 
							Ergophobie : tapie dans l’ombre, elle attend pour fondre sur ses proies, toutes griffes dehors… Non, nous ne parlons pas d’une sorcière, par instinct de conservation, la rédaction évite d’invoquer le véritable nom des entités démoniaques durant la période d’Halloween. Un mauvais sort est vite arrivé. Cela étant dit, l’ergophobie vaut à peine mieux que ces viles créatures. La peur au travail, car c’est bien de cela qu’il s’agit, pèse en effet comme une sourde malédiction sur de nombreuses entreprises. Face à elle, hélas, les professionnels RH se sentent souvent démunis… Pourtant, il existe des solutions pour exorciser une bonne fois pour toutes les angoisses professionnelles qui serrent le cœur de vos collaborateurs ! La preuve tout de suite dans notre guide ultime contre la peur au travail !
Peur au travail : anatomie d’un monstre bien réel
Phobie du travail, peur au travail, anxiété professionnelle, ergophobie… Autant de noms qui désignent une crainte exagérée et irrationnelle du travail. Nous nous permettons d’insister sur ce point : si Roger arrive au bureau le lundi matin avec la « boule au ventre », parce qu’il a oublié – encore une fois – d’apporter les croissants, alors que c’est clairement son tour, il n’est pas ergophobe pour autant. C’est juste un homme lucide, qui s’apprête à subir le courroux de ses collègues et à recevoir un terrible gage.

Même combat s’il craint des reproches après avoir fait capoter le contrat du siècle ! Un ou une véritable ergophobe est angoissé(e) en permanence dans son environnement professionnel, sans raison évidente… En revanche, la pauvre victime de l’ergophobie se sent beaucoup mieux dès qu’elle quitte son lieu de travail, SAUF lorsqu’elle se met à penser au bureau, bien sûr. A la moindre évocation de son travail, l’angoisse la submerge à nouveau, en dépit de tous ses efforts pour lutter.
L’origine du mal ? Souvent un traumatisme vécu dans le milieu professionnel, d’après le psychologue Christophe Pioch, interviewé par Le Parisien. Comme une humiliation publique, infligée par un manager « à l’ancienne », par exemple. Un échec professionnel particulièrement cuisant. Ou encore le fait d’avoir été victime de harcèlement au travail. Toutefois, une éducation très stricte, basée sur la quête de la perfection, peut aussi suffire à déclencher ce genre de trouble à l’âge adulte.
Mais quelle que soit la raison qui l’a invoquée, une chose est sûre : l’anxiété professionnelle ne relâche pas sa proie facilement. Elle va s’installer durablement dans le temps, jusqu’à ce qu’un exorciste level 99 manager ou un responsable RH ne prennent les choses en main pour la persuader – gentiment – de retourner dans le gouffre sans fond dont elle est issue. 
Comment reconnaître un collaborateur possédé par l’ergophobie ?
Pour terrasser la Bête, il faut d’abord la reconnaître. Parmi les symptômes les plus visibles de la peur au travail, citons surtout :
- un comportement agressif. A force de se sentir angoissés et menacés en permanence, beaucoup d’ergophobes finissent en effet par devenir irascibles, même si cela va rarement plus loin que des échanges verbaux ;
- de l’auto-dénigrement, car la personne possédée par l’ergophobie s’en veut d’être comme ça ;
- l’incapacité d’agir ou de prendre une décision. C’est une véritable paralysie qui étreint votre collaborateur lorsque la peur au travail se manifeste. A croire qu’il a peur de perdre son job ou de faire exploser l’entreprise au moindre faux pas… N’oubliez pas : il s’agit vraiment d’une peur irrationnelle et excessive. Et malheureusement aussi, très invalidante pour remplir la moindre mission ;
- une nette tendance à fuir ses collègues, son manager, les réunions et plus largement, son lieu de travail, quitte à multiplier les arrêts maladie ou les prétextes plus ou moins crédibles (enterrer trois fois sa grand-mère dans le mois, c’est suspect). Cela étant dit, ce comportement est parfaitement compréhensible. Votre collaborateur est en souffrance : normal qu’il cherche toutes les échappatoires possibles. Même si cela le pousse, malheureusement, à fuir toujours plus : c’est un cercle vicieux !
A ces signes évidents de possession s’ajoutent également tous les symptômes classiques de l’anxiété et du stress chronique, comme :
- des troubles de la concentration ;
- des palpitations ou de la tachycardie ;
- de l’insomnie, générant elle-même de la fatigue (et accessoirement, un teint et des cernes dignes d’un zombie) ;
- des crises d’angoisse (respiration bloquée, impression de mort imminente, sueurs froides, jambes qui se dérobent…) ;
- une perte d’appétit ;
- des nausées et des vomissements ;
- une sensation de boule au ventre ;
- des maux de tête ;
- des vertiges, etc. 

Graines de Soi•E
Pourquoi faut-il impérativement aider votre collaborateur à combattre la peur au travail ?
En premier lieu, parce qu’il en va de votre devoir sacré. Ou en tout cas, de votre devoir légal. Faut-il rappeler que les entreprises sont dans l’obligation de prendre soin de la santé mentale de leurs salariés ? Tout comme elles se doivent de réduire le stress au travail, elles se doivent également de combattre l’ergophobie : ça relève de la prévention des risques psychosociaux. Surtout quand on sait que la peur au travail peut évoluer en véritable dépression.
En second lieu, parce que la phobie du travail représente un énorme frein à l’évolution professionnelle. En effet, tant qu’il en sera atteint, votre collaborateur risque fort de « stagner » à son poste. Ce qui est fort dommage, aussi bien pour lui que pour l’entreprise. Imaginez un peu : tout ce potentiel et ses compétences gâchées, parce qu’il est paralysé par la peur, au point de ne pas pouvoir prendre la moindre initiative… Sans parler du fait que son angoisse permanente le prédispose aussi à multiplier les erreurs dans son travail et à rendre régulièrement ses projets en retard. Pas top pour les performances de l’équipe !
Bref : vous avez un ennemi commun. Il ne reste plus qu’à choisir les bonnes armes pour l’éliminer !
Comment exorciser la peur du travail chez l’un de vos collaborateurs ?
Oubliez l’eau bénite. Rien ne prouve son efficacité dans cette situation précise, et en plus, ce n’est pas si simple de s’en procurer. En revanche, vous pouvez activer plusieurs leviers RH pour aider votre collaborateur à sortir de cette spirale infernale. Suivez notre guide, pas à pas !

Ne prenez pas cette angoisse monstrueuse à la légère
Parfois, on reconnaît les signes, mais on se dit « ce n’est pas si grave ». Ou « ça va bien finir par passer ». Grossière erreur. Quand la Bête est là, il faut l’affronter le plus vite possible. Première chose à faire, donc : vous entretenir avec votre collaborateur, en tête-à-tête. Autour d’un café, par exemple, loin du regard des autres : ce sera plus simple pour lui de se confier. A ce stade, l’écoute active et bienveillante sera votre meilleure alliée ! Questionnez-le sur ce qu’il ressent et sur sa vision du travail, sans émettre de jugement, tout en lui indiquant clairement que vous êtes là pour lui s’il a besoin de parler, et que vous pouvez rechercher des solutions ensemble.
Appelez des renforts
Comme nous le disions plus haut, l’ergophobie ne lâche pas facilement sa proie. Comme la plupart des autres phobies, d’ailleurs : bien qu’elle soit consciente du problème, la personne qui en est atteinte a bien du mal à s’en défaire.
« Les personnes qui souffrent d’ergophobie ont beau savoir que leur crainte est irrationnelle, elles sont incapables d’y faire face. »
Source : Mélissa Pangny, psychologue du travail, dans une interview pour Santé Magazine
C’est pourquoi il est chaudement recommandé de diriger votre collaborateur vers un médecin ou un psychologue du travail. L’appui d’un véritable professionnel lui sera d’un grand secours pour comprendre l’origine exacte de sa peur et pour l’envoyer ad patres une bonne fois pour toutes ! Dans certains cas, un traitement médicamenteux – proche de celui utilisé contre la dépression – est même nécessaire quelque temps.
Mais n’allez pas croire que votre rôle s’arrête là ! Au contraire : mieux vaut mettre plusieurs actions en place en complément, pour aider votre collaborateur à se rétablir le plus vite possible… Et pour limiter également les risques que la peur du travail s’en prenne à ses collègues !

Adaptez son poste de travail pour l’aider à affronter sa peur
Dans certains cas, il vaut mieux envisager un congé plus ou moins long, le temps que votre collaborateur aille mieux. Mais une « simple » adaptation du poste de travail suffit souvent ! Par exemple, vous pouvez envisager :
- un allègement des tâches. C’est souvent efficace pour réduire le stress ;
- une réduction de son temps de travail ;
- la mise en place d’horaires aménagés pour atteindre un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle ;
- une augmentation du nombre de jours en télétravail, etc.
En réalité, il n’y pas de solution « toute faite ». Il faut discuter avec votre collaborateur, et, idéalement aussi, avec le médecin ou le psychologue du travail qui le suit, pour déterminer la meilleure option, en fonction de l’origine exacte de sa phobie. Retenez également que certaines mesures, comme la réduction du temps de travail, peuvent être prises seulement de manière temporaire, en attendant que votre collaborateur soit à nouveau en pleine forme.
Valorisez l’apprentissage par l’erreur pour mettre la peur du travail en échec
L’ergophobie prenant parfois sa source dans la quête de perfection, il peut aussi être intéressant de valoriser l’apprentissage par l’erreur au sein de votre entreprise. Vos collaborateurs ne verront ainsi plus leurs erreurs comme un signe d’échec ou d’incompétence, mais comme une manière de progresser. Rien de tel pour exorciser la peur au travail !
Concrètement, vous pouvez instaurer une culture positive de l’erreur au sein de votre entreprise en :
- formant les managers aux nouvelles tendances du management et à la culture du feedback positif ;
- communiquant en interne sur le droit à l’erreur. La bonne attitude ? Rappelez que les erreurs sont inévitables, d’où le droit d’en commettre, quel que soit son poste. Mais que ce droit s’accompagne d’un devoir. À savoir : celui de comprendre son erreur, pour ne plus la répéter à l’avenir et s’améliorer ;
- donnant l’exemple, dans la mesure du possible. En avouant que vous avez commis telle ou telle erreur par le passé, mais qu’elle vous a permis d’apprendre de nouvelles choses et de vous améliorer. Encouragez également les managers à en faire autant, auprès de leur propre équipe !
Cerise sur le gâteau : non contente de réduire les risques de phobie du travail, la culture positive de l’erreur booste également l’autonomie des salariés et favorise l’innovation. Tout simplement parce qu’ils n’ont plus peur de tester de nouvelles choses ! Ce qui peut vraiment être très profitable à l’entreprise sur le long terme…
« Instaurer une culture constructive de l’erreur n’est pas un projet ponctuel mais un processus continu qui peut avoir un impact durable sur le succès de l’entreprise. Les entreprises qui parviennent à créer une atmosphère d’apprentissage et d’amélioration continue seront non seulement plus résilientes face aux défis, mais aussi plus innovantes et performantes dans leur positionnement sur le marché. »
Source : Foundor.ai
Méditation et autres rituels antipanique
Pourquoi ne pas améliorer également votre démarche QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail), en proposant des activités favorisant le bien-être mental au sein de votre entreprise ? Comme des séances de méditation ou des séances de yoga ? C’est vraiment bon pour réduire l’anxiété au travail. Dans le même ordre d’idées, vous pouvez également proposer des ateliers pour mieux gérer le stress, des séances d’art-thérapie, un abonnement à une salle de sport… Tout ce qui peut contribuer à réduire le stress et à booster le bien-être au travail est un vrai plus pour exorciser les peurs tapies dans le cœur de vos troupes !

 Formez-vous pour conjurer définitivement la malédiction de la peur au travail ! 
Et si la meilleure arme anti-peur, c’était la formation ? Avec la formation Identifier, anticiper et gérer les risques psychosociaux, vous maîtriserez toutes les bonnes pratiques pour repérer les signes avant-coureurs d’angoisses professionnelles, bâtir des dispositifs de prévention efficaces et préserver la santé mentale de vos collaborateurs.
De son côté, la formation Construire une démarche QVCT pour améliorer la performance de l’entreprise vous aidera à créer un environnement de travail serein, dans lequel la terrible ergophobie aura bien du mal à trouver une proie où planter ses griffes…
Mais vous maîtrisez peut-être déjà parfaitement le sujet de la QVCT et de la prévention des risques psychosociaux ? Dans ce cas, nous n’avons plus qu’à vous féliciter et vous souhaiter bonne chance dans votre lutte contre les forces du mal ! Mais dans le cas inverse, n’hésitez vraiment pas à monter en compétences pour optimiser vos lignes de défense. En fonction de votre situation, vous pourrez compter sur votre CPF (Compte Personnel de Formation), le plan de développement des compétences de l’entreprise ou encore les aides régionales, pour financer votre formation.
Et n’oubliez pas : qui devez-vous appeler en cas de problème ?

Vous devez contacter nos conseillers, bien sûr ! Ils seront ravis de vous renseigner sur les formations en ligne disponibles, et sur les manières de les financer !



