D’après une étude réalisée en mars 2018 par l’institut de sondage BVA pour BPI group, les actifs ne sont pas ou peu conscients des mutations professionnelles actuelles et à venir. Pourtant, les risques de perte d’emploi sont élevés pour un grand nombre de métiers. En cause, la digitalisation massive des entreprises et l’automatisation de leurs tâches. Récemment, le COE (Comité d’Orientation de l’emploi) nous informait que 10% des métiers seront détruits et que 50% seront complètement transformés par l’automatisation dans un proche avenir.
De nombreuses études montrent par ailleurs qu’il y aura 10 à 20% de nouveaux métiers d’ici 10 ans. Les actifs doivent donc mettre à profit cette courte période pour se former au numérique ou se reconvertir. La transformation des métiers est en cours depuis l’avènement du digital, mais elle ne va pas s’arrêter là puisque le domaine du numérique évolue constamment. Alors comment se préparer efficacement à ces changements majeurs ? Quels chiffres ont été mis en avant par les dernières études réalisées ? A quoi devons-nous nous attendre ?
Vers une transformation majeure des emplois
Dans un avenir très proche, la majorité des emplois nécessitera d’avoir une formation au digital. En effet, près de 50% des métiers seront transformés par le numérique, d’autres vont disparaître et on envisage 10 à 20% de nouveaux emplois. Aucun secteur ne va y échapper car ces transformations en cours et à venir sont partout. L’acquisition de compétences par la formation doit désormais être une priorité pour les entreprises et les actifs.
Si l’obsolescence des compétences n’était pas aussi rapide par le passé, aujourd’hui ce n’est plus le cas car le numérique accélère ce phénomène. Anticiper est donc la seule solution pour rester employable.
Des changements qui augmentent fortement les risques de perte d’emploi
L’étude de BVA pour BPI group nous informe que 1 salarié sur 3 en France craint de perdre son emploi d’ici 2021. Se sont les salariés des TPE qui se sentent les plus exposés aux risques de perte d’emploi (50% environ). Les cadres sont seulement 33% à craindre de perdre leur employabilité et l’étude révèle que dans le secteur public ils ne sont que 20% à se sentir concernés.
Par ailleurs, l’étude souligne que 77% des salariés croient que les compétences dans leur emploi vont évoluer dans les années à venir. Les plus jeunes et les cadres sont davantage conscients de ces changements (85 et 89% respectivement). Sur le panel des personnes sondées, 1 sur 2 se dit prête à faire face aux évolutions amenées par le digital. Toujours selon l’étude, ils ne sont que 31% d’actifs à avoir suivi une formation au numérique à la demande de leur employeur.
L’automatisation des tâches accélère la transformation ou la disparition des emplois
Selon une étude relativement récente réalisée par l’Institut du futur, une partie importante des métiers de 2030 n’existent pas encore. L’institut a révélé les différentes possibilités d’emplois que l’on pourrait voir émerger grâce aux évolutions du numérique et de l’intelligence artificielle. En voici quelques exemples.
- Le poste de Chef de projet Chatbot (automatisation de la relation client et orientation vers une plateforme e-commerce)
- Le job de Drône Data Analyst (transformation des données terrain pour la maintenance prédictive des installations)
- L’emploi de Designer de Token (assurer le fonctionnement de la blockchain et la convertibilité des tokens sur des plateformes de crypto-monnaie)
- Le poste de Conseiller en productivité des salariés (utiliser le levier du bien-être pour améliorer la productivité des salariés)
- Le job de Curateur Personnel Digital (recommander des applications, des logiciels et outils aux salariés pour les rendre plus efficaces)
- L’emploi de manager funèbre digital (s’assurer de la suppression des données numériques et des informations des personnes décédées en mode gestion de projet)
Il y aura bien plus de nouveaux métiers que cela puisque les études récentes laissent entendre qu’ils représenteront 10 à 20% des emplois d’ici 10 ans. Dans tous les cas, il seront tous orientés d’une manière ou d’une autre vers le digital.
Un décalage profond entre la perception des actifs et la réalité du contexte
D’après l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles qui a mené une enquête rendue publique en juin 2019, la prise de conscience des actifs face à la transformation des métiers est en décalage avec la réalité du contexte. Les actifs se perçoivent comme suffisamment préparés aux changements à venir alors que pour la plupart ils n’ont pas bénéficié d’une formation au numérique ces 3 dernières années. Il est intéressant de rappeler le caractère unique de l’année 2018 en matière d’emploi.
Le taux d’activité n’avait jamais été aussi élevé (la dernière fois c’était en 1975), et 1 actif sur 3 était en transition professionnelle (contre 1 sur 4 en 2017).
Ces deux tendances nous montrent bien que l’évolution des métiers en court s’accélère. D’après l’enquête réalisée, seulement 16 % des actifs les moins qualifiés et des actifs de plus de 40 ans ont conscience des profondes transformations à venir. L’OTP nous révèle également un chiffre inquiétant : 80 % des actifs interrogés pensent que le digital ne va pas impacter leur activité professionnelle. Une donnée en totale opposition avec ce que les experts prévoient pour les 10 ans à venir.
Sur l’ensemble des répondants, seulement 17 % voient la formation professionnelle comme un moyen d’accéder à un nouveau métier. 83 % pensent que la formation sert uniquement à développer de nouvelles compétences pour compléter leur bagage professionnel. La disparition de certains emplois n’est donc pas dans les esprits de la majorité des actifs, autrement ils seraient plus nombreux à voir la formation comme un outil permettant d’apprendre un nouveau métier et de se préparer aux transformations des métiers.
Une vraie urgence à se former pour se préparer aux évolutions à venir
Selon une étude récente du Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop), l’avènement du numérique ne détruit pas les emplois mais les transforment : « pour 4 emplois sur 10 dans l’UE, certaines tâches seront automatisées et nécessiteront de nouvelles compétences pour compléter les technologies de l’Intelligence Artificielle ».
Les diverses études menées ces deux dernières années alertes les français sur un décalage important entre le contexte réel du marché de l’emploi et la perception des salariés quant à leur employabilité dans un environnement digitalisé. Si beaucoup croient qu’ils ne seront pas ou peu impactés par les transformations des métiers dans les années à venir, ce n’est pourtant pas le cas en réalité beaucoup seront touchés. La formation au numérique doit donc être envisagée sérieusement pour acquérir des compétences digitales de plus en plus recherchées par les entreprises.
Alors que faire concrètement ?
Premièrement, les actifs peuvent se renseigner sur leurs droits acquis au titre du CPF (Compte Personnel de Formation) via le CPA (Compte Personnel Activité). En second lieu, il est important d’identifier les besoins de l’entreprise en compétences si on veut maintenir son emploi. Si on est en recherche d’emploi, on identifie les compétences appréciées des recruteurs en fonction de son objectif. Enfin, on peut déjà anticiper les futurs changements en se formant au numérique.
Consultez le guide du CPF pour plus d’informations sur les dispositifs de financement.
Quelles compétences digitales développer ?
Tout va dépendre de l’emploi visé ou de l’évolution de l’entreprise. Si on exerce dans le marketing, une formation en stratégie cross-canal ou en web marketing est idéale. Si le job comprend une dimension relation client importante, une formation email marketing ou relation client digitale sera un réel atout pour le maintien de l’employabilité. Les managers peuvent quant à eux entreprendre une formation en droit du travail dans un monde nouveau ou se former aux nouvelles pratiques du management d’équipe.
Pour les professionnels des Ressources Humaines, une formation en stratégie de recrutement à l’ère du digital est une bonne option. Les compétences en data vizualisation, expérience utilisateur et web conversion, community management et e-commerce sont par ailleurs très recherchées aujourd’hui et le seront encore plus demain.
Les statisticiens prédisent des changements majeurs dans les 10 ans à venir. La transformation des métiers est en cours et devrait prendre un tournant décisif dans des délais très rapprochés. Les entreprises et les actifs doivent prendre conscience de l’urgence qu’il y a à se former au numérique pour ne pas risquer de perdre leur emploi et éviter les difficultés en matière de recherche d’emploi. La formation au digital est aujourd’hui une priorité pour tous, car dans peu de temps 50% des métiers seront transformés, 10 à 20% des emplois seront nouveaux et autant vont disparaître.
Les actifs peuvent mobiliser leur CPF pour anticiper les transformations à venir et suivre une formation digitale. De cette façon, le maintien de l’employabilité sera possible et pour ceux qui souhaitent se reconvertir la recherche d’emploi sera plus facile.