Management des Hommes

Manager en été : gare au biais de surconfiance

manager été biais de surconfiance

Manager durant la période estivale n’est pas une mince affaire. Surtout quand le biais de surconfiance s’ajoute au tableau ! Comment se manifeste-t-il ? En quoi peut-il nuire à la performance de votre équipe ? Nous vous expliquons l’essentiel à savoir pour vous prémunir contre ce biais cognitif cet été.

Le biais de surconfiance, c’est quoi exactement ?

À l’origine, le biais de surconfiance est un biais cognitif, mis en évidence dans le « Journal of Personnality and Social Psychology » en 1999, par les chercheurs américains David Dunning et Justin Kruger. C’est pourquoi on parle aussi d’effet Dunning-Kruger.

Comme son nom le suggère, ce biais se traduit par un excès de confiance en ses capacités ou ses connaissances. Ce qui peut conduire à prendre de (très) mauvaises décisions.

Fun fact : en 1995, un américain a attaqué deux banques après s’être enduit le visage de jus de citron. Interrogé, il affirma avec une assurance désarmante que le jus de citron était censé le rendre « invisible » sur les caméras de sécurité. Etant entendu que le jus de citron peut faire office d’encre invisible sur le papier… C’est cette affaire qui a donné envie aux deux psychologues de se pencher sur le cas de la surconfiance.

Source : Philomonist, « L’homme qui en savait trop »

Bien entendu, il est très rare de croiser des cas aussi « extrêmes » dans le monde du travail. Mais quel que soit le salarié atteint, le biais de surconfiance finit toujours par nuire à l’entreprise d’une manière ou d’une autre. C’est particulièrement vrai quand il s’agit d’un manager, car ses décisions impactent la performance de toute son équipe !

Quelles sont les causes du biais de surconfiance ?

Dans leur étude, David Dunning et Justin Kruger se sont principalement intéressés aux cas des travailleurs peu qualifiés. Un certain nombre d’entre eux semblent en effet souffrir d’un excès de confiance infondé, essentiellement dû à leurs difficultés à s’auto-évaluer.

À l’inverse, les personnes les plus qualifiées ont souvent tendance à douter d’elles-mêmes. Allant même parfois jusqu’à développer un véritable syndrome de l’imposteur. D’où la célèbre conclusion de cette étude : « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance »

L'effet Dunning-Kruger résumé en un schéma avec la montagne de la stupidité, la vallée de l'humilité et le plateau de la consolidation.
Source : Sciences-Fandom

Est-ce à dire que les managers sont à l’abri du danger ? Étant entendu qu’ils font partie des travailleurs les plus qualifiés ? Que nenni ! En réalité, n’importe quel manager peut souffrir d’un excès de confiance en lui (ou en les capacités de son équipe) à un moment ou un autre. En particulier lorsque :

  • le manager vient de recevoir une promotion. Il peut alors avoir envie de faire ses preuves au plus vite et « remettre tout en ordre » maintenant qu’il est aux commandes ;
  • l’entreprise est en pleine période de croissance. À plus forte raison quand il s’agit d’une croissance fulgurante, comme on peut l’observer dans certaines start-ups par exemple.

Deux périodes extrêmement motivantes, deux périodes qui donnent des ailes. Deux périodes qui donnent envie de mener tous ses projets tambour battant… Mais qui peuvent conduire à prendre des décisions déraisonnables. En particulier durant la période estivale, car le biais de surconfiance et l’été ne font vraiment pas bon ménage.

Managers : 3 bonnes raisons de vous méfier particulièrement du biais de surconfiance en été

Les équipes sont réduites

En été, de nombreux salariés – et de nombreux membres de la hiérarchie – partent en vacances. Un manque de « ressources humaines » qui impacte forcément la quantité de travail pouvant être abattue durant la période estivale. Même si vous êtes hyper-motivé(e) vous devez absolument en tenir compte. Ou vos plus beaux projets risquent fort de tomber à l’eau avant la fin de l’été !

La motivation des salariés laisse souvent à désirer en été

Et qui pourrait les en blâmer ? Après des mois de grisaille et de travail, il est tout à fait normal qu’ils aient besoin de repos… Et que leur esprit soit beaucoup plus tourné vers leurs prochaines vacances que vers leur travail. C’est pourquoi la productivité de nombreux salariés baisse dans les jours qui précèdent leur congé…

Et pour ceux qui restent au bureau ? Ce n’est guère mieux : voir leurs collaborateurs partir en congé le sourire aux lèvres alors qu’ils sont « coincés » derrière leur écran, ce n’est guère motivant. Devoir travailler en petit comité avec des délais à rallonge sape encore plus leur motivation. Le coup de grâce ? Le retour au bureau des heureux vacanciers, le teint hâlé par le soleil et des dizaines d’anecdotes amusantes dans leur besace…

Pas simple de rester au bureau quand tous les autres partent en vacances cet été...

Bref : dans un tel contexte, vous aurez le plus grand mal à fédérer votre équipe autour de vos projets. Aussi brillants soient-ils !

Les prestataires externes et les autres partenaires peuvent aussi être absents durant l’été

Quand on cherche à mener à bien un gros projet, tout ne se déroule pas forcément en interne. Vous pouvez aussi avoir besoin de faire appel à vos fournisseurs ou à divers prestataires externes (ex. : rédacteur freelance, graphiste, conseiller en communication, etc.).

Problème : eux aussi partent en vacances en été, ce qui risque fort de vous couper dans votre élan. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles de nombreuses entreprises cherchent à tout prix à boucler leurs plus grands projets AVANT la période estivale.

Quels sont les risques quand un manager cède au biais de surconfiance en été ?

Soyons clairs : le principal risque est de courir à l’échec. Songez en effet que le biais de surconfiance peut vous mener à :

  • fixer des dates complètement irréalistes, compte tenu des absences dans l’équipe durant la période estivale ;
  • démotiver encore plus les collaborateurs présents, qui vont crouler sous une charge de travail bien trop importante pour eux ;
  • perdre la confiance de votre équipe, qui pourrait vous reprocher de l’avoir « malmenée pour rien » durant l’été. Alors qu’il aurait été nettement plus facile et plus rapide de mener ce projet à terme à la rentrée ;
  • gaspiller de l’argent inutilement car vos résultats risquent fort d’être décevants dans une telle situation.

Sans parler du fait que vous risquez vous-même d’être frustré(e) et de perdre votre motivation assez rapidement. Rien de plus rageant que de voir un projet auquel on tient « faire du surplace » !

Comment bien manager vos équipes durant l’été alors ?

Certes, l’activité de l’entreprise tourne au ralenti durant l’été. C’est pourquoi il est vivement recommandé de clore les gros projets en cours avant la période estivale. Et d’attendre la rentrée pour lancer les suivants… Mais l’entreprise n’est pas totalement à l’arrêt pour autant. Il s’agit plutôt de repenser le travail différemment.

De l’organisation avant tout

Qui sera absent ? Pendant combien de temps ? Qui pourra tout de même continuer à avancer sur le dossier X pendant ce temps ? Qui pourra-t-on contacter à la place en cas d’urgence ? Et si vous partez vous-même en vacances cet été, à qui allez-vous pouvoir déléguer vos affaires courantes ? A qui vos collaborateurs pourront-ils poser leurs questions durant votre absence ? Autant de points qu’il faut idéalement régler avant même le début de la période estivale.

Une fois la situation analysée, veillez à ce que tous les membres de votre équipe puissent accéder facilement aux informations indispensables à la bonne marche de l’entreprise. Pour cela, vous pouvez notamment uniformiser les messages d’absence des boîtes mail, en indiquant clairement les congés de chacun et la liste des contacts d’urgence.

Profitez de l’été pour resserrer les liens avec votre équipe

La période estivale est propice à la convivialité. Profitez-en donc pour entretenir les liens avec votre équipe en :

  • prenant des pauses-déjeuner tous ensemble hors du bureau ;
  • proposant des activités de team building (ex. : tournois de bowling, escape games).

Mais vous pourrez aussi renforcer leur motivation et leur sentiment d’appartenance à l’entreprise en restant ouvert à leurs idées ! Après tout, l’entreprise tourne à petit régime. Alors pourquoi ne pas profiter de cette période creuse pour tester tranquillement de nouvelles méthodes de travail par exemple ? Laissez vos collaborateurs vous soumettre leurs idées et testez-les ensemble durant l’été. Celles qui donneront de bons résultats pourront être conservées à la rentrée…

Accompagnez vos collaborateurs à leur retour de congés

Reprendre le rythme après les vacances, ce n’est pas si simple !

Le retour au bureau peut être assez mal vécu : accompagnez donc vos collaborateurs au retour des vacances d'été.
Source : Bob l’Eponge Carrée

Vous avez donc tout intérêt à accompagner vos collaborateurs à leurs retours de congé, si vous souhaitez qu’ils redeviennent productifs au plus vite.

Pour cela, vous pouvez notamment :

  • leur réserver un accueil chaleureux. Un petit mot gentil rend le retour au bureau moins pénible ;
  • organiser une « réunion de reprise » pour les mettre rapidement au courant de l’avancée des missions et sur les évènements qui ont eu lieu durant leur absence ;
  • aider également vos collaborateurs à repérer les tâches urgentes qu’ils doivent traiter en priorité. Et celles qu’ils peuvent repousser pour le moment…

Aidez vos collaborateurs à monter en compétences

La motivation et l’engagement de vos collaborateurs chutent durant l’été ? Qu’à cela ne tienne ! Vous pouvez raviver leur intérêt en parlant de leurs possibilités d’évolution professionnelle ET en leur donnant les moyens d’arriver à leurs fins. Grâce à une « formation sur le tas » par exemple, en leur proposant de s’occuper des tâches laissées en suspens par leurs collaborateurs plus expérimentés.

« Veillez simplement à ne pas surcharger le remplaçant de l’employé en congé et à lui apporter un soutien adéquat, car personne ne doit se sentir épuisé ni multiplier par deux sa charge de travail »

souligne le Dr Sherman, directeur en chef des sciences, chez Hogan Assessments et animateur de The Science of Personality Podcast, dans une interview pour l’ADN Data.

Mais cela peut prendre aussi la forme d’une formation professionnelle classique !

Oui, on peut se former même en plein été

Il est vrai que la plupart des formations en présentiel débutent plutôt à la rentrée de septembre. Mais ce n’est pas du tout le cas des formations e-learning ! En effet, les formations 100% en ligne peuvent être commencées à n’importe quel moment de l’année. Y compris durant la période estivale.

Cela peut ainsi donner l’occasion à l’un de vos collaborateurs d’améliorer son anglais commercial par exemple. Ou encore d’acquérir des compétences en stratégie de contenu !

La formation : également un atout si vous avez l’impression que l’un de vos collaborateurs souffre d’un biais de surconfiance

Comme dit plus haut, le biais de surconfiance s’observe souvent chez les travailleurs peu qualifiés. Une nouvelle recrue prend tout le monde de haut au bureau ? Elle donne l’impression de « tout savoir mieux que les autres » ? Elle n’hésite pas à remettre en question les compétences de collaborateurs nettement plus expérimentés ? Dans ce cas, elle souffre sans doute effectivement d’un excès de confiance en elle.

1er problème : cela va vite créer une très mauvaise ambiance dans l’équipe. Sans parler du fait qu’elle peut également pousser les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur à douter encore plus d’elles-mêmes… Alors qu’en réalité elles sont nettement plus douées que la nouvelle recrue.

Le biais de surconfiance, c'est un peu le contraire du syndrome de l'imposteur.
Source : Programme Eve

2nd problème : s’il s’agit bel et bien d’un biais de surconfiance, elle n’a absolument pas conscience de son état. Ce qui ne va pas faciliter la conversation ! Fort heureusement, il est possible de l’accompagner gentiment et de l’aider à s’améliorer en lui faisant régulièrement des feedbacks sur son travail… ET en lui proposant une formation adaptée à sa situation.

En acquérant de nouvelles compétences, elle se rendra compte d’elle-même que ce qu’elle faisait jusqu’ici n’était pas aussi « parfait » que ce qu’elle croyait. En règle générale, cela résout le problème de lui-même. Et en prime, vous gagnez une nouvelle recrue bien plus qualifiée et performante que par le passé.

Et si vous profitiez également de l’été pour optimiser vos compétences managériales ?

Dernier conseil pour conclure : ne vous oubliez pas ! Vous aussi, vous pouvez profiter de cette période creuse pour suivre une formation en ligne intéressante.

Vous pourriez en profiter pour vous former aux toutes nouvelles tendances du management par exemple.

Ou encore pour vous former au management interculturel, afin de mieux gérer une équipe internationale !

Certes, se former a un coût, mais n’oubliez pas qu’il existe de nombreux dispositifs de financement pour les formations professionnelles. Comme votre CPF (Compte Personnel de Formation) et le Plan de Développement des Compétences de votre entreprise par exemple. Il s’agit seulement de choisir les bons dispositifs en fonction de votre situation et de la nature de votre formation.

Au besoin, n’hésitez pas à demander directement l’aide de nos conseillers. Ils peuvent vous renseigner et même vous accompagner dans vos démarches pour faire financer votre formation en ligne !

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