RH 2.0Stratégie d'entreprise

Réduire l’impact environnemental de l’entreprise avec le travail hybride : vraie ou fausse bonne idée ?

Le travail hybride peut-il vraiment réduire l'impact environnemental de l'entreprise ?

Tout le monde le dit : entre autres bienfaits, le travail hybride permettrait de réduire l’impact environnemental de l’entreprise. Mais est-ce bien certain ? Une infographie de M2050 by Lyko sème le doute en cette fin d’année 2023. En effet, en dépit de ses bénéfices évidents, il semblerait que le travail hybride ait aussi des « effets rebonds » non négligeables… Quels sont-ils ? Pouvez-vous les corriger pour réduire l’impact carbone de votre entreprise ? Nous répondons à toutes vos questions dans notre article !

Le travail hybride, la nouvelle norme en entreprise ?

Pour rappel, le travail hybride est un alliage de jours de travail sur site et de jours de télétravail. De plus en plus plébiscité depuis la crise du Covid-19, il offre un peu le « meilleur des deux mondes » aux salariés. À savoir :

  • la souplesse d’organisation, le meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle et la réduction des trajets liés au télétravail ;
  • les interactions sociales « directes » du bureau que de nombreux salariés souhaitent conserver. En effet, bien qu’il soit possible d’entretenir les liens à distance à l’aide de divers outils, les temps d’échanges informels (ex. : discussions près de la machine à café durant la pause) manquent souvent aux collaborateurs en 100% télétravail.

Ajoutez à cela le fait que de nombreux Français souhaitent désormais mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie privée depuis la crise du Covid-19 et vous comprendrez facilement pourquoi le travail hybride est devenu si populaire !

+16% des actifs français ont opté pour le télétravail entre 2020 et 2022 pour une moyenne de 3,6 journées en télétravail par semaine.
Source : infographie « Travail hybride & mobilité durable : L’émergence d’effets rebond insoupçonnés… », M2050 by Lyko

En moyenne, ils souhaitent 3 jours de télétravail par semaine et la possibilité de pouvoir opter pour le travail hybride pèse réellement sur leur choix de rester dans leur entreprise.

Au point que :

  • 50% des DRH estiment que le travail hybride deviendra la norme en 2025 ;
  • 69% des employés de bureau pensent que proposer le travail hybride deviendra essentiel pour retenir les talents.

Difficile de faire l’impasse sur ce nouveau mode de travail, donc. Mais n’a-t’il vraiment que des avantages pour l’entreprise ?

Travail hybride : une réduction de l’impact environnemental de l’entreprise sur le papier

Non content d’être un levier de recrutement et de fidélisation des salariés, le travail hybride réduirait aussi l’impact environnemental de l’entreprise. Ce qui est loin d’être négligeable à une époque où la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) prend de plus en plus d’importance !

Cependant, reste à savoir si cette affirmation est fondée… Sur le papier, oui. Moins de jours au bureau = moins de trajets domicile-bureau = moins d’émissions de carbone. D’ailleurs ce fait est confirmé par les chiffres !

En effet, si 1 seul jour de télétravail permet « seulement » de réduire les émissions de carbone de 2%, 2 à 4 jours de télétravail par semaine permettent quant à eux de réduire l’émission de carbone de 11 à 29% !

Hélas, certains comportements contrebalancent les bienfaits du travail hybride…

Les travailleurs hybrides et les télétravailleurs seraient de plus gros pollueurs en vrai ?

Mauvaise nouvelle : les plus gros pollueurs ne sont pas forcément ceux qu’on croit. Certes, la part de pollution générée par les trajets domicile – bureau des travailleurs hybrides est bien plus faible que celle des salariés travaillant uniquement sur site. Elle est même nulle pour les télétravailleurs en full remote (100% télétravail).

Revers de la médaille en revanche : les travailleurs hybrides et les télétravailleurs en full remote font généralement beaucoup plus de trajets « hors domicile-travail » que leurs collaborateurs sur site. Des trajets qui génèrent des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), bien entendu.

travail hybride et impact environnemental de l'entreprise : il existe des effets rebonds insoupçonnés, comme l'augmentation de l'émission des gaz à effet de serre par les télétravailleurs.
Source : infographie « Travail hybride & mobilité durable : L’émergence d’effets rebond insoupçonnés… », M2050 by Lyko

Pour ne rien arranger, la plupart d’entre eux utilisent toujours leur voiture pour se déplacer, même si la distance est assez courte. Quant au covoiturage, ils sont encore très peu à le pratiquer : la majorité d’entre eux roulent seul dans leur voiture.

Si bien qu’une étude scientifique a estimé qu’un travailleur hybride pouvait très bien générer plus de pollution qu’un travailleur sur site. Ce qui est loin d’être l’effet recherché à la base…

« Un travailleur sur site se déplaçant en train peut avoir une empreinte carbone inférieure à celle d’un travailleur hybride se rendant en voiture seul au travail. »

Source : « Climate mitigation potentials of teleworking are sensitive to changes in lifestyle and workplace rather than ICT usage.« 

Comment faire pour réellement réduire l’impact environnemental de l’entreprise grâce au travail hybride alors ?

Certes, le travail hybride se révèle nettement plus polluant que prévu. Mais hors de question d’y renoncer alors qu’il peut vraiment vous aider à recruter et fidéliser vos talents. Il serait d’autant plus dommage de vous en priver que ses effets négatifs peuvent être corrigés !

Pour cela, nous vous conseillons de développer une approche holistique pour corriger le problème, dans le cadre de votre démarche RSE. Il ne suffit pas de proposer le travail hybride pour réduire votre impact environnemental : vous devez aussi mettre tout en œuvre pour bien accompagner vos collaborateurs et réduire leur « dépendance » à leur véhicule.

Soignez votre communication interne

Si vous voulez vraiment réduire votre empreinte carbone, il va falloir faire preuve de pédagogie et fédérer toutes vos équipes autour de cet objectif commun. Réunion, infographie publiée sur votre intranet, vidéo explicative ou encore mails d’information : il existe de nombreux moyens pour faire prendre conscience à vos collaborateurs qu’il est temps de protéger la planète… Et qu’ils sont tout à fait capable d’agir à leur propre niveau, en optant simplement pour des moyens de transport plus « green » comme :

  • la marche à pied ou le vélo pour les trajets courts. Ce qui permet en plus de lutter contre la sédentarité. Autant dire que ces solutions sont aussi bonnes pour la planète que pour la santé ;
  • le bus, le tramway, le métro, le train ou le covoiturage pour les trajets plus longs. Voire un mix de ces solutions car rien n’interdit d’utiliser plusieurs moyens de transport durant un même trajet ! L’idée maîtresse restant d’éviter au maximum les trajets en solo dans des voitures polluantes (diesel, essence).
Les trajets en solo doivent être évités à tout prix !

Au besoin, il existe aussi des séminaires ou des ateliers conçus spécifiquement pour apprendre à vos collaborateurs à réduire leur empreinte carbone. Comme les ateliers proposés par 2tonnes ou par la Fresque du climat.

N’hésitez pas également à ajouter des éléments de gamification à votre campagne de communication. Pourquoi ne pas lancer un challenge équipe contre équipe par exemple, pour inciter vos collaborateurs à éviter au maximum les « trajets solo en voiture » pendant un mois ? Vous pouvez même remettre un véritable prix à l’équipe gagnante pour les motiver davantage !

Proposez des moyens de déplacement moins polluants à vos collaborateurs en travail hybride pour réduire leur impact environnemental

Inciter vos collaborateurs à privilégier le bus, le vélo, le train ou encore le covoiturage pour réduire leur impact carbone, c’est déjà une très bonne chose. Mais vous obtiendrez de bien meilleurs résultats en leur donnant les moyens de le faire.

Pour cela vous pouvez, par exemple :

  • mettre une flotte de vélos électriques à la disposition de vos collaborateurs. Bien entendu, vous pouvez aussi opter pour des voitures électriques, mais cela demande un plus gros budget ;
  • verser une prime de transport (pour les frais de carburant en cas de covoiturage domicile-bureau par exemple ou pour les frais d’alimentation d’un véhicule électrique), une indemnité kilométrique ou encore prendre en charge à 100% l’abonnement Navigo de vos salariés… Au lieu des 50% obligatoires ! Nous rappelons en effet que les employeurs sont tenus de prendre en charge 50% des frais en cas d’abonnement à la RATP, à la SNCF ou toute autre entreprise de transport public. Mais rien de leur interdit de participer davantage s’ils le souhaitent et s’ils disposent des moyens nécessaires ;
  • mettre en place votre propre système de covoiturage en interne ou souscrire à une offre de covoiturage ouverte aux entreprises comme celle de Karot par exemple.
Le covoiturage reste une bonne méthode pour réduire l'impact environnemental de votre entreprise !

Revoyez la répartition des jours télétravaillés si besoin

Dans le service compta Marie se rend seulement au bureau le lundi et le jeudi. Pierre, qui vit à 2 rues de chez elle, travaille aussi dans votre entreprise mais il s’y rend seulement le mardi et le vendredi… Vous voyez où est le problème ? Même si le covoiturage peut être une très bonne solution pour réduire l’émission de GES, il n’est pas toujours évident à mettre en place pour les trajets domicile-bureau des travailleurs hybrides.

Il pourrait donc être intéressant d’harmoniser les plannings. Histoire de permettre aux « voisins » de venir travailler ensemble ! Pour cela, nous vous conseillons d’en discuter calmement avec les collaborateurs en question en amont. Mieux vaut en effet obtenir leur accord pour que tout se déroule bien. Ce qui sera beaucoup plus facile à faire si vous les avez déjà suffisamment sensibilisés à votre démarche RSE…

Conseil bonus : n’oubliez pas de communiquer autour de vos résultats… Mais faites-le avec doigté !

Last but not least, nous vous conseillons également d’évaluer les résultats de votre stratégie et de communiquer dessus :

  • en interne. Vos collaborateurs seront sans doute ravis de constater que leurs efforts portent leurs fruits. Cela les motivera à garder de saines habitudes. Voire même à chercher de nouvelles idées pour réduire encore davantage leur propre empreinte carbone ;
  • en externe, en mettant bien en valeur les efforts de vos collaborateurs sur votre site et vos réseaux sociaux. Au besoin, vous pouvez même interviewer certains d’entre eux sur le sujet ! Nul doute que cela renforcera leur engagement. En effet, tout le monde apprécie de voir ses mérites reconnus publiquement. De plus, cela devrait aussi vous permettre d’optimiser votre image de marque auprès du grand public… Et des candidats potentiels !

Peur d’être accusé de faire du greenwashing ? C’est compréhensible. Après tout, de nombreuses marques en ont été déjà été accusées, à tort ou à raison. Comme H&M par exemple !

Cela étant dit, la RSE est devenue tellement importante qu’il devient pratiquement impossible de ne pas communiquer à son sujet. De plus, il faut reconnaître que ce sont souvent les entreprises qui « survendent » leurs actions qui sont prises dans la tourmente…

Ce qui a agacé chez H&M, c’est la distorsion entre son discours et la réalité : l’enseigne reste un producteur de « fast-fashion », c’est sa raison d’être. Même en utilisant des fibres recyclées, produire toujours plus, toujours moins cher, reste une activité extrêmement polluante. Pourquoi ne pas tout simplement l’assumer, et reconnaître les limites de ses initiatives « green » ? Le grand public est bien conscient qu’il est impossible à un être humain, n’importe lequel, d’atteindre le « zéro pollution ». Ce qu’il n’accepte pas, c’est qu’on cherche à lui mentir, à lui «survendre » une action RSE.

Source : agence Beyond, « Communication RSE : comment éviter l’accusation de greenwashing ? « 

Comment en parler alors ?

En pratique, les entreprises qui reconnaissent humblement qu’elles ont encore beaucoup de chemin à accomplir connaissent plus de succès. L’Occitane par exemple n’a pas hésité à expliquer pourquoi elle renonçait aux matériaux biosourcés pour ses emballages. Et son discours a été très bien accueilli !

Bref : les consommateurs ne croient pas aux « super-héros de l’environnement ».

Ne survendez pas vos actions RSE pour éviter les accusations de greenwashing !

En revanche, ils apprécient les marques honnêtes, qui n’ont pas peur de reconnaître qu’elles ne sont pas parfaites. Cela constituerait donc une approche intéressante pour votre campagne de communication autour de la réduction de votre empreinte carbone !

Indiquez clairement les résultats obtenus avec l’aide de tous vos collaborateurs, tout en reconnaissant que vous avez encore des progrès à faire sur tel point pour réduire votre impact environnemental, que vous travaillez d’ailleurs sur telle piste pour y arriver, etc. N’ayez pas peur d’admettre que certains problèmes sont encore difficiles à corriger. Les consommateurs retiendront que vous faites des efforts louables pour améliorer les choses et au final, c’est ça qui compte à leurs yeux !

Pour aller plus loin

Même si nous vous avons déjà présenté ses principaux enseignements, nous vous invitons à consulter l’infographie de M2050 by Lyko. Vous y trouverez des informations complémentaires sur le développement du travail hybride à travers le monde !

Besoin d’aide pour optimiser votre démarche RSE ? Dans ce cas, pourquoi ne pas envisager une formation en ligne ? Cela vous permettrait d’acquérir les compétences nécessaires – ou de les faire acquérir à l’un de vos collaborateurs – sans avoir même besoin de vous déplacer. Top si vous avez un emploi du temps serré ! Autre avantage : vous pouvez commencer une formation en ligne à n’importe quel moment de l’année !

En pratique, il existe des formations RSE adaptées à tous les besoins. Cette formation courte en démarche RSE, par exemple, enseigne l’essentiel à savoir sur le bilan carbone, les écogestes, la mise en place d’une démarche d’achats responsables, etc. Bref : elle est parfaitement adaptée aux dirigeants d’entreprise ou encore aux DRH qui souhaitent maîtriser les bases de la RSE.

Mais il existe aussi des formations approfondies, comme l’Executive MBA Management des RH et projets RSE, destiné à toute personne souhaitant atteindre un poste d’encadrement dans les Ressources Humaines !

Enfin, retenez également qu’il existe plusieurs moyens de financer votre formation (ex. : CPF, FNE-formation) en fonction de votre situation. N’hésitez pas à contacter nos conseillers pour en savoir plus !

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