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Le burn-out : comment le reconnaître et le gérer dans ses équipes ?

Craint par les managers autant que par leur équipe, le burn-out a de beaux jours devant lui… Loin d’avoir apaisé la situation, la crise du Covid-19 a, au contraire, augmenté cette tendance. Travail à distance, quête de sens, surmenage, saturation des espaces de soin et développement du e-commerce, autant de facteurs qui facilitent la fatigue des collaborateurs et donc le burn-out. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Comment, en tant que manager, être capable de le repérer, de le gérer, mais aussi de prévenir les risques ? On fait le point dans cet article. 

Le burn-out : qu’est-ce que c’est ? 

Le burn-out, terme anglo-saxon, peut être traduit en français par le “syndrome de l’épuisement professionnel”. Si le terme anglais a été popularisé par nos confrères américains, en connaître la définition française permet de nous éclairer sur ce qu’il revêt exactement. En effet, l’épuisement serait à la clé d’un surmenage professionnel. Il d’ailleurs été définit en 2001, dans l’ouvrage Introduction to special issue on burnout and health par ses auteurs Schaufeli et Greenglass comme :

« un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel »

Schaufeli et Greenglass

Selon la Haute autorité de santé (HAS), le burn-out serait un “ensemble syndromique nécessitant un diagnostic”. Si le syndrome de l’épuisement professionnel n’est pas une maladie caractérisée, certains symptômes peuvent témoigner de son apparition chez un sujet. Ils peuvent être :

  • émotionnels : anxiété, tristesse, troubles de la mémoire ou de l’attention, etc. 
  • comportementaux ou interpersonnels : isolement social, violence, agressivité, paranoïa, addictions, etc.
  • motivationnels ou liés à l’attitude : désengagement des centres d’intérêt ou de l’univers professionnel, doutes sur ses capacités, syndrome de l’imposteur, etc. 
  • physiques : troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques, vertiges, troubles de l’alimentation (anorexie), etc.

Vous l’aurez compris, les symptômes du burn-out sont très variés et peuvent toucher à différents aspects de l’individu. La démarche diagnostique est alors très importante, d’autant plus qu’elle permet de repérer d’éventuelles maladies sous-jacentes : trouble anxieux, trouble dépressif, trouble anxieux-dépressif… Tout cela fait donc du burn-out au travail un état à prendre particulièrement au sérieux

Le burn-out : le mal du siècle ? 

Si vous ne l’avez pas vécu vous-même, vous connaissez sans doute quelqu’un (famille, amis, collègues) qui a déjà été concerné par le burn-out. Et pour cause ! Selon Patrick Légeron, coauteur du rapport de l’Académie nationale de médecine sur le burn-out publié en 2016 pour le magazine Challenges

“Dans notre monde en mutation, 25% des salariés sont considérés en état d’hyper stress. Santé Publique France évalue à 500 000 par an le nombre de personnes qui présentent une pathologie mentale liée au travail dans notre pays.”

Des chiffres loin d’être réjouissants, mais loin d’être irréversibles. Toujours selon Patrick Légeron, qui s’appuie cette fois sur la Harvard Business Review, “dans un monde en mutation, ce qui prime, c’est une présence managériale active”. Ainsi, un bon management pourrait prévenir, en grande partie, les risques de burn-out. Après lecture de cet article, vous aurez toutes les clés en main pour prévenir et accompagner le burn-out dans vos équipes. 

Attention, sachez que les managers de proximité et les cadres (plus que les dirigeants) sont particulièrement à risque, alors n’oubliez pas de vous préserver 💪

Il est important de prendre soin de vous en tant que manager pour éviter d'être vous-même victime de burn-out.

L’impact de la Covid-19 sur le burn-out en entreprise 

Dès 2016, Patrick Légeron parlait de monde en mutation et de son impact sur l’hyper stress. Et en parlant de mutation, force est de constater que ces dernières années ont été intenses à ce sujet ! C’est donc sans surprise que nous pouvons constater un impact important de la crise de la Covid-19 sur le burn out. 

Selon le baromètre publié l’automne dernier par le cabinet Empreinte Humaine, les cas de burn out auraient augmenté de 25% depuis 2019. En effet, depuis le printemps 2021 le nombre de cas aurait drastiquement augmenté pour culminer à 2,5 millions de salariés épuisés professionnellement. Cette augmentation peut être expliquée notamment par l’amplitude des horaires plus importante avec le télétravail, mais aussi par la difficulté à tracer une frontière claire entre vie professionnelle et vie privée. De plus, avec le travail à distance, les salariés subissent une perte de sens, c’est-à-dire qu’ils expérimentent un décalage entre leurs attentes et la réalité de leur poste. 

Repérer les signes d’un burn-out chez un collaborateur 

Dans ce contexte, le burn-out est de plus en plus commun et vous en ferez sûrement l’expérience dans vos équipes si ce n’est pas déjà le cas. Et les conséquences en termes de ressources humaines peuvent être difficiles : arrêts maladies, démissions, conflicts au travail, etc.

Il est donc essentiel d’en repérer les signes en amont pour accompagner votre équipe afin d’en prévenir les risques. pas d’inquiétude, il est tout à fait possible de l’identifier dès lors qu’on connait les 4 phases d’alerte d’un burn-out.

La phase d’alarme 

Elle est caractérisée par un sentiment de surcharge au travail. Celle-ci apparaît après une période d’hyperactivité dans laquelle votre collaborateur s’est démené. Pourtant, à la suite de cela, il ressent un profond mal-être. Ce sentiment peut être extériorisé à travers divers maux : douleurs au dos, mal de tête, irritabilité… 

La phase de résistance

De plus en plus fatigué, votre collaborateur semble de moins en moins efficace. Il entre alors dans un cercle vicieux qui entrecoupé de période d’hyperactivité et d’acharnement. C’est pendant cette phase que le salarié laisse entrevoir les premiers signes de désocialisation, au travail mais aussi dans l’intimité. 

La phase de rupture 

Embourbé dans un engrenage, le collaborateur voit ses efforts de moins en moins reconnus. À partir de là, il commence peu à peu à perdre espoir et amorce alors la phase de rupture. Dans cette phase, on peut noter une nette diminution de la confiance et de l’estime de lui du salarié. Si un collaborateur est déjà dans cette phase, proposez-lui votre aide au plus vite ! En effet, cette usure professionnelle peut engendrer des effets sur la santé mentale et physique du sujet, pouvant aller jusqu’à des envies suicidaires.

Le burn-out

Après ces phases annonciatrices, si elles ne sont pas suffisamment prises en considération, le burn-out s’installe. A ce stade, le salarié subit une grande souffrance exprimée par un état dépressif, des crises de panique, des violences verbales ou physiques, etc. 

Au stade burn-out, le salarié subit une grande souffrance exprimée par un état dépressif, des crises de panique, des violences verbales ou physiques, etc.

La prévention des risques de burn-out

Pour éviter d’en arriver jusqu’au burn-out, le premier outil à votre disposition en tant que manager est la prévention. Et cela a directement à voir avec l’environnement de travail de vos équipes ! En effet, c’est à vous d’instaurer un cadre qui empêche le surmenage en veillant à plusieurs éléments : 

  • le bon équilibre entre la vie professionnelle et personnelle de votre équipe
  • la valorisation des compétences et es accomplissement de chacun 
  • une priorisation des tâches cohérentes 
  • une bonne communication entre les différents acteurs d’un projet 
  • accepter de couper les ponts pendant les temps de repos

Mais concrètement ?

Ces points d’attention sont valables tant en présentiel qu’en télétravail. Il est peut ainsi être utile de se former aux techniques de management à distance. Cela peut paraître un vaste chantier et si vous ne savez pas par où commencer, n’hésitez pas à demander leur avis aux premiers concernés : votre équipe ! Vous pouvez par exemple prévoir sur le temps de travail une réunion avec tous les acteurs de votre projet, ou bien leur soumettre une boîte à idées anonyme. Cela leur permettra de donner leur avis sur autant de questions que vous aurez prédéfini : comment améliorer la qualité de vie au travail ? Est-ce que la priorisation des tâches actuelle est adaptée ? Comment améliorer la cohésion d’équipe et la communication entre chacun ?

Les réponses à ces questions vous donneront de premières pistes solides pour faire de l’environnement de votre équipe, un cadre favorisant le bien-être. 

Malgré tout, veiller au bon fonctionnement d’un projet peut déjà vous prendre beaucoup de temps et d’énergie que vous ne pouvez pas consacrer au cadre de travail. Dans ce cas, appuyez-vous sur l’aide votre Chief happiness officer ! Et si votre entreprise n’en a pas pour le moment, n’hésitez pas à soumettre cette idée à la direction, cela témoignera de votre bon management 😉 

Comment réagir en cas de burn-out

En dépit de tous vos efforts pour créer un cadre bienveillant et motivant pour votre équipe, un collaborateur est en proie au burn-out, pas de panique. Soutenir un collaborateur peut s’avérer délicat, mais il existe des clés pour prendre la situation en main.

Tout d’abord, dès les premiers signes de burn-out identifiés, vous devrez prévenir la Direction des ressources humaines. Avec le DRH, vous pourrez revoir ensemble l’emploi du temps de votre collaborateur pour éviter de le surmener. 

Dans un même temps, il convient de faire un point avec la personne concernée pour lui demander comment il vit sa charge de travail. S’il rencontre effectivement des difficultés, n’hésitez pas à lui demander très clairement ce que vous pouvez faire pour améliorer son ressenti. Rappelez-lui aussi qu’il existe des solutions concrètes pour améliorer l’organisation de ses tâches et que vous êtes là pour l’aider. Priorisez ensemble ses échéances en remettant de l’ordre entre le court et le moyen terme. En période de surmenage, il peut être extrêmement difficile d’y voir clair, et les salariés peuvent facilement se sentir dépassés. Proposez votre aide !

En période de burn-out, il peut être extrêmement difficile d’y voir clair, et les salariés peuvent facilement se sentir dépassés. Proposez votre aide !

Et dans le cas d’un arrêt maladie ?

En cas de burn-out, l’arrêt maladie est souvent inévitable. Laissez-faire, votre collaborateur a besoin de prendre de la distance pour sortir de cet état ! Respectez ce besoin et ne reprenez pas contact avec lui avant quelques semaines, pour lui demander de ses nouvelles en toute bienveillance 😉 

Au retour de votre collaborateur, vous jouerez également un rôle prépondérant dans la réintégration. Pour mener à bien cette entreprise, vous devrez aborder le sujet du burn-out avec la personne qui revient et vous devrez maintenir vos efforts pour favoriser sa réintégration dans l’équipe. N’hésitez pas à faire régulièrement des points avec l’ensemble de votre équipe pour vous assurer du bien-être de chacun et réfléchir ensemble à d’éventuelles améliorations. 

Vous connaissez maintenant tous nos conseils pour identifier, prévenir et réagir face à un burn-out au sein de votre équipe. Cela peut arriver à tout le monde, alors ne paniquez pas et montrez-vous présent pour vos équipes. Un bon management peut prévenir la moitié des burn-out ! Et ne vous oubliez pas non plus, votre bien-être est essentiel et il influe directement sur le moral de vos collaborateurs 🙂

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