Efficacité professionnelle

Être un(e) équilibriste entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle

Alors que les nouvelles technologies nous permettent d’être connectés partout et tout le temps, elles nous permettent aussi de travailler d’à peu près partout… et tout le temps. On se retrouve ainsi à répondre à des mails le soir en rentrant ou pendant les vacances. Pas facile dans ce contexte de mettre une frontière claire entre vie professionnelle et vie personnelle. De même, des initiatives comme le télétravail, même si elles nous facilitent la vie, rendent cette frontière de plus en plus mince.

Mais comment faire pour trouver le juste équilibre entre développement de carrière et vie de famille ? Entre avoir une vie sociale remplie et avoir un job qui nous passionne ? Voici quelques pièges à éviter et conseils pour y parvenir car oui, ce juste équilibre existe bel et bien.

Une envie qui touche tout le monde

Si pendant longtemps, on a pu penser que l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle était plutôt recherché par les femmes souhaitant concilier carrière et vie de famille, on constate aujourd’hui que les hommes ont eux aussi cette attente.
D’après le rapport de Malt sur les grandes tendances du travail pour 2019, la question de l’équilibre entre carrière et vie de famille ne sera bientôt plus une question uniquement féminine. L’allongement du congé paternité est d’ailleurs une question qui a beaucoup été abordée en 2018 dans les débats sur le travail. Les hommes sont en effet de plus en plus nombreux à vouloir équilibrer leur vie professionnelle et leur vie de famille. En 2018, un rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) remis au gouvernement préconise d’allonger le congé paternité (de 11 jours, actuellement) de 2 ou 3 semaines et même d’en rendre une partie obligatoire. Ce rapport montre qu’actuellement, 7 pères sur 10 prennent un congé paternité de 11 jours. 2019 pourrait être une année décisive pour les hommes.

Les entreprises sont d’ailleurs toujours plus nombreuses à offrir des congés plus longs aux pères et elles devraient continuer à l’être tant c’est une demande sociétale de plus en plus forte.

Utiliser votre droit à la déconnexion

Dans le cadre de la loi travail de 2016, un droit à la déconnexion a été mis en place. L’un des objectifs de cette loi était justement d’adapter le droit du travail à l’ère du digital et de permettre aux salariés de concilier vie personnelle et vie professionnelle, tout en luttant contre les risques de burn-out. Pour cela, ils doivent avoir la possibilité de ne pas se connecter aux outils numériques et de ne pas être contacté par leur employeur en dehors de leur temps de travail (congés payés, jours de RTT, week-end, soirées…).

A noter toutefois, il n’existe pas de définition claire et précise de ce droit à la déconnexion dans la mesure où il n’est écrit ni dans la loi ni dans le code du Travail. C’est principalement aux entreprises de définir les modalités de ce droit à la déconnexion, en rédigeant une charte qui leur est propre après avis du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel. Si le droit à la déconnexion a le mérite d’exister, il reste encore flou et sa mise en place n’est pas encore une obligation. À chaque salarié donc, d’en avoir conscience pour ne pas se laisser envahir par le travail dans sa vie personnelle.
Facile à dire quand on sait que 10% des français se connectent plusieurs fois par jour pour travailler pendant leurs congés et que 23% le font de temps en temps. Aussi, 21,4% d’entre eux iraient même jusqu’à culpabiliser un peu de ne pas se connecter pour travailler pendant leurs vacances.

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Source : statista

De façon plus précise, selon un sondage réalisé par Statista sur la déconnexion pendant les vacances, ils seraient 62 % à répondre aux appels et aux e-mails professionnels pendant leurs congés et 42 % à consulter leurs e-mails plusieurs fois par jour.

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Source image : Statista

Des chiffres qui démontrent que le droit à la déconnexion est loin d’être appliqué par tous, même si cela semble être l’une des bases essentielle pour un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

En finir avec le présentéisme

C’est l’un des maux qui empêche le bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, ce temps que l’on passe au bureau à littéralement ne rien faire ou bien à gérer des choses personnelles. Ce mal typiquement français touche beaucoup de sociétés où l’on a même tendance à entendre, dans les open spaces, des phrases comme “18h ? Bah alors, tu as pris ton après-midi ?”.

La notion de présentéisme a été théorisée aux États-Unis, en opposition à l’absentéisme pour caractériser une situation où un salarié est physiquement présent sur son lieu de travail alors que son état physique, mental ou sa motivation ne lui permettent pas d’être pleinement productif. Qui n’a jamais pris ses rendez-vous personnels ou même réservé ses vacances pendant ses heures de travail ?  

Le présentéisme peut prendre différentes formes :

  • Il peut-être lié à une démotivation. C’est ce que l’on appelle le présentéisme contemplatif, lorsque le salarié est présent au travail mais ne travaille pas dans les faits. Il se fait alors oublier pour ne pas avoir de tâches à réaliser.
  • Il existe aussi le présentéisme stratégique qui consiste à être présent pour se faire bien voir par sa hiérarchie et démontrer sa motivation.
  • Le culte de la perfection peut lui aussi entraîner une forme de présentéisme qui va obliger le salarié à faire des heures supplémentaires alors qu’il est déjà fatigué. Il peut aussi être subi à cause d’une charge de travail trop importante ou d’une mauvaise organisation interne.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le présentéisme est beaucoup plus courant que l’absentéisme. De plus, il est invisible, ce qui le rend moins considéré mais représente pourtant un coût non négligeable pour l’entreprise comme pour le salarié. D’abord parce que le présentéisme n’est pas du tout synonyme de productivité, bien au contraire. Il pourrait même engendrer des burn-out qui, à terme, entraînent eux-mêmes des arrêts maladie souvent très longs. Ensuite parce qu’il peut nuire à l’image de l’entreprise et à celle de la marque employeur. Les clients sont en effet de plus en plus sensibles à la manière dont les entreprises traitent leurs salariés et à leur qualité de vie au travail.

Dans certains pays comme le Danemark, la Suisse ou les États-Unis, c’est tout le contraire. En effet, celui qui reste au bureau après les horaires officiels est mal vu. On lui reprochera de manquer d’organisation, de passer trop de temps sur les réseaux sociaux au lieu de travailler, voire même de négliger son couple ou ses enfants.

Mais comment en finir avec le présentéisme quand il s’agit d’un tel trait culturel ? Des choses simples peuvent être facilement mises en place dans la vie quotidienne du bureau. En tant que manager, vous pouvez par exemple :

  • Déterminer des heures d’ouverture et de fermeture de vos locaux pour éviter à vos collaborateurs de rester après 18h30 par exemple.
  • Rédiger une charte claire d’un droit à la déconnexion, par exemple en interdisant l’envoi d’e-mails le soir et le week-end
  • Ne pas accepter de réunions après 17h
  • Autoriser le télétravail pour proposer une alternative à l’absence totale
  • Former vos collaborateurs à l’identification de signes révélateurs d’une charge de travail importante : heures supplémentaires récurrentes, explosion des comptes épargne-temps, report de congés…

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Source image : Asys

Adopter une organisation

Il y a des jours où l’on arrive au bureau avec une seule envie : celle de procrastiner. Ainsi, on s’y autorise une heure ou deux, qui deviennent parfois trois ou quatre heures et qui nous oblige à rester plus tard le soir pour boucler sa journée. Pour éviter que ce genre de situations n’arrive, vous devez adopter une organisation et surtout, vous y tenir !

  • En trouvant la bonne organisation : Adopter une organisation est souvent facile à dire mais pas toujours simple dans les faits. Celle des autres n’est pas forcément celle qui nous convient le mieux. Le secret est donc de définir la sienne, en comprenant quel est notre rythme idéal. Inutile de s’imposer des réveils à l’aube si vous n’êtes définitivement pas quelqu’un de très matinal. A l’inverse, si vous vous sentez beaucoup plus efficace en matinée, faites en sorte d’arriver tôt au bureau, pour repartir tout aussi tôt le soir.
  • En apprenant à hiérarchiser : Trouver la bonne organisation c’est aussi et surtout apprendre à hiérarchiser. En effet, on se sent parfois submerger par les tâches professionnelles ou personnelles sans trop savoir par où commencer. Cette quantité de tâches peut faire peur et même pousser certains d’entre nous à être incapables de faire quoi que ce soit et à mettre en place quelque organisation que ce soit. Tout ce que vous devez faire n’est pas forcément à réaliser dans l’immédiat. C’est ce que montre la matrice d’Eisenhower. Certaines choses peuvent attendre, parfois même plusieurs jours. L’important, c’est de hiérarchiser les tâches selon leur urgence et leur degré d’importance. De là, vous pourrez aussi définir si elles sont à faire, à déléguer, à planifier ou tout simplement à éliminer.
  • En apprenant à dire non : Si cela peut paraître difficile dans le monde du travail, il n’en reste pas moins nécessaire. Il ne s’agit évidemment pas de dire non à tout mais d’accepter ses limites et de ne pas accepter le dossier qui fera déborder le vase et vous rendra moins efficace sur l’ensemble de vos autres projets. En effet, pensez au fait que ce projet pourrait bien être celui que vous allez devoir faire déborder sur votre vie personnelle pour le mener à bien. Or, ce n’est pas l‘idée ! Dire non peut aussi passer par le fait de déléguer. En effet, si l’on a tendance à penser, surtout lorsque nous sommes “sous l’eau”, que former quelqu’un va nous faire perdre du temps c’est en fait tout le contraire. Si cela peut en effet vous prendre un peu de temps au départ, ce seront ensuite une charge mentale et des tâches en moins.
  • En utilisant des outils : Pour vous aider à maintenir l’organisation que vous aurez définie, des outils peuvent vous aider. Au-delà de la traditionnelle « to do list », le bullet journal (aussi appelé Bujo) vous aidera à vous fixer des objectifs quotidiens et personnalisables. Il vous permettra aussi de mieux visualiser les tâches à réaliser en vous donnant une vue globale de votre journée ou de votre semaine à venir, tant sur le plan personnel que professionnel. L’important est surtout d’intégrer des plages horaires pour votre temps personnel dans votre agenda car prendre du temps pour soi, ça s’organise !


Source image : Place des talents

Faites une pause et fixez vous des limites

Qui a dit que nous étions capable de travailler 8h par jour non stop, 7 jours sur 7 ? Personne évidemment car nous ne sommes pas des robots. Faire des pauses est donc essentiel pour favoriser un bon équilibre. Et cela commence par poser ses congés et ses RTT car oui, ils sont là pour ça. Trop de salariés ont encore tendance à les reporter à cause de leur charge de travail ou par surinvestissement.

Pourtant, faire une pause et vous aérer la tête, aller faire du sport ou simplement vous balader et passer du temps en famille vous rendra beaucoup plus efficace dans votre travail. Et c’est là que commence justement le parfait équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

De plus en plus de professionnels ayant des postes à responsabilité se fixent justement pour objectif d’atteindre l’équilibre entre vie pro et vie perso, en parvenant à réaliser des projets personnels, à se former à de nouvelles compétences et même à évoluer dans leur carrière. Les nouvelles technologies pourraient même potentiellement nous aider à y parvenir en nous faisant gagner un temps précieux !

« La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ». Albert Einstein

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