Ces dix dernières années ont vu la montée en puissance du e-commerce et la création de nouveaux emplois dans le secteur marketing, avec pour objectif d’améliorer les usages de la vente en ligne.
Selon l’institut YouGov, ces spécialisations et l’évolution de la société quant aux pratiques d’achat sur Internet font qu’aujourd’hui près de 90% des Français effectuent des achats de produits ou services sur Internet.
Ces nouvelles habitudes de consommation entraînent bien entendu de nouvelles attentes chez les consommateurs (service personnalisé, rapidité, simplicité d’utilisation) et de nouveaux besoins au sein des entreprises (communication digitale, récolte et analyse de données émises par les utilisateurs, référencement, etc.). De plus, la protection des données personnelles et une communication transparente à ce sujet doivent aujourd’hui faire partie de la stratégie des marques.
Pour répondre à toutes ces attentes tout en soutenant la croissance des entreprises, on retrouve en première ligne les nouvelles technologies et le digital.
Le digital représente, pour 4 Français sur 10, les « métiers de demain » (40%) après la santé (52%) et l’écologie (47%). En France, on estime à 80 000 le nombre d’emplois non pourvus dans le digital, un fait dû au manque de professionnels suffisamment spécialisés – Institut YouGov
Résultat : les entreprises s’arrachent des profils comme les spécialistes de la data, les chargés d’e-réputation, les designers UX ou encore les digital brand manager. Tous les secteurs sont concernés, comme par exemple les banques qui ont vu l’émergence d’une nouvelle concurrence avec des acteurs venus disrupter les établissements financiers traditionnels et des startups spécialisées dans les fintech, ou encore l’industrie qui souhaitent utiliser le digital pour améliorer la productivité.
Seulement, les technologies ont l’habitude de ne pas attendre les réformes et l’adaptation politique, elles vont toujours plus vite et c’est aux femmes et aux hommes qui s’y intéressent de s’adapter, de se former et de monter en compétences. Le meilleur exemple de ce manque de préparation aux « métiers de demain » ?
L’école d’aujourd’hui qui ne forme pas assez aux nouvelles technologies, qu’il s’agisse de technique pour savoir les utiliser ou de compréhension pour mieux les appréhender et cerner leurs enjeux et limites.
Autre preuve ? Les formations dans le domaine ont été mises en place assez tard au sein des écoles spécialisées, de type école de commerce, alors que le digital avait déjà pris une place importante dans notre quotidien depuis quelques années déjà.
Avec 35 000 embauches annuelles selon le BIPE, un cabinet de conseil en stratégie, le digital fait partie des secteurs qui recrutent le plus en France. On peut classer les entreprises qui recrutent en deux catégories distinctes : celles déjà investies dans le numérique qui souhaitent continuer à se renforcer et les sociétés qui sont en pleine mutation digitale.
En plus du profil de développeur très recherché par les entreprises, les fonctions dans le marketing digital sont également convoitées. Aussi, si vous envisagez de vous reconvertir dans le marketing digital, voici un petit tour d’horizon des métiers auxquels vous devez songer.
Le Traffic Manager
Le traffic manager évolue à un poste clé de l’entreprise puisqu’il est chargé d’optimiser les leviers d’acquisition de trafic sur le web en intervenant dans des domaines comme le référencement naturel, les liens sponsorisés, les réseaux sociaux, les partenariats et affiliations dans le but de donner de la visibilité au site web de l’organisation.
En effet, qui dit visibilité dit trafic et donc possibilité d’augmenter le chiffre d’affaires. Il est également chargé de la planification et de l’animation des campagnes publicitaires digitales, de l’affichage des bannières web et de la réservation et de la gestion des emplacements publicitaires. Il peut également intervenir sur les campagnes d’e-mail marketing. Enfin, le traffic manager aime les chiffres et les statistiques puisqu’il doit assurer le reporting des campagnes de communication digitale.
En termes de rémunération, le salaire brut annuel oscille entre 25 000 et 40 000 euros pour un profil junior et entre 40 000 et 60 000 euros pour un collaborateur confirmé en fonction de l’expérience et du volume du trafic à gérer.
Le Chef de Projet e-CRM
Le chef de projet e-CRM, pour Electronic Customer Relationship Management, fait le lien entre les services marketing, informatique et vente et se charge également de la relation avec les visiteurs du site web de l’entreprise. Il connaît bien entendu parfaitement le marché sur lequel il évolue, les tendances et la concurrence.
Son objectif est de comprendre les besoins et motivation des internautes, de les fidéliser et de transformer les visites en actions concrètes (téléchargement d’un livre blanc en échange de coordonnées, achat, prise de contact, etc.) afin de développer les ventes et de générer du profit. Pour ce faire, il travaille sur la connaissance des clients et la mise en place de nouvelles techniques pour recueillir des données précises sur les visiteurs. Il planche sur l’analyse du comportement des internautes et leurs habitudes de navigation, l’automatisation des campagnes marketing grâce aux données recueillies afin de proposer à chaque prospect des produits et services adaptés à ses attentes, et enfin il assure le suivi des actions et le retour sur investissement.
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Le salaire annuel brut d’un chef de Projet e-CRM oscille entre 30 000 et 40 000 euros pour un niveau d’expérience de moins de 3 ans et atteint 40 000 à 50 000 euros pour un profil senior.
Le Community Manager
Le community manager est un emploi qu’on connaît depuis des années, lorsque les entreprises ont pris conscience de l’importance des réseaux sociaux, mais s’avère toujours aussi recherché. Il est le représentant de la marque sur le web et doit tout mettre en œuvre pour faire parler de l’entreprise, de ses services et de ses produits. Pour ce faire, il imagine et applique une stratégie de création et de diffusion de contenu, fédère une communauté d’internautes autour d’un même centre d’intérêt et gère la présence de l’entreprise sur les réseaux sociaux (Instagram, YouTube, Facebook, Twitter) mais aussi les blogs et les forums. Le community manager est aussi le premier contact avec les clients en cas de demande de support ou de service après-vente.
En plus de ses nombreux échanges avec les fans et les clients de la marque, il doit assurer une veille sur le web, être à l’écoute des tendances du marché et veiller à l’e-réputation de l’entreprise en suivant de nombreux sites, forums, blogs et comptes sur les réseaux sociaux. En tant qu’ambassadeur de la marque, il assure le dialogue et intervient aussi en cas de crise en transmettant les messages de l’extérieur vers le service concerné au sein de l’entreprise.
Le salaire du community manager varie entre 25 000 euros et 40 000 euros bruts annuels en fonction de son expérience.
Le Digital Brand Manager
Le digital brand manager s’occupe de la notoriété de l’entreprise sur le web en veillant en permanence à l’e-réputation et à l’image de la marque sur tous les canaux numériques. Il met ainsi en place le plan stratégique de l’image digitale de l’entreprise, fixe des objectifs annuels de visibilité, d’acquisition de nouveaux clients et d’augmentation du chiffre d’affaires et assure son suivi exécutif et sa gestion. Il conçoit les stratégies innovantes à appliquer dans les médias sociaux pour amplifier et maîtriser la notoriété de la marque auprès du public en collaboration avec le community manager.
Il intervient également dans les projets Web avec les équipes techniques pour s’assurer de la bonne adéquation entre les produits commercialisés et les valeurs de l’entreprise. Enfin, il coordonne le travail des prestataires externes comme les rédacteurs, spécialistes SEO, blogueurs ou graphistes. Le métier de digital brand manager est toutefois assez récent et ses fonctions spécifiques ne sont pas encore totalement définies, il peut donc être amené à cumuler des missions d’ordinaire attribuées à d’autres postes (community manager, veilleur e-réputation, etc.)
En moyenne, le digital brand manager touche un salaire de 60 000 euros bruts annuels.
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Le Digital Learning Manager
Le digital learning manager a pour mission de maintenir à jour les compétences numériques de toute l’entreprise. En fonction des besoins de la société, il est en mesure d’animer des sessions de formation ou de faire appel à des prestataires externes qui viendront amener de nouvelles compétences selon un cahier des charges précis. Il connait également des outils de collaboration efficaces comme Slack ou Trello et maîtrise la communication sur les réseaux sociaux.
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Le digital learning manager doit éviter à l’entreprise d’être dépassée par la concurrence dans le domaine du digital mais aussi faire en sorte que tous les collaborateurs maintiennent une bonne employabilité afin de ne pas être dévalués sur le marché du travail. Un bon DLM est polyvalent, fait preuve de pédagogie numérique et dispose d’une solide culture du digital.
Ce profil est très recherché par les recruteurs et le salaire proposé pour un profil junior est de 40 000 euros bruts par an et peut aller de 60 000 à 70 000 euros pour un collaborateur expérimenté.
Le Data Scientist
Le Data Scientist est l’évolution du Data Analyst et a un profil qui plaît particulièrement aux pure players, aux agences marketing, aux banques et aux acteurs de la grande distribution. Le data scientist est un expert de la gestion et de l’analyse de données massives et se charge de croiser les données de l’entreprise avec celles mises à disposition par les services web et les différents supports comme les smartphones et les tablettes. Il imagine ensuite des modèles afin de faire parler ces informations, leur donner du sens et en extraire des indicateurs viables afin d’aider l’entreprise dans sa prise de décision stratégique ou opérationnelle.
Toutefois, le data scientist n’est pas un pur statisticien puisqu’il doit faire preuve de créativité pour trouver de nouveaux modèles d’analyse des données brutes.
Lorsqu’il est rattaché à un service marketing, le data scientist qui a entre 0 et 3 ans d’expérience dispose d’un salaire brut annuel pouvant aller de 45 000 à 65 000 euros tandis qu’un profil senior touche un montant compris entre 65 000 et 85 000 euros.
Le Chef de Projet Web
Le chef de projet Web est chargé de la gestion de tous les projets de création ou de modification de sites web, voire d’applications mobiles. Il est en relation directe avec le client et fait le lien entre celui-ci et les développeurs et les designers. En amont du projet, il s’occupe de la préparation du cahier des charges en fonction des besoins et du budget du client.
Pendant le projet, il assure la coordination entre tous les membres de l’équipe qui participent à la conception du site ou de l’application tout en veillant au respect du cahier des charges, des délais et du budget. Le chef de projet web travaille généralement en agence web ou de communication pour des clients externes mais peut aussi évoluer au sein d’une grande structure.
Le salaire d’un chef de projet web débutant se situe autour de 36 000 euros bruts annuels et peut aller jusqu’à 45 000 bruts annuels pour un profil confirmé.
Le Rédacteur Web
Le rédacteur web est chargé de la conception des textes pour un site web, de la rédaction des fiches produits et de l’animation d’un blog. Son travail est proche de celui d’un journaliste de la presse écrite tout en intégrant des spécificités d’écriture liées au web comme l’intégration de liens hypertextes, de mots-clés, de titres pour le référencement, de photos et de vidéos. Il maîtrise les techniques d’accroche du lecteur et de diffusion du contenu sur les réseaux sociaux.
Le rédacteur web doit effectuer un important travail de préparation en amont de la rédaction : recherches d’informations sur plusieurs sources puis vérification de leur véracité. Il peut travailler en freelance, au sein d’une agence ou dans une entreprise afin de produire des contenus qui serviront la stratégie marketing.
Le salaire d’un rédacteur web varie de 25 000 à 30 000 euros bruts annuels.
Le Référenceur Web
Le référenceur web s’occupe de la stratégie de référencement d’un site internet afin de gagner des visiteurs. Il choisit les mots-clés adéquats pour que les internautes qui les tapent sur les moteurs de recherche soient redirigés vers le site en question. Il travaille généralement avec des rédacteurs web pour lesquels il définit des règles de rédaction, impose parfois un plan et des mots-clés pour améliorer le référencement naturel.
Il est aussi chargé des partenariats avec d’autres sites et blogs pour pratiquer l’échange de liens. Enfin, il analyse les statistiques des visites sur le site, repère les articles qui fonctionnent et suit les tendances en matière de contenus, de mots-clés recherchés sur le web et d’évolution des pratiques.
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Le référenceur web touche un salaire allant de 22 000 euros bruts annuels pour un profil junior à 36 000 euros bruts annuels pour un professionnel confirmé.
Le Designer UX
Le designer UX est la personne chargée de l’expérience utilisateur pour répondre aux attentes des internautes. Il doit ainsi choisir les fonctionnalités et leur disposition dans l’interface pour répondre de façon précise aux attentes des utilisateurs en termes d’accessibilité, de simplicité et de confiance tout en mettant en avant le storytelling et les valeurs de la marque. Le designer UX est régulièrement amené à travailler avec un designer UI chargé du design de l’interface.
Le métier est actuellement en plein explosion. Jusqu’à peu, les designers UX travaillaient surtout en tant qu’indépendants ou au sein d’une agence spécialisée. Aujourd’hui, ils sont recherchés par des grands groupes dans des secteurs variés comme l’e-commerce, la banque, les médias ou encore les services publics.
Ce poste stratégique n’est pas destiné à un profil type : on retrouve chez les designers UX des personnes issues du marketing, de l’ergonomie, du développement web, du graphisme ou encore des sciences cognitives. L’essentiel est d’aimer le travail en équipe et d’avoir de l’empathie pour ses utilisateurs.
Les profils juniors gagnent entre 20 000 et 25 000 euros par an tandis que les seniors peuvent toucher un salaire de 40 000 à 60 000 euros annuel.
Dans tous les cas avant de définir le métier vers lequel vous souhaitez vous orienter, il vous faudra faire le point sur vos compétences actuelles et celles à acquérir pour atteindre votre objectif !