaire via les données de santé collectés par les outils connectés . »
Eléonore Bleuzen, au sujet de l’étude « Agir contre l’illectronisme en Pays de la Loire » du
Conseil Economique Social Environnemental (CESE)
Fort heureusement, le gouvernement déploie des mesures pour aider la population à mieux maîtriser les outils numériques !
Vous n’êtes pas à l’aise avec le numérique ? Des solutions existent !
Prenez confiance en vous
Première chose à faire : booster votre moral et chasser les idées négatives ! Quel que soit votre âge, il n’y a aucune honte à avoir et vous êtes loin d’être le ou la seul(e) à vous sentir mal à l’aise avec les outils digitaux.
Exit également les pensées du type « Je n’y arriverais jamais » ou « Ce n’est pas fait pour moi ». Bien souvent, ce sont elles qui empêchent de progresser ! En pratique, la plupart des outils numériques sont assez simples à maîtriser : il suffit d’y aller progressivement et de ne pas hésiter à demander de l’aide pour bien commencer !
Solidarité numérique : un site à connaître pour vous faciliter la vie au quotidien
Pour lutter contre l’illectronisme, le gouvernement a mis en ligne un excellent site, nommé Solidarité numérique. Vous y trouverez de nombreux tutoriels et liens utiles pour vous initier à Internet et aux services digitalisés.
Vous trouverez ainsi des guides pour :
- réaliser diverses démarches administratives en ligne (ex. : actualiser votre situation sur Pôle emploi, déclarer vos ressources à la CAF, créer un compte FranceConnect, simuler vos droits aux aides sociale, vérifier les points de votre permis de conduire, etc.) ;
- travailler plus facilement depuis chez vous (ex. : tutoriel pour utiliser Google Agenda ou pour rejoindre une visioconférence) ;
- consulter un médecin en ligne ;
- faire plus facilement vos courses sur internet, etc.
Bref : c’est LE site de référence pour faire ses premiers pas sur le Net et se faciliter la vie au quotidien !
Et pourquoi pas une formation professionnelle ?
En fonction de vos besoins et de vos projets professionnels, vous pouvez également suivre une véritable formation pour monter en compétences !
Vous aimeriez lancer une activité en ligne par exemple ? Dans ce cas, sachez que cette formation en création de site web est parfaitement accessible aux « non-techniciens ». En effet, elle vous donnera toutes les clés pour créer facilement votre propre site même si vous n’avez encore aucune connaissance en codage.
Vous souhaitez plutôt enrichir votre CV avec des compétences en marketing digital ? De la conception d’un plan marketing en ligne jusqu’à l’initiation à la cybersécurité, cette formation en stratégie de marketing digital vous donnera toutes les bases nécessaires.
Mais ce ne sont que quelques exemples : il existe de nombreuses autres formations intéressantes. Notamment en e-learning : n’hésitez pas à franchir le pas, elles sont beaucoup plus simples à suivre qu’il n’y paraît ! D’une part, parce que les plateformes e-learning sont conçues pour être aussi intuitives que possible. D’autre part, parce que vous ne serez jamais réellement « seul(e) » devant votre ordinateur. En effet, à la moindre question, vous pouvez toujours contacter un membre de l’équipe technique ou de l’équipe pédagogique !
Enfin, retenez également qu’à niveau égal, les formations en ligne sont éligibles aux mêmes dispositifs de financement que les formations en présentiel. Comme le CPF par exemple. Ou encore l’aide de 1000 € que l’Etat accorde pour les formations au digital, afin d’aider la population à mieux maîtriser les compétences numériques !
Au besoin, n’hésitez pas à contacter nos conseillers. Ils répondront à toutes vos questions sur les formations en ligne et les moyens de les financer !